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Faire son potager facilement en 1 heure / jour

Parce que tout le monde n’a pas le temps, ou n’a pas la force ou encore pas l’opportunité de passer des journées au potager.
Pourtant, combien d’entre nous rêvent d’avoir un joli potager fleuri afin de manger sain toute l’année ?

Et bien voici des astuces qui nous permettent de réaliser notre rêve.

Voici quelques astuces qui pourraient vous inspirer.

Je vous présente :

Mon potager fleuri

Je suis un jardinier plutôt bohème :
Mon potager, j’ai envie qu’il soit aussi attractif
(pour les yeux et surtout pour les pollinisateurs) et aussi esthétique que le reste de mon jardin, avec des fleurs également.
A l’inverse, je place aussi des légumes près de la maison, dans les parterres de vivaces où ils emplissent les espaces libres pour un temps court (laitues en particulier).

Pourquoi je dois faire un potager en peu de temps au quotidien ?

Comme vous le savez peut-être si vous êtes assidu du site, il y a quelques années, j’ai fait un infarctus, puis un deuxième…et, bien que je doive faire de l’exercice, le travail au jardin me fatigue souvent plus que je ne le voudrais.
Alors, j’ai cherché des astuces pour me faciliter la tâche et je dois dire que ça m’a été très bénéfique, car j’ai pu libérer beaucoup de temps perdu par des pratiques plutôt nuisibles au jardin.
J’ai appris le sol vivant.
Et je dois dire que ça fonctionne très bien, on gagne non seulement du temps, mais aussi de l’argent et de la santé, pour nous et pour la planète.

Pour gagner du temps sur les traitements, légumes et fleurs sont mélangés

Ainsi les ravageurs se perdent parmi les plantations et ne peuvent pas décimer un rang bien ordonné en un clin d’œil. Ils sont trompés par les odeurs mélangées.
En plus ça fait un joli tableau coloré qui attire les pollinisateurs.

Abrités par des buissons de petits fruits, on trouve pêle-mêle les radis, les carottes et des tomates, quelques salades (pas de trop à la fois) , les fraises, des pieds de courgettes, plus loin les fines herbes (ciboulette,thym, persil dans un grand pot…) et dans un carré potager spécial pour elles, d’autres carottes de couleurs variées  accompagnées d’autres tomates cerises et de poireaux d’été. Tout au fond cette année les pommes de terre sont mélangées à des pieds, de haricots. Du maïs sert de tuteur aux haricots grimpants, pour la milpa, avec quelques courges pour couvrir le sol.
C’est mon petit paradis.

Je ne travaille pas le sol.

C’est contraire à mes pratiques de jardinage. Je veux préserver la biodiversité en prenant soin de la faune du jardin. Je préfère entretenir les auxiliaires.

Quelle aubaine pour la vie du sol ! C’est terminé de passer cette petite faune de surface au mixeur avec le motoculteur, de mettre la microfaune cul par dessus tête en enfouissant à la bêche ceux qui veulent de l’air et en mettant en surface ceux qui le fuient. Quel gâchis je faisais ! Les vers de terre (les épigés en surface, les endogés plus profond)  sans arrêt obligés de refaire leurs galeries
Maintenant, tout ce petit monde travaille avec moi à réaliser un bon terreau pour  un sol fertile propice à la croissance des légumes et des fleurs du jardin.

Avec les nouvelles pratiques de jardinage, plus aucune excuse, tout le monde (ou presque) peut jardiner. Grace à ce mode de culture, la terre devient meuble, riche et profonde, comme de la semoule, d’une qualité extraordinaire pour nos plantes.

J'ai démarré sur prairie ce printemps

Sur quel sol je démarre

Mon sol semble ingrat à première vue.
Il a été très tassé par des moutons, puis par un poney.
Pourtant, il est bien pourvu en herbe, donc je dispose d’azote en surface.

C’est de l’argile caillouteuse.
Des pierres ont été ajoutées pour éviter que les animaux ne s’enfoncent de trop lors des pluies.

Et bien en observant les adventices, je verrai bien comment il faut corriger tout ça.

Comment vais-je procéder ?

Pas de travail mécanique de mon sol, encore un gain de temps (et d’argent).

Pas besoin d’apporter de l’engrais chimique (gain d’argent et de temps).

Je compte deux ou trois ans pour améliorer ma terre.
La prairie a cet avantage de contenir déjà des nitrates grâce à ses herbes vertes.
De plus, elle était pâturée par des chèvres ou des moutons, ou encore par un âne.
Leur fumier a été un apport d’engrais naturel supplémentaire, mais un inconvénient, car les animaux ont tassé le terrain, ce qu’on peut confirmer en observant les adventices qui poussent depuis son abandon l’année dernière.

