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Mildiou prévenir et traiter

Vous avez peur du mildiou dans votre jardin ?
Vous avez bien raison !
Mais pas de panique, il existe des traitements naturels pour le traiter et l’éviter.

Dans cet article nous allons voir

Comprendre et combattre le mildiou

Le but de cet article est de vous fournir des informations détaillées sur le mildiou et des conseils pratiques pour sa prévention et son traitement.

Ne prenons pas le mildiou à la légère.

Car le mildiou  est particulièrement redoutable dans les régions ou les périodes humides En France, il trouve souvent des conditions idéales, mais on le retrouve sur toute la terre.

Ce tout petit organisme peut entrainer à lui tout seul des flux de migration humaine importants (En 1845 en Irlande il a généré une des plus grandes famines de l’histoire européenne qui ont entrainé une exode massive vers les Etats Unis après plus d’un million de morts).

Une fois qu’il est installé, il n’y a plus grand chose à faire et donc, il vaut mieux s’en protéger.

Qu'est-ce que le mildiou

Le Mildiou ou « rosée de miel » comme l’appellent les anglais qui en ont été largement victimes, mildiou est donc le nom générique d’une maladie provoquée par des oomycètes, des organismes longtemps considérés comme des champignons alors qu’ils sont  proches des algues. Leur petit nom pour les intimes sont Phytophthora infestans (ce qui signifie qui détruit les plantes).
ou Peronospora hariotti par exemple. Il existe près d’un millier d’espèces d’oomycètes.

Il sévit à la fois chez les professionnels et chez les amateurs.

En effet, le mildiou est une maladie fongique courante qui affecte de nombreuses plantes, ce qui va des légumes aux plantes ornementales en passant par les fleurs et les fruits.

A quelles plantes le mildiou s’attaque-t-il ?

Il sévit sur la vigne, les laitues, les pois, les oignons, les échalotes, la ciboulette, le tournesol, l’artichaut, les choux…
Nous en entendons beaucoup parler sur les tomates et les pommes de terre, mais le mildiou s’attaque à de nombreuses plantes appartenant à la famille des solanacées (par exemple le tabac…).
Le mildiou est malgré tout plus rare chez les plantes ornementales. On peut toutefois le rencontrer sur le coléus, le basilic et l’impatiente et sur des arbustes comme l’arbre à papillons (où c’est Peronospora hariotti qui sévit) qui y sont particulièrement sensibles.

Ce qui cause le mildiou ?

Ce sont différents types de champignons (Phytophthora et Peronospora) qui en sont la cause.

Comment il se propage ?

Le mildiou se propage rapidement et peut causer des dommages importants aux cultures en peu de temps.

Le mildiou se développe généralement dans des conditions de température modérée (15-25°C) et d’humidité élevée, ce qui favorise la germination des spores fongiques. Les spores se propagent par l’air, l’eau, les insectes ou les outils de jardinage contaminés.

Lorsqu’une plante est infectée, les spores pénètrent dans ses tissus et commencent à se multiplier, provoquant des lésions caractéristiques sur les feuilles, les tiges, les fleurs ou les fruits.

Le mildiou sévit dès le printemps où il contamine déjà les jeunes plants.
Ensuite, il se dissémine avec le vent et la pluie. Elle peut entrainer les spores dans la terre où ils infecteront les tubercules.
Idéalement pour lui, l’été, en juillet surtout, il trouve les conditions requises à son développement.

Pour infecter la plante, il a besoin d’eau ou d’une forte humidité et de températures comprises entre 10 et 25° C. Si ces conditions sont réunies, il lui suffit de 2 heures pour déclencher une infection.

La période dite de Smith est une période de deux jours consécutifs où la température min est de 10 ° C

A contrario, Les périodes sèches avec des températures supérieures à 30 °C font régresser la maladie.

