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Canicule, on met les voiles

Nous arrivons à cette période de l’été où le soleil brûle sans relâche. Les températures grimpent à des niveaux record, nos jardins deviennent des zones de survie pour les plantes et les animaux.
Vous vous demandez sans doute comment protéger votre petit coin de paradis contre les ravages de la canicule ?
Découvrez des stratégies efficaces pour préserver la vie et la beauté de votre jardin malgré la chaleur écrasante.
En fin d’article, une recette de décoction qui aidera vos plants.

2018, 2019, 2020 et 2022, 2023…C’est malheureusement certain, la France traversera de plus en plus des périodes de canicule,
plus ou moins longues,
plus ou moins importantes,
plus ou moins répétées dans la saison.
De nombreux records de température ont été battus cette année 2022, avec un mercure dépassant par endroit allégrement les 42°C.

Je vous propose donc de regarder

  • comment refroidir son jardin
  • comment faire de l’ombre
  • envisager la récupération de l’eau en vue de l’arrosage,
  • mais aussi prévoir de couvrir le sol efficacement pour éviter l’évaporation et stocker l’eau
  • et surtout pulvériser des décoctions qui permettront à la plante de lutter contre l’évapotranspiration excessive.
  • Préparer le jardin à la prochaine canicule.

Comment sauver le potager et aider notre jardin à passer ces vagues de chaleur.

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En attendant que les haies soient installées, que pouvons-nous faire ?

En effet, tant que des arbres ne prodiguent pas leur ombre raffraichissante, le jardin souffre en temps de canicule.

Mettre les voiles !

Non, bien sûr, il ne s’agit pas d’abandonner le jardin… C’est un jeu de mot qui m’a plu (sans jeu de mots non plus) pour attirer votre attention.
Mais disposer des voiles d’ombrage me semble une bonne alternative pour remplacer les arbres, en attendant qu’ils poussent.

Effectivement, on pourrait penser que l’arrosage serait primordial.
Oui, certes, il sera surement utile d’arroser.
Mais une fois que nous avons donné de l’eau, encore faut-il que la plante puisse l’utiliser.

Pourtant, l’arrosage n’est pas tout.

En effet, la photosynthèse est influencée par les facteurs de l’environnement : la lumière (source d’énergie), le CO2 (source de carbone) et la température (qui affecte l’ensemble des réactions biochimiques). (sources : influence des facteurs du milieu)(Effets de la température sur la photosynthèse)

En pratique, comment protéger les plantes de la chaleur

Faire de l’ombre
grâce à toutes sortes de voiles

Eurêka ! Voilà pourquoi j’ai donné ce titre à l’article.

Je pense que c’est une solution si on n’a pas d’arbres (feuillus) pour une ombre naturelle

J’utilise plusieurs méthodes :

  • Suspendues par des cordes,
  • directement sur les plants en cas d’urgence
  • ou même en emballage pour les arbustes fragiles.
voile d'ombrage

Accrocher des voiles

Faire de l’ombre
grâce à toutes sortes de voiles

Eurêka ! Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai donné ce titre à l’article.

Je pense que poser des voiles est une solution si on n’a pas d’arbres (feuillus) pour une ombre naturelle.

J’utilise plusieurs méthodes :

  • Les filets suspendus par des cordes,
  • directement sur les plants en cas d’urgence
  • ou même en emballage pour les arbustes fragiles.
  • Les voiles de forçage (genre P17)
  • Les filets de camouflage,
  • les filets d’ombrage,
  • les brise-vues,
  • les filets anti-insectes (si je veux une ombre légère).

Chacun peut procurer une ombre plus ou moins dense.

En effet, il en existe de plusieurs qualités, de plusieurs opacités et de différents grammages.
Le plus important est de s’intéresser au pourcentage d’occultation de la lumière.
Ainsi, un voile de 55% sera déjà suffisant pour laisser passer une lumière tamisée tout en protégeant du soleil direct et en laissant passer l’eau.
Mais aussi, cela évitera qu’il se produise des poches qui mettraient l’ouvrage en péril.

Il existe des modèles plus légers, qu’on peut doubler par endroit si besoin (plantes fragiles supportant l’ombre).
On notera également que les filets d’ombrage bandelettes sont moins lourds que les monofils. Cela peut être important lors de la conception du support.
Il en existe aussi en différentes couleurs comme le noir, le blanc et le vert.
L‘inclinaison de l’ombrière doit être calculée en fonction de l’exposition au soleil bien sûr.

