J’adore le gingembre… Mais ici, en France métropolitaine, dans le Poitou, j’ai du mal à le faire pousser et surtout à lui faire passer l’hiver.
J’ai découvert qu’on pouvait plus facilement faire pousser un autre gingembre, rustique lui, le gingembre japonais Mioga (myoga).
En effet, ce qui m’a attirée en premier, c’est que, originaire d’Asie de l’est, il a la particularité d’être résistant jusqu’à -15°C
Voilà qui est intéressant.
Il produit des rhizomes comestibles, de la même façon que le gingembre « classique », mais ce sont surtout les fleurs et les bourgeons floraux que l’on mange.
Ces boutons floraux poussent au ras du sol, à la base du feuillage. Les rhizomes sont bien plus fins que ceux du gingembre traditionnel.
(contrairement au gingembre commun, ceux du myoga seraient selon certains, quasiment dépourvus de goût).
J’ai donc acheté ma première pousse,
que je viens de recevoir.
Voici mon nouveau bébé ! J’ai surélevé son contenant (sans fond) pour ajouter du terreau au-dessus du sol, afin de limiter la concurrence avec les racines des arbres qui l’entourent et lui apportent de l’ombre.
Nous allons voir comment réussir sa culture et comment bien l’utiliser.
Car en plus, son feuillage est beau et j’ai bien envie d’en mettre dans mes massifs…
Mioga, qui es-tu ?
Dans cet article
ToggleLe myoga est un légume japonais aromatique.
Le mioga (Myoga), également appelé gingembre japonais, est une plante vivace appartenant à la famille des Zingibéracées, comme le gingembre commun.
Il pousse à l’état sauvage au Japon, des îles de Honshu à Okinawa, où il est très populaire, et ce depuis longtemps. On l’y considère comme un légume savoureux.
Myoga et religion
Au Japon, il semble y avoir un lien profond entre le myoga et la religion. En effet, « myoga » voudrait dire « protection divine ».
un « festival de myoga » se tient chaque année le jour « Setsubun » (début de février, un jour avant le début du printemps). Considéré comme l’une des sept merveilles de Shiga, c’est un rituel de divination utilisant un type particulier de Myoga cultivé dans un champ spécial sur la base du sanctuaire dans lequel la divinité est sollicitée pour savoir si la prochaine récolte de riz sera bonne ou non.
Une autre fête du myoga a lieu au sanctuaire Menuma dans la préfecture de Hyogo.
Le mioga est vraiment une plante élégante, autant par son goût que par son apparence.
Passons à la Culture du mioga
Le mioga est une plante rustique (zingiber mioga) d’environ 1 m de haut pour 0,70 m de large.
Son feuillage est caduc.
Comme je viens de vous le dire, le mioga est une plante assez rustique.
Toutefois, elle a des besoins spécifiques pour bien pousser.
Côté Climat et emplacement :
Le mioga préfère un climat tempéré à subtropical, similaire à celui de son habitat naturel au Japon.
Il tolère le froid (jusqu’à -15°C dans de bonnes conditions), mais peut être endommagé par des gelées sévères.
Idéalement, il aime les endroits ombragés ou semi-ombragés. Un sous-bois ou un coin ombragé du jardin conviendrait parfaitement.
Question Sol :
Il pousse mieux dans un sol riche, bien drainé et légèrement acide (pH 6-6,5). Il est est recommandé de lui offrir un sol humifère avec beaucoup de matière organique , un peu comme le sol forestier.
En sol lourd ou argileux, il faudra l’amender avec du compost ou du terreau pour améliorer le drainage.
Pour l’Arrosage :
Le mioga aime l’humidité, surtout en période de croissance active (printemps et été). Il faut garder le sol humide tout en évitant l’excès d’eau qui pourrait entraîner le pourrissement des racines.
Pour la Plantation :
On plante les rhizomes de préférence en fin d’hiver ou au début du printemps, à environ 5 cm de profondeur et espacés de 20 à 30 cm les uns des autres.
On peut également le cultiver en pot. Il faut alors choisir un grand contenant, car la plante peut prendre de l’ampleur.
Entretien :
Le mioga est une plante relativement facile à entretenir. Elle nécessite un arrosage régulier, surtout lors des périodes chaudes.