Anecdote :

Au moment où j’écris cet article, c’est l’automne, pas vraiment la période principale pour les attaques de mildiou, et mes voisins me disent:
« mais qui se soucie du mildiou à l’automne ? »
Parce qu’à l’automne le mildiou peut encore attaquer vos dernières récoltes
et si ça n’est pas grave pour ces récoltes là, à l’automne, le mildiou produira des spores qui s’enfouiront pour vous attendre à la prochaine saison favorable, et à ce moment là, vous n’en voudrez pas du mildiou 😉
Donc si les jours sont encore doux mais que l’humidité est revenue,
traquez le mildiou.

Prévention

Maintenant que nous connaissons mieux notre ennemi, voyons comment le combattre.
Est-il utile de précisder l’importance des mesures préventives pour limiter l’apparition du mildiou ?

Pour les tomates, mais en général pour toutes les plantes sensibles au mildiou, il faut:

  • Eviter que le feuillage ne soit mouillé plus de deux heures, par aspersion ou par la pluie. La serre est un bon moyen de protéger de la pluie, mais pas forcément abordable pour tout le monde, et dans ce cas, il faut quand même veiller au mode d’arrosage puisqu’il ne faut pas de gouttes qui restent longtemps sur le feuillage.
    Les parapluies sont assez efficaces
    et les sacs à tomate sont assez fréquemment utilisés.
    Attention dans ce cas à la condensation sur les parois.
  • Assurer une bonne aération est une bonne précaution afin que l’humidité s’évacue rapidement.
  • Eviter que les feuilles ne touchent le sol et supprimer systématiquement toutes celles qui jaunissent, flétrissent ou sont abimées.
  • Le paillage épais et sec représente une bonne solution aussi car les spores remontent du sol .
    Remarque à ce sujet, le compostage de surface est critiqué par certains car il apporterait de l’humidité, personnellement, je n’ai jamais eu de problème de cet ordre, tout est affaire de dosage, comme toujours.
  • Les capucines seraient un moyen d »éloigner le mildiou
    De toutes façons, mélanger les espèces prévient de beaucoup de maladies et peut aider dans la lutte contre le mildiou également.

En prévention, la poudre d’algue marine:

On utilise le lithothamne jardin pour corriger le PH des sols acides.
Dans la lutte contre le mildiou, de la même façon qu’avec le bicarbonate, la pulvérisation de la poudre de lithothamne va donc permettre de modifier le Ph du milieu et stopper le champignon. (utilisable en culture biologique). Je vais donc saupoudrer les feuilles de tomates, mais aussi de pommes de terre avec ce lithothamne, le matin à la rosée (10g /m²).

Note:
Le lithothamne, ou Maërl, est un produit pur et naturel obtenu par broyage d’algues marines calcaires. C’est une source naturelle de calcium, magnésium et oligo-éléments.
Le lithothamne décompacte et aère les sols lourds et améliore la structure des sols sableux en accélérant la formation d’un humus stable. Il favorise l’activité organique des sols.
Mais attention, il faut l’utiliser avec parcimonie ou pas du tout car c’est une ressource en péril du fait de la façon dont on la traite et dont on traite le milieu fragile dans lequel elle croit lentement (voir dossier_maerl )

Mais de grâce, laissez tomber la bouillie bordelaise.

Le sulfate de cuivre, utilisé dans la bouillie bordelaise, est la forme de cuivre la plus toxique pour l’homme et aussi pour la faune du sol.
La bouillie bordelaise surcharge le sol en cuivre
C’est un fongicide, il tue donc les champignons, tous les champignons, même ceux que nous recherchons pour avoir un sol vivant qui décompose la matière et fabrique l’humus.
Plus loin dans l’article, vous découvrirez d’autres méthodes efficaces pour éviter ce fléau.