Les draps

On peut utiliser par ailleurs de vieux draps, plus lourds, qu’on peut pendre comme la lessive, à la verticale.

Les parasols

L’inconvénient est qu’ils sont difficiles à conserver en cas de grand vent.
L’ombrage peut aller jusqu’à 100% d’ombrage (ce qui ne signifie pas qu’il fait noir dessous)

On peut aussi utiliser des cagettes

Disposées sur le sol autour des plants, elles n’empêcheront pas l’arrosage, en revanche, elles feront de l’ombre. (attention aux guêpes qui adorent le bois des cagettes et qui y installent leur nid)

Les canisses, les bambous

sont autant de systèmes utilisables.

À chacun de trouver ce qui correspondra à sa configuration.

Remarque :
L’évaporation

Les voiles, suivant leurs caractéristiques, éviteront aussi l’évaporation d’une certaine manière, en créant un micro climat.

arrosage-manuel

canicule = sécheresse

Arroser

L’eau, c’est la vie et sans elle, on ne cultive pas.

Je ne m’étendrai pas sur le sujet, vous trouverez des tas d’articles et de vidéos qui vous expliqueront comment arroser sans mouiller les feuilles bien sûr, comment installer un goutte à goutte ou un tuyau microporeux

Récupérer l’eau

Il faut aussi penser en amont à récupérer l’eau lorsqu’elle tombe, c’est une ressource précieuse. Or, il s’en perd beaucoup puisque nous rencontrons des périodes de fortes pluies alternées avec d’autres de grandes sécheresses, même pendant les épisodes de canicule.
C’est-à-dire que les épisodes pluvieux sont plus concentrés (50 mm en ½ heure)

Et puis l’eau de pluie est une eau douce appréciée des plantes.

Couvrir le sol

pour conserver l’eau à disposition des plantes.
(on estime à +20% l’eau retenue par un sol couvert par rapport au sol nu)

L’ennemi numéro un du sol, en effet, c’est le soleil.

– On peut planter un maximum

Installer des plants dans les espaces libres, au fur et à mesure des récoltes.

Par exemple, des plants de salades s’installent entre les tomates au repiquage, ou encore des épinards, de la mâche, des carottes, bref des plantes assez basses, mais qui couvriront bien le sol.

La règle fondamentale est de ne jamais laisser le sol nu.
Or on vous conseille souvent de désherber pour éviter la concurrence.
La plus grande source de perte d’eau, c’est l’exposition du sol aux rayons du soleil.

– Le paillage

Cela consiste à recouvrir le sol autour des pieds des plantes avec un matériau qui limitera l’évaporation de l’eau d’arrosage et qui empêchera les rayons du soleil d’atteindre la surface.
On utilisera soit de la paille ou du foin, de l’herbe (tonte par exemple)
On peut utiliser divers mulchs (des pierres, ardoises, galets, tuiles…)

ou alors utiliser une bâche perméable à l’eau de pluie du genre bâche de maraichage (bâche tissée) (pas de bâche noire imperméable type bâche d’ensilage si possible).
On peut pailler pour éviter un trop fort réchauffement.

Faciliter le stockage dans le sol

Grâce à une structure de sol adaptée, l’eau restera disponible dans le sol.

Pour cela, le meilleur moyen est d’avoir de l’humus et un sol vivant.

En effet, le complexe argilo-humique (ou « CAH » pour les initiés) demeure microporeux, donc il absorbe l’eau, mais la restitue aux plantes quand elles en ont besoin. C’est un bon stockage.

De plus, ce genre de sol assure une stabilité vis-à-vis des agressions extérieures : pluie, compaction… Il n’y aura pas de battance.

Éviter l’évaporation :

Si vous n’avez pas d’humus et que la surface du sol est compactée (vous constatez qu’il y a une croute), à cause des arrosages, de la pluie, d’un sol mal protégé, vous pourrez même constater des crevasses à la surface. Celles-ci laisseront l’eau s’évaporer. Il faut alors rectifier : un petit coup de binette sur quelques centimètres (2 cm environ) suffira. Après ce léger binage, il faudra recouvrir immédiatement de mulch (voir précédemment), car NON, un binage ne vaut pas deux arrosages (Konrad Schreiber)

grande bardane pour lutter contre la sécheresse

Le truc ultime, le meilleur conseil contre la canicule.

Figurez-vous qu'on peut rendre les plantes résistantes à la sécheresse.