Il est recommandé de pailler autour de la plante pour conserver l’humidité et limiter la pousse des mauvaises herbes. Une fois la plante bien établie, elle peut se multiplier et s’étendre par ses rhizomes.
Enfin la Récolte :
Lorsqu’il est cultivé à l’extérieur, la saison de récolte se situe de l’été à l’automne.
Comme nous l’avons vu, ce qu’on récolte sur le mioga, ce sont ses jeunes pousses florales (avant que les fleurs ne s’ouvrent complètement) et ses bourgeons.
La floraison a lieu en été (juillet-septembre). Les pousses florales émergent à la base de la plante et on les récolte avant leur pleine éclosion.
Utilisations culinaires
Le mioga est prisé dans la cuisine japonaise pour son goût délicat, légèrement piquant et rafraîchissant, qui rappelle celui du gingembre, mais en plus subtil.
D’ailleurs, sa teinte rose délicat ajoutera un trait de couleur rafraîchissant à nos repas.
Alors qu’en Chine, c’est surtout un ingrédient pour la médecine chinoise à base de plantes.
Chez-nous, ce sont les fleurs (Hana-myoga) et les pousses (Myoga-no-ko) que l’on utilisera.
Au premier plan de l’été, il orne des plats comme le hiyayakko (tofu réfrigéré), des salades, ou des nouilles ou nouilles soba comme garniture.
Les Bourgeons floraux :
Les bourgeons des fleurs sont finement broyés. On les utilise alors comme garniture pour la soupe miso et les plats d’accompagnement, tels que le sunomono (plats de légumes à base de vinaigre), marinés pour faire du tsukemono, ou frits comme ingrédient dans le tempura végétal.
Ils sont parfois consommés crus en fines tranches, pour agrémenter des salades, des sashimis, ou en tant que condiment dans des plats de riz, des soupes et des nouilles.
Leur saveur piquante apporte alors une fraîcheur similaire à celle du gingembre mariné.
Pousses jeunes (tiges) :
On utilise les jeunes pousses de la même manière que les bourgeons floraux, souvent dans des tempuras (frits) ou dans des salades.
En soushis : On peut également déguster les pousses de myoga dans des sushis, ce qui offre une version végétalienne de ce plat populaire.
Les pousses blanchies :
Les pousses sont savoureuses lorsqu’on les cultive de telle manière qu’elles ne sont pas exposées à la lumière du soleil (blanchies) et sont récoltées quand elles sont encore jeunes et tendres.
Pickles :
On peut faire mariner le mioga dans du vinaigre. C’est une préparation courante au Japon. Cette méthode adoucit encore sa saveur et le conserve pour une utilisation prolongée.
Le mioga est particulièrement apprécié pour sa capacité à éveiller les plats simples avec sa touche aromatique délicate et légèrement croquante.
L’arôme frais d’alpha-pinène transportera votre esprit dans une forêt paisible.
Une idée recette
Et si on essayait une recette simple, mais délicieuse et saine, utilisant le Myoga ?
Les aubergines au mioga
Elle est idéale comme plat d’accompagnement pour les nouilles froides ou le riz.
- Coupez une aubergine en deux dans le sens de la longueur, puis coupez chaque moitié en morceaux épais de 2 à 3 mm et placez-les dans un bol.
- Saupoudrez et frottez légèrement du sel sur les morceaux d’aubergine, puis laissez reposer un moment.
- Rincez à l’eau et pressez pour les sécher.
- Coupez le myoga en deux dans le sens de la longueur, puis en petits morceaux. Faites-les tremper dans l’eau et égouttez.
- Mélangez l’aubergine préparée avec le myoga.
- Versez de la sauce soja sur les ingrédients et servez.
C’est une recette parfaite pour l’été !
Vertus (potentielles) du myoga
Le myoga est tout d’abord extrêmement nutritif.
On préconise également le myoga pour certaines de ses vertus, bien que ces dernières soient moins étudiées que celles du gingembre traditionnel.
En effet, le myoga ne contient pas les mêmes composés actifs (comme le gingérol) que le gingembre classique.
On reconnait toutefois que
Pour la Digestion :
Comme le gingembre commun, le mioga est réputé pour stimuler la digestion et pourrait aider à soulager les troubles digestifs légers (ballonnements, digestion lente).
