Le bokashi, vous connaissez bien sûr
C’est l’un des actes à adopter pour
- réduire le volume de nos poubelles,
mais aussi - désodoriser la litière des animaux
- assainir les mares et les réserves d’eau
- avoir de l’engrais gratuit pour toutes les plantes
- redonner de la vie aux sols
- etc
Mais pourquoi ne l'utilise t-on pas davantage ?
Dans cet article
ToggleEn effet, « faire du bokashi » est une pratique qui est de plus en plus connue pour améliorer la croissance et la santé de nos plantes, dans notre jardin ou en intérieur. Le bokashi peut aussi résoudre quelques problèmes de notre environnement (vase dans les réservoirs d’eau, dans les mares…) et chez les animaux.
Ainsi, en pulvérisant du bokashi dans les bâtiments des animaux bovins, ovins (notamment en hiver lorsqu’ils sortent moins, il assure une réduction significative de l’émission d’ammoniac).
Et ce n’est qu’un exemple.
Je suis sûre que maintenant vous voulez fabriquer du bokashi chez-vous.
OUI , c’est possible !
Le Bokashi qu'est-ce que c'est ?
Vous allez comprendre pourquoi c’est facile à faire et comment ça peut être super utile au jardin.
Le bokashi c’est de la « matière organique fermentée ».
Dit comme ça, ça n’est pas très « glamour ».
En fait, c’est comme de la choucroute. On fabrique des bactéries utiles pour la santé du jardin et de l’environnement.
Bien sûr, dans cet article, il y a une fois de plus un certain nombre d’explications un peu complexes, je vais essayer d’être le plus clair possible.
Et si vous avez tout suivi, récompense ! les recettes sont en vidéo et elles sont simples à suivre.
On a oublié pendant des siècles que la Nature nous fournit plus qu’on ne croit.
Croyez-moi, après ce troisième article sur les EM vous disposerez d’un arsenal pratique très efficace pour soigner, régénérer, votre jardin, vos toilettes, vos animaux etc…
Bokashi vient du mot japonais « bokasu », qui veut dire transformer graduellement, par étapes.
Qu’est-ce qu’on transforme en faisant du Bokashi ?
Eh bien, on recycle les matières organiques urbaines (déchets de cuisine par exemple) par compostage.
On fabrique des Micro-organismes utiles.
Et NON ! ça ne sent pas mauvais (légère odeur de vinaigre)
En temps normal, les micro-organismes apparaissent spontanément.
On peut toute fois accélérer le processus en ajoutant de la poudre de bokashi commercialisée. Elle contient des micro-organismes efficaces (EM) mélangés à du son.
En effet, le Dr T. Higa a découvert qu’un cocktail de micro organismes était plus efficace.
Nous en avons déjà parlé dans les articles sur les micro-organismes :
La LifoFer ou litière de forêt fermentée
ou encore les micro-organismes efficaces
Ces micro organismes ne sont pas visibles sans microscope. Ils existent partout dans la nature, sol, océans… Et dans notre corps. Lorsqu’on parle micro organisme, bactéries, on pense d’abord aux pathogènes, (ceux qui causent les maladies, de la pourriture, de mauvaises odeurs, bref des désordres dont nous ne voudrions pas).
Pourtant, la plupart des bactéries ne causent pas de dommages, ce sont « les gentils micro organismes » qui sont majoritaires. Ils sont cruciaux pour la balance écologique de la nature. Sans bactérie dans notre corps, nous ne serions pas capables de digérer notre alimentation, et ce n’est qu’un exemple.
Pour rappel, ces bactéries, nous les utilisons dans la choucroute, les yaourts, le fromage, les cornichons, le pain, le vin etc…
Les micro organismes efficaces sont capables de RÉGÉNÉRER
Comment fabriquer le Bokashi ?
Ainsi, dans le Bokashi, il s’agit de faire fermenter des plantes locales et les restes de cuisine, de façon à multiplier les micro organismes.
L’article des « écolos imparfaits », Mélissandre et William, vous explique comment réaliser chez-vous un sceau à bokashi facilement.
Rassurez-vous, il n’y a pas besoin d’être un grand chimiste pour faire son bokashi
Bokashi mode d’emploi :
Il suffit d’avoir un contenant étanche, d’y jeter les restes de cuisine et de poser dessus, directement sur les matières à fermenter, un couvercle maintenu au contact par un poids, afin éviter qu’il y ait de l’air.
Au fur et à mesure qu’on rajoute des matières organiques, on replace le couvercle et on referme le bidon.
Pour « démarrer » le système, on peut mettre au fond un peu de marc de café ou de son, quelques aliments lactofermentés (choucroute) Et, pour favoriser les bactéries, on ajoute un peu de sucre ou de mélasse.
Ces bidons sont souvent munis d’un robinet qui permettra l’extraction des jus au fur et à mesure.
Et voilà ! Dilué à 1%, vous avez fabriqué vous-même votre engrais maison.
La théorie :
Dans cette « soupe » (ou thé), principalement des bactéries photosynthétiques, des azotobacters, des levures, des champignons, des actinomycètes et des bactéries lactiques (ces dernières représentant la masse la plus importante), vont se développer.