L'herbe sur place:

Après avoir observé donc ces adventices (on ne dit plus “mauvaises herbes”) qui s’étaient invitées parmi les graminées semées pour les bêtes, je fauche avant de démarrer. Puis je laisse sur place. Ce foin servira de mulch dans un premier temps.
Ce paillis garde en effet l‘azote qui participera à la pousse des légumes feuilles et nourrira les micro-organismes qui décomposent le carbone (les pailles par exemple).

Les planches de culture,

Je les préfère plus ou moins sinueuses, plus pour l’esthétique que pour la pratique.
Lorsqu’on n’utilise même pas de motoculteur, on a la liberté d’inventer les formes qu’on veut.

Mes planches font 1m20, soit deux fois la longueur du bras. C’est plus pratique pour les soins aux cultures.
Les allées de circulation sont assez étroites pour garder la fraicheur, mais pas de trop pour laisser circuler l’air, puisqu’il n’y a pas de rang de légumes. Elles sont soit enherbées (souvent des adventices tondues), soit recouvertes de broyat qui commence à se décomposer sur place.
Au printemps suivant, il rejoindra la surface des parcelles pour apporter au sol sa ration de carbone.
Ce mélange de tonte de “vert” et de matière carbonée est intéressante pour l’équilibre du sol (C/N).
Nous disposons ainsi de pas mal de matière organique.

Mon travail du jour au potager atypique.

Cultiver des légumes c’est accepter d’y consacrer un peu de son temps.
Mais en s’organisant bien et en adaptant ses pratiques, on peut avoir un beau potager sans y passer plus de temps que ce dont on dispose.
Le jardinage devient accessible à tous ceux qui veulent le pratiquer. Et le sol vivant va encore améliorer ses performances.

Qu’est-ce que j’ai fait aujourd’hui ?

Les conditions de culture:

Il fait très chaud la journée (jusqu’à 35°C) en ce moment, et assez frais la nuit (14°C). Je suis dans le Poitou.

Je ne dispose pas de beaucoup d’eau, seulement de réserves que je ne peux faire, bien sur, que lorsqu’il pleut...et depuis un moment…avec mes 20 m² de toiture, ça fait court !

Mais j’ai de l’ombre l’après-midi sur ce coin de potager, grâce à une haie, alors c’est réalisable malgré tout.

Comment est-ce que je triche ?

Comme il y a des tourterelles dans la haie, que mes poules jouent les filles de l’air de temps en temps, que les lapins passent par là et que nos amies les limaces (si si, ce sont des alliées) sont ravies des soins que j’apporte aux plantes et surtout de l’eau…bref, tout ce petit monde se régale de mes jeunes pousses.

Comment faire ?

Je démarre les légumes qui le peuvent en réalisant des poquets prêts à planter en pots.

poquet de haricots
À ce stade, les limaces (en général) ne savent plus digérer les tissus des plants et si j’ai pris la précaution de les attirer ailleurs en même temps, avec des feuilles en décomposition par exemple, elles laisseront mes nouveaux plants tranquilles.
En effet, la limace mange plutôt des champignons, des végétaux en décomposition. J’en vois parfois qui dorment tranquillement entre les feuilles de mes salades sans les toucher. Elles dévorent, en revanche, les feuilles du tour si elles viennent à s’abimer.

Contre les poules et autres volatiles, là, il va falloir ruser.

Le grillage peut être une solution, sur le sol, ce n’est pas pratique.
Alors je plante des bâtons tout le tour.
L’avantage de cette technique c’est que les poules , si elles viennent, grifferont le sol et empêcheront les adventices de pousser.
Comme je vais mulcher, elles vont arriver au galop, elles ou les autres oiseaux. Car les vers de surface et autre petite faune du sol, vont venir afin de décomposer ces matériaux, et ces petites bêtes, elles ADORENT…
Ce qui restera, en plus des fientes des volatiles, enrichira le sol.

Pour planter, pas besoin de désherber

planter en poquets sur prairie

Le maitre mot est OCCULTATION.
En les privant de lumière, les plantes déjà présentes vont dépérir et disparaitre (les annuelles, mais aussi les vivaces qui devraient s’épuiser à force).
Je dispose du carton épais, non imprimé et sans adhésif autant que possible.
Ensuite, je pose ma couche de mulch pour le recouvrir. Cela évite qu’il ne s’envole dans un premier temps. Ensuite, cela préservera le sol de la lumière, car le carton se décompose assez vite si le sol est vivant.

Je repique ensuite directement dans le sol à travers ce carton, en le mouillant éventuellement pour faciliter la pénétration de l’outil (ma petite pelle le plus souvent).
De cette façon, vous l’avez compris, les annuelles n’ont pas pu lever. Le sol est quasiment propre.
(Au pire, ça n’est pas grave s’il reste quelques résistantes).

Ce qu’il faut, c’est juste ameublir le fond du trou pour que les jeunes racines puissent s’installer facilement, d’autant que ma terre argileuse est encore très compacte. Bien sûr, je laisse les cailloux pour faire des poches d’humidité et aérer le sol.

Petit à petit, le sol s’ameublira et l’humus créé me rendra la tâche encore plus facile.