Le myoga est riche en fibres alimentaires, ce qui aide à prévenir la constipation et à réguler le taux de sucre dans le sang. Au Japon, traditionnellement, on lui reconnait une certaine efficacité dans la prévention du natsubate (fatigue de l’été) et du rhume.
Comme Antioxydants :
Le mioga contient des composés antioxydants, notamment des flavonoïdes (le pigment rougeâtre du Myoga est un polyphénol connu sous le nom d’Anthocyanine). Ces composés peuvent contribuer à protéger les cellules du corps contre les dommages causés par les radicaux libres.
Des Propriétés anti-inflammatoires :
Certaines sources suggèrent que le mioga possèderait des propriétés anti-inflammatoires modérées, similaires à celles du gingembre, ce qui pourrait contribuer à réduire l’inflammation dans le corps et aider à soulager les douleurs articulaires ou musculaires.
Abaisser la pression artérielle :
Le Myoga contient des niveaux élevés de potassium, ce qui aide à éliminer le sodium de l’organisme et à abaisser la pression artérielle.
Le potassium améliore également le flux sanguin et est efficace pour soulager le gonflement causé par une rétention d’eau excessive.
Le potassium est un élément qui s’en va moins bien lorsqu’il est cuit, donc manger du Myoga cru dans les salades est un excellent moyen de garantir une importante source de potassium.
Rafraichissant :
Dans la médecine traditionnelle japonaise, on reconnait au mioga un effet rafraîchissant sur le corps.
C’est ainsi qu’on le consomme les mois d’été pour ses propriétés rafraîchissantes.
Pour le cerveau :
L’arôme frais du Myoga est le résultat de la présence d’alpha-pinene.
L’un des effets de ce nutriment est de stimuler le cortex cérébral.
Conclusion sur l'utilité de la culture du myoga au jardin
La culture du mioga peut être une belle expérience si on dispose d’un endroit semi-ombragé et humide dans son jardin ou une grande terrasse.
Sur le plan culinaire, il ajoutera une note piquante et fraîche à de nombreux plats.
Ses vertus thérapeutiques, bien qu’encore peu étudiées en détail, semblent prometteuses, notamment pour la digestion et ses effets antioxydants.
Cutivez-vous déjà du myoga dans votre jardin ?
Si c’est le cas, je serais vraiment intéressée d’avoir vos retours, surtout si vous en mettez dans vos recettes.
Sinon, vous ai-je donné envie d’en cultiver ?
Je l’espère sincèrement.
Je ne connaissais pas du tout le mioga, mais au vu de ses nombreuses vertus, cela donne envie d’essayer 🙂
Merci pour ce partage d’informations très complet 🙂
Je ne connaissais pas du tout le mioga, et c’est une super découverte ! En plus il est beau et bon… Merci pour cette belle trouvaille, moi qui adore utiliser du gingembre en cuisine, je vais essayer d’en trouver !
J’ai adoré découvrir cette variété de gingembre rustique qui semble être à la fois belle et utile pour le jardin. C’est fascinant d’apprendre que cette plante peut non seulement supporter des températures froides, mais qu’elle offre aussi des récoltes savoureuses avec ses boutons floraux. Les conseils de culture sont bien expliqués et rendent l’idée d’introduire le mioga dans son propre jardin accessible. Merci pour ce partage enrichissant et pour cette nouvelle inspiration de jardinage !
Merci beaucoup pour ce commentaire enthousiaste ! Je suis ravi(e) que la découverte du mioga vous ait inspiré et que les conseils de culture vous soient utiles. C’est en effet une plante unique qui apporte à la fois une touche esthétique et gustative au jardin. N’hésitez pas à revenir partager vos propres expériences si vous décidez de l’intégrer dans votre jardin ! Bonnes cultures et encore merci pour ce retour enrichissant.
Merci beaucoup pour cet excellent article ! Je ne connaissais pas cette variété de gingembre et tu m’as vraiment donné envie de la tester. En plus d’être esthétique dans le jardin, le mioga est bénéfique pour la santé et délicieux dans nos assiettes ! C’est décidé, je vais me lancer dans sa culture 😉