C’est assez peu connu, mais avec des tisanes on peut régler l’ouverture et la fermeture des stomates des plantes et ainsi les aider à lutter contre l’évapotranspiration.

Comment renforcer vos plantes pour qu’elles résistent mieux à la chaleur

Nous allons donc utiliser des purins.

Le purin de bardane

Dans cet article (Quelle décoction de plante pour quel usage )
ainsi que dans celui-ci (Sans pesticide : la protection naturelle du jardin)

nous avons vu comment défendre le jardin contre les agressions grâce aux décoctions de plantes, infusions, extraits fermentés etc…

Cette fois encore, un extrait fermenté vient au secours du jardin en cas de fortes chaleurs.

Pourtant, cette plante a besoin d’un sol humifère pour croitre.

La grande bardane contre la sécheresse au jardinMais alors, comment la bardane peut-elle produire un si bon extrait fermenté qui permet justement de lutter contre la sécheresse ?

La grande bardane contient du potassium, des micro-organismes, de l’azote, du magnésium.

Or le potassium active plus de 60 enzymes sur le végétal dont celle qui est responsable de la régulation de l’ouverture / fermeture des stomates.
(donc, la plante perd moins d’eau par évapotranspiration).
Les stomates se trouvent au niveau de l’épiderme des feuilles et des tiges aériennes, le lieu de passage des gaz (dioxyde de carbone, dioxygène, vapeur d’eau) qui jouent un rôle fondamental dans la physiologie de la plante. (Explication fournie par la Sorbonne).

Utilisation de la bardane pour lutter contre la sécheresse :

Action préventive en pulvérisation foliaire.
Note : Si la sécheresse est installée : pas d’application foliaire
(sinon, réouverture des stomates et évapotranspiration importante).

En pulvérisation au sol (après léger griffage) en cas de sécheresse établie.

Dilution
  • en foliaire :
    1 l de macération de bardane dans 50 l d’eau (5 %).
  • Au sol :
    1 l de macération dans 20 l d’eau (10 % à 15%)
Fréquence :

Une à quatre fois par mois

En association :

Avec les extraits fermentés de consoude et d’ortie, il contribue à bien nourrir les plantes et à les préparer aux conditions de sècheresse.
On parvient à un résultat optimum en association avec l’infusion de reine des prés et / ou l’infusion d’achillée mille-feuilles.

canicule ne pas tailler

Dernier conseil, ne pas tailler

A peine la première vague de chaleur passée, vous aurez envie de tailler tout ce qui a grillé, pour faire propre, ou pire encore, de couper pour éviter que la plante ne transpire.

Ne le faites pas !

Vous ajouteriez un stress supplémentaire à la plante qui se défend déjà.
En cas de besoin, elle séquestrera d’elle-même les parties qui ne lui servent pas afin de s’épargner. C’est ainsi qu’elle perdra des feuilles par exemple.

Plus tard, quand tout épisode caniculaire sera passé, il sera temps de faire un peu de nettoyage.

De plus une partie qui semble morte ne l’est peut-être pas.

Ne tondez pas non plus.
L’herbe aura d’autant plus de racines pour aller puiser l’eau que la partie extérieure sera haute (on considère que 6 à 8 cm sont un minimum)

agroforesterie

Jouer la prévention

Maintenant que nous savons que les épisodes de canicule ne sont pas des « accidents isolés » du climat, autant prévenir pour éviter d’avoir à guérir.

Le design du jardin doit désormais tenir compte des périodes de grandes chaleurs et du vent qui les accompagne.

  • Planter des arbres, des haies
  • Favoriser les mycorhizes (ne pas travailler le sol)
  • Avoir de la bardane sous la main (elle poussera ensuite de façon spontanée les années de sécheresse).
  • Prévoir la disposition des cultures de façon à ce que les plantes fragiles soient protégées :
    rangées de plantes hautes comme maïs, tournesol… alternées avec les cultures basses
  • Planter les courges qui couvriront le sol.
  • Installer des points d’eau
  • Favoriser un sol vivant bien sûr, bien riche en humus.

Donner votre avis

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Maintenant, si on parlait de chez-vous ?
Je suis très intéressée à connaitre votre point de vue sur la façon de vaincre la canicule au potager ou au jardin de manière générale.

  • Comment avez-vous réussi (ou pas) à protéger votre jardin contre la canicule cette année ?
  • Que prévoyez-vous pour l’année prochaine, au cas où ?

Les commentaires, c’est ici en dessous
Merci pour votre participation.

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