Les recettes

Pulvériser de la décoction de prêles en préventif,

En fait le mildiou apparait lorsque les plantes souffrent.
Une plante saine ne devrait donc pas l’attirer.
En prévention, on peut donc l’aider en paillant avec orties et consoude séchées ou non. Pas de trop non plus, car une sève trop riche attirerait les pucerons (et oui ! l’équilibre, c’est délicat)

Avec la pluie, il faut s’y attendre, le mildiou trouvera des conditions idéales pour apparaitre.
La prêle contient de la silice. Et pour extraire la silice, il n’y a que la décoction (le purin ne fonctionne pas).
La silice va renforcer les parois cellulaires et rendre plus difficiles les attaques de maladies cryptogamiques telles que l’oïdium et dans le cas présent le mildiou.
Dans le cas de mon potager, il faut dire que l’année dernière, sans soin préventif, je n’avais pas eu de mildiou. Voilà pourquoi je ne me suis pas pressée à traiter. D’autant que la prêle, chez-moi, c’est rare.
Il n’y aura plus qu’à essayer de sauver la culture si ce vilain champignon se pointe !

Recette de la décoction de prêle:

Récoltez 100g de prêle fraiche pour un litre d’eau (ou 25g de prêle sèche)
Ensuite, la préparation est la même, mais le temps d’ébullition est porté à 30 mn
On embouteille à chaud et on peut garder cette préparation jusqu’à un an cette fois
(voir le livre d’Eric Petiot, « soigner les pantes par les plantes »)

LA recette, celle de Nicolas Toutain

Le célèbre jardinier du château de La Bourdaisière nous livre sa recette:

Le bicarbonate alimentaire:

Pour 1 litre d’eau (de pluie si possible)
diluer 3 cuillères à café de bicaronate alimentaire
Ajouter un mouillant
(huile alimentaire ou savon noir …).
Le mouillant que je préfère: le lait demi écrémé. Ajouter 1 verre de lait demi écrémé à la préparation.

Le bicarbonate est à utiliser avec parcimonie également.
Lorsque les feuilles sont atteintes , on peut remarquer que la zone attaquée est molle. Après le passage de la pulvérisation de bicarbonate de soude (ou bicarbonate de sodium ou encore hydrogénocarbonate de sodium) on pourra remarquer en un ou deux jours, que la zone devient sèche et craquante, signe que le champignon est déshydraté.
Pourquoi ?
Il semblerait que le champignon n’aime pas ce changement de PH du milieu. Or avec du bicarbonate, on abaisse l’acidité, ce qui empêche le champignon de se développer (sans le tuer toutefois)

Aïl aïl aïl le mildiou est là !
Comment faire pour arrêter le mildiou de la tomate ?

Tentative de sauvetage

La recette de la décoction d’ail

décoction d'aïl anti mildiouTout d’abord il faut préciser, je prépare une décoction, et non un extrait fermenté (dit purin).

Ingrédients:
Il faut 3 gousses d’ail pour un litre d’eau environ

Mode d’emploi:
Mettez les gousses bien écrasées dans l’eau et laissez macérer durant 24 h.
Le lendemain, portez à ébullition et laisser bouillir doucement, avec un couvercle, durant 20 mn à partir du frémissement. Il est inutile de laisser bouillir davantage, les principes actifs ne feraient que se dégrader au cours de ces « prolongations.

Laissez refroidir complètement.
Filtrez
et utilisez sans attendre car la préparation ne se garde que 24 h au frais
Avant la pulvérisation, diluez à 20%.

Tu n’as pas parlé du fil de cuivre

Je ne suis pas pour du tout !

Les ions cuivre empêchent la germination des spores de mildiou OK
Si on met le fil de cuivre dans la plante en espérant que la sève va oxyder les spores pour les empêcher de germer. Il faut encore que la sève réussisse bien à oxyder la sève. Je n’ai jamais réussi à avoir des résultats ainsi. Chacun fait selon ses convictions bien sur…le mieux serait de faire moitié planche avec et moitié de planche sans fil de cuivre.