On remarque qu’il y a des organismes aérobies et d’autres organismes an-aérobies…dans un milieu anaérobie.
Comment cela se peut-il ?
T Higa a découvert que ces êtres vivants (les EM) pouvaient vivre en équilibre, les uns vivant des métabolites produits par les autres et vice-versa.
Exemple : Les azotobacters ont besoin d’oxygène pour vivre (aérobies) et produisent de l’azote, les bactéries photosynthétiques ont besoin d’azote (anaérobies) et produisent de l’oxygène. Ils coexistent, simultanément ou de façon alternée, dans la terre qu’ils enrichissent.
Il existe trois groupes de micro-organismes : les « micro-organismes positifs » (régénération), les « micro-organismes négatifs » (décomposition, dégénération), et les « micro-organismes opportunistes ». Dans chaque environnement (sol, eau, air, intestins humains), le rapport de micro-organismes « positifs » et « négatifs » est un facteur critique, vu que les micro-organismes opportunistes (80%) suivent la régénération ou la dégénération.
Remarque: Il est important de savoir du coup que les micro organismes bénéfiques doivent se trouver en majorité, ce qui signifie qu’il faut appliquer des traitements suivis les premiers jours.
Des recettes locales de fabrication du Bokashi
Depuis le Néolithique, l’homme utilise la fermentation avec des micro-organismes pour la conservation des aliments (wikipedia)
Des produits commerciaux sont actuellement disponibles afin de multiplier les bactéries.
On trouve ainsi des « liqueurs », des incubateurs…
Pourtant, les paysans ont depuis des décennies réalisé leur propre « thé »
Comme on fait de la choucroute sans pour autant connaitre sa fonction dans l’organisme, ils fabriquent leur mélange et le pulvérisent sur les végétaux, voire sur les animaux.
Suivant le pays et la zone du monde,
il existe en fait plusieurs méthodes
Ainsi, partout, on réalise du purin de compost fermenté
Pour terminer cette série sur les EM
j’ai sélectionné plusieurs vidéos
Voici une autre recette
(on peut désormais en trouver des quantités sur les réseaux).
« Je ne prétends absolument pas que les EM soient le remède miracle à tous les problèmes de la Terre……et pourtant avec la technologie EM est né un mouvement qui comptera dans l’histoire de l’humanité. » ( Téruo Higa, l’inventeur des EM).
Le bokashi en France
En France aussi, on se sert des EM sur les cultures notamment.
Pourquoi les EM ?
Intrants chimiques, sols laissés à nu, labour…ont tué les micro organismes qui se trouvent dans la partie supérieure du sol, rendant celui-ci stérile.
On pensait alors que la terre n’était qu’un support, alors qu’en fait, dans la terre vit tout un écosystème complexe où les micro organismes efficients jouent un rôle essentiel.
Ce sont les seuls êtres vivants (bactéries) qui soient capables de produire de la substance organique à partir de la matière inorganique.
Maintenant, nous allons pouvoir changer un immense problème de pollution, nos POUBELLES qui s’amoncellent, en un gigantesque pouvoir fertilisant, le BOKASHI
Comment est-ce possible ?
le procédé
Le végétal comme l’animal, tout comme le minéral sont faits d’éléments simples (dont le carbone) assemblés en molécules complexes.
Nos aliments en l’état ne sont pas assimilables par les plantes. Leur décomposition va les couper en éléments simples comme le phosphate, le potassium, le nitrate et autres minéraux essentiels à la croissance des plantes. Jusque-là, le procédé, nous le connaissons par le compostage, où les matériaux vont mettre des mois (en général 6 mois) à se décomposer en éléments simples assimilables par les plantes. Cela se traduit par une perte d’énergie, visible par l’élévation de température qui peut être importante (compostage à chaud) et dégager des gaz qui parfois sentent mauvais (mauvais compostage). Ce procédé gâche des nutriments.
Avec la décomposition à base d’ EM, la décomposition est terminée en quelques semaines (environ 4 semaines).
Deux phases :
La fermentation (qui dure 2 semaines)
Elle préserve les nutriments. Puis le mélange fermenté est mis dans le sol pour deux autres semaines. Et le produit fini est utilisable directement.
Il n’y a pas eu de production de gaz, très peu d’énergie a été utilisée.
Le Bokashi network a été créé en 1996 afin que le procédé puisse être enseigné et utilisé de façon à aider les futures générations dans leur connaissance du sol et des écosystèmes et les sensibiliser sur leur rôle et leurs responsabilités envers l’environnement.
En effet, « chacun de nous a un rôle à jouer dans le nettoyage de l’environnement et sa préservation » (T. Hagi)
Vous êtes arrivé (e) au bout de l’article ?
Félicitation !
J’aimerais bien connaitre vos idées d’utilisation du Bokashi…
Vous les partagez avec nous ?
C’est à vous, dans les commentaires
Merci pour cet article, je vais essayer de ce pas!
Tu verras, c’est très facile…
Merci pour cet article 😉 J’ai découvert grâce à toi ce procédé dont je n’avais jamais entendu parlé !!! Je partage avec plusieurs de mes amis qui seront à mon avis très intéressés 😉
Merci pour ton intérêt et pour les partages.