Pour aujourd'hui c'est terminé J'ai mis une heure.

repiquage en poquetsLe temps de mouiller la terre à l’endroit de plantation, histoire de pouvoir creuser cette terre sèche dure comme du béton.
De faire un lit douillet  bien ameubli pour poser les potées et refermer.
Un coup d’arrosage au pied, un peu de tonte sèche pour éviter l’évaporation.
C’est terminé.
Plus qu’à préparer des bâtons avant que les gallinacées ne s’aperçoivent de l’aubaine.

Ainsi, pour faire un potager sans se fatiguer

Il suffit de faire un petit quelque chose chaque jour, sans s’épuiser.

Commencez petit et ajoutez au fur et à mesure de vos envies et des opportunités que vous rencontrez (un ami qui offre un surplus de plants, une visite chez le petit pépiniériste du coin…)

C’est beaucoup plus facile de gravir une marche à la fois que de regarder le haut de l’escalier et de vouloir tout monter le même jour.

Sans peine, vous obtiendrez un potager plaisir où vous aurez tout loisir de vous promener.

En effet, vouloir en faire de trop mobilise votre temps, et vous ne pouvez plus PROFITER.

Demain j'ajoute de nouvelles fleurs.

J’ai préparé des cosmos qui se languissent dans leur barquette et des soucis pour leur facilité à pousser même en de mauvaises conditions.
J’ajouterai de la bourrache, qui me sert en cuisine et qui est jolie aussi, sans compter qu’elle attire les insectes.
Et je vais repiquer des blettes de couleur, des rouges et des jaunes, en bordure afin de récolter même en hiver.

Et je continue à récolter

Et vous, combien de temps consacrez-vous au jardin ?

Vos méthodes de jardinage sont-elles différentes ?

Partagez votre vision du travail au jardin  en commentaires.

Cet article a 10 commentaires

  1. Nico06

    Merci pour cet article très “malin” ! En respectant quelques principes simples et en sachant que la Nature fait bien les choses on peut clairement gagner du temps… ou plutôt de l’efficacité car personnellement jardiner est un plaisir qui me vide la tête… Je ne compte pas passer moins de temps.

  2. Delphiane

    Merci pour ces conseils! Je n’ai pas franchement la main verte et je ne suis pas une experte. Et je n’ai pas beaucoup de temps à y consacrer. Pour autant, j’ai à coeur de pouvoir manger mes propres légumes et de développer mon potager. Encore merci 🙂

  3. J’ai adoré ton article ! 😊
    C’est tellement bien expliqué que ça paraît presque simple d’avoir un joli potager mêlant légumes, fruits et fleurs !

  4. François-Xavier

    J’adhère complètement avec cette approche “paresseuse” du jardinage 🙂. Non seulement ça permet de ne pas s’épuiser au jardin et en plus c’est bon pour tout le vivant qui y habite. Merci pour les conseils !

    1. Noyaudujardin

      Exactement ! Utiliser plus d’énergie qu’il n’en faut, c’est du gâchis.

  5. efigranklaten

    Hello merci pour cet article ! Je découvre ton blog par la même occasion ! Je l’ai trouvé intéressant, l’astuce de recycler du carton pour occulter le sol est cool ! Ceci dit, je n’ai pas tout compris ! Tu pourrais mettre des explications ou des liens pour chaque mot technique (motoculteur, épigé, mulch), car moi, j’y connais rien en jardinage mais je m’y intéresse !

    As-tu peut-être d’autres articles pour les débutants comme moi qui se lance dans le jardinage ?

    De plus, aurais-tu un article sur le potager de ville ???

    Moi qui suis dans une démarche zéro déchet, je suis friand de la récup et bon plan pour faire pousser moi-même mes plantes / légumes pour le potager !

    Merci pour at réponse

    Efi
    http://www.mamanzerodechet.com

    1. Noyaudujardin

      Merci pour ton commentaire bien complet. OK , je vais mettre des liens vers un glossaire pour expliquer les mots “difficiles”, en tous cas, les termes techniques pas forcement connus de tous. C’est une bonne suggestion. OK aussi pour faire un article sur le potager de ville et l’idée de la récup me plait bien, d’autant que j’adhère complétement à cette démarche. Marcs de café, coquilles d’oeuf, fanes de légumes, papiers et autres…hum…les idées abondent. Un petit coup de lombricomposteur…Voilà qui devrait te plaire.
      En plus, on peut initier les enfants à la récup avec des résultats rapides.

  6. Lara Tabatabai

    Il est magnifique ce potager et j’adore la diversité, c’est chouette de savoir qu’il n’y a pas besoin de retourner la terre car c’est une chose qui ne m’inspire pas trop. Chouette article, merci 🥒

  7. Le temps que je passe au jardin est très variable mais j’aime y faire de petits sauts régulièrement dans la journée pour me ressourcer, observer, faire une petite taille rapide… 😉

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