Pourquoi est-ce qu’on n’a jamais fait l’expérience ?

Je ne sais pas !
Etes-vous volontaire ?
Avez-vous réalisé des comparaisons ?
Parfait ! si vous vouliez nous faire part de vos résultats dans les commentaires ce serait sympa

En cas d’infestation

Eliminer les spores

Ramasser et brûler toutes les plantes atteintes.

Après la culture, sous les serres, on peut semer de la moutarde brune et lorsqu’elle est en fleurs, la coucher et la couvrir d’une bâche transparente pour solariser.
Cette méthode tue aussi les autres champignons, je ne la préconise pas plus que la bouillie bordelaise, mais si votre alimentation ou vos revenus en dépendent, c’est un moindre mal.
Ensuite il faudra réensemencer le terrain avec de bons champignons et de bonnes bactéries.

Et reprendre les gestes de protection avec des pratiques de culture adéquates.

Récapitulatif des actions
contre le mildiou:

  • Espacer les plants
  • laisser l’air circuler
  • Eviter les endroits humides
  • Ne pas pulvériser ni arroser le feuillage
  • stimuler les défenses des plantes
  • Renforcer la résistance avec de la prêle
  • Eviter la bouillie bordelaise
  • Détruire les parties malades au fur et à mesure

Notes:
Autres maladies

Nous avons parlé ici surtout du  mildiou qui attaque les solanacées qui sont une vaste famille
Il existe d‘autres formes de mildiou tout aussi redoutables comme le mildiou des crucifères maintenant appelées brassicacées (choux, navets, colza, moutarde etc…). Nous aurons affaire dans ce cas à Peronospora parasitica ou Hyaloperonospora parasitica
Prévention et lutte sont les mêmes.

La maladie du cul noir n’est pas le mildiou. La maladie du cul noir comme on l’appelle aussi est due souvent à un manque de calcium dans le sol (ce à quoi on peut remédier avec des coquilles d’oeuf par exemple) ou a un stress hydrique, c’est à dire des arrosages irréguliers ou trop abondants.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Barbara

    Bonjour,
    Si la décoction de prêles lutte contre l’oidium et le mildiou, peut-on l’utiliser sur une plante infectée par un champignon quelqu’il soit ? Un rosier par exemple.
    Personnellement j’ai eu beaucoup de chance et jamais je n’ai eu ce problème de mildiou sauf peut-être une fois sur des pommes de terre. Mais j’ai la fâcheuse tendance d’ éliminer toute partie de plante abîmée, douteuse ou disgracieuse c’est peut-être pour ça 😊.

    1. Noyaudujardin

      Oui, la décoction de prêle peut aider le rosier à lutter contre les infections à base de champignons, puisque la prêle va l’aider à durcir ses parois ce qui empêchera le spore de lancer ses hyphes dans la plante. C’est du préventif. La prévention est la meilleure des luttes. Une plante en bonne santé ne devrait pas tomber « malade » (ça semble évident dit comme ça)
      Ce qu’on voit en général, c’est la réponse de la plante à l’attaque, elle séquestre la partie malade et la prive de nourriture de façon à ne pas aider la maladie à se propager.

      1. Céline

        Bonjour
        Si on traite une plante infectée par le mildiou (tomates dans mon cas) , peut on consommer les futurs fruits ?
        J ai qq tâches sur certains pieds, et je comptais essayer le bicarbonate
        Merci
        Céline

        1. Noyaudujardin

          Si vous stoppez l’infection et que la plante réussit à faire de nouveaux fruits non atteints, oui, vous pourrez consommer ces tomates.
          En général, ces fruits atteints par le mildiou sont assez durs. Si on enlève les taches, oui, le reste du fruit est bon.
          Dans le cas de la nécrose apicale (cul noir), qui n’est pas le mildiou, on enlève juste la partie nécrosée et le reste est parfait pour une sauce par exemple (car moins présentable)

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