Vous vous demandez si vous allez pailler votre sol de jardin ou non.
Car oui ! on parle souvent du paillage du sol.
Il y a les jardiniers qui sont pour et ceux qui sont contre. Normal !
Pailler or not pailler voilà la question !
Quelques questions que vous vous posez surement auxquelles nous allons essayer de répondre :
- Pourquoi pailler
- Comment pailler
- Quand pailler
- Quand ne pas pailler
- Avec quoi pailler
– paillis organiques
– paillis minéraux
– paillis synthétiques
Il faut se poser les bonnes questions
Car pailler n’est pas une mode,
c’est la réponse à des réflexions scientifiques
que je vais expliquer ici rapidement.
En quoi consiste le paillage
Dans cet article
ToggleLe paillage du sol est une pratique agricole consistant à couvrir le sol avec une couche de matériau organique ou inorganique. Son but est de protéger et d’améliorer les conditions de croissance des plantes.
L’un des avantages du paillage est qu’il peut aider à préserver l’azote dans le sol.
Mais pas que…
Jamais de sol nu, pourquoi ?
Le soleil envoie sur le sol des radiations positives (notées +)
Le sol nu est chargé positivement (noté +)
Or, nous avons appris en physique que + et + se repoussent
Que va-t-il se passer lorsqu’il va pleuvoir ?
1- L’eau, qui va se charger positivement, va migrer DANS le sol et s’enfoncer.
(on a retrouvé un aquifère géant à 4000 m sous le Sahara)
2 – Deuxième observation :
Que se passera-t-il lors d’une pluie sur ce sol chaud ?
L’eau va s’évaporer.
Nous avons donc déjà deux causes de perte d’eau sur un sol nu.
Mais ce n’est pas tout !
3 – L’eau arrive sur votre sol nu
que se passe-t-il ?
L’eau va ruisseler
On appelle cela « la battance ».
Non seulement vous perdrez l’eau, mais aussi la couche supérieure de votre sol, qui se retrouvera dans le fossé, dans la rivière, dans la mer, mais qui sera perdue pour vous avec sa fertilité.
Mais comment pallier ce phénomène ?
Il existe un outil facile à mettre en œuvre pour le jardinier : c’est
la couverture du sol.
En effet, contrairement à ce que nous avons démontré précédemment, le soleil, encore chargé positivement, arrivera sur un sol couvert. Or cette fois, le sol (du fait de cette couverture) sera chargé négativement.
On comprend donc que la pluie arrivant sur cette surface va non seulement rester, mais aussi que celle qui était piégée en sous-sol va remonter.
2 – Cette eau ne va pas s’évaporer puisque la surface couverte est plus fraiche.
3 – Et, si en plus, la couverture est réalisée par de la végétation, piégée par les plantes et les racines, cette eau ne va pas ruisseler.
Vous conservez ainsi votre sol et sa fertilité.
Alors ?
à votre avis, on choisit quoi ?
Personnellement, j’ai choisi de couvrir le sol en permanence.
On peut couvrir avec des plantes,
mais on peut aussi faire un paillis.
On n’aura pas l’effet « racines » avec le paillis, mais on conservera les deux autres effets.
Par la suite, la décomposition de certains de ces paillis produira de l’humus qui a, lui aussi, des avantages (de porosité, de rétention d’eau, et de nourriture du sol, entre autre).
On est d’accord : on paille
25 carbone pour 1 azote
Nous le savons, l’azote est un élément essentiel pour la croissance des plantes, car il est un constituant majeur des protéines et joue un rôle crucial dans de nombreux processus métaboliques.
Cependant, l’azote est sujet à la lixiviation, c’est-à-dire au lessivage hors du sol par les précipitations importantes.
Cela peut entraîner une perte d’azote pour les plantes et même à contribuer à la pollution des eaux souterraines.
En utilisant le paillage, on peut réduire la lixiviation de l’azote.
Lorsque le sol est paillé, la couche de matériau organique (comme du foin, des feuilles mortes, de la paille, des copeaux de bois, etc.) ou inorganique (comme des cailloux, des graviers, des films plastiques, etc.) agit comme une barrière physique entre les précipitations et le sol. Cela aide à ralentir le ruissellement de l’eau et à favoriser une meilleure infiltration dans le sol.
En réduisant le ruissellement,
le paillage permet aux plantes d’absorber une plus grande quantité d’eau et de nutriments, y compris l’azote, avant qu’ils ne soient perdus par lixiviation. De plus, les matériaux organiques utilisés comme paillis se décomposent progressivement, libérant des nutriments, y compris l’azote, dans le sol, comme nous allons le voir tout de suite. Cela fournit une source d’azote disponible pour les plantes et réduit ainsi leur dépendance à l’égard des engrais chimiques azotés.
Le sol digère le paillage et capte l’azote de l’air :
Dans cette vidéo Konrad Schreiber nous l’explique.
On dépose la paille sur le sol.
La paille noircit.
Cette paille capte l‘azote de l’air (N²) qui va se transformer en azote ammoniacal ( NH4 OH) qui va ensuite minéraliser, soit en ammonium (NO3-), soit en nitrates (NH4+) que les plantes reprennent.
Remarque :
Il convient de noter que l’efficacité du paillage pour retenir l’azote dépendra du type de matériau utilisé, de son épaisseur et de la manière dont il est appliqué. Un paillis organique de haute qualité, comme le compost bien décomposé, peut être particulièrement bénéfique pour améliorer la fertilité du sol et la disponibilité de l’azote.
Arrivent maintenant d'autres questions :
- Tout d’abord, existe-t-il une période pour pailler ?
On peut pailler en toute saison. - Paille-t-on sur tous les terrains ?
Oui, on paille quel que soit le terrain.
Sur un sol très sec, il est préférable d’arroser très copieusement la terre avant d’installer le paillis. - Quel paillis choisir ?
Tous les paillis végétaux ont leurs avantages et leurs inconvénients.
Les paillis minéraux ne sont pas utiles au sol, ils se contentent de limiter le désherbage. - Comment dérouler le foin, la paille ?
Il faut vérifier que le rouleau est bien positionné, ainsi, il suffira de le pousser en le faisant rouler.
Oh là là ! je croyais qu’on mettait de la paille partout et basta ?!
Eh bien non, cela dépend du résultat que vous espérez et des matériaux que vous pouvez trouver facilement.
Et puis, il y a aussi les bâches. C’est du plastique, OK !, mais parfois, c’est plus simple à utiliser, plus efficace, c’est de la récup et on peut s’en servir plusieurs années.
Vous voyez, le sujet n’est pas si simple. Mais ne vous sauvez pas, on va débroussailler tout ça en un clin d’œil 😉
Comment est-ce que je paille ?
Grosso modo, je pratique de différentes façons suivant les situations.
Ainsi, je pose des films maraichers tissés pour désherber rapidement et préparer les espaces pour les petites graines (carottes, navets…). En plus, au printemps, le film sombre réchauffe le sol.
Ensuite (2 mois plus tard en général), je les enlève… ou pas (alors, je les perce pour repiquer).
Toutefois, pour ce qui est repiqué, je préfère les paillis de végétaux (paille, foin, tontes…) que je peux écarter pour planter.
Et pour me servir de l’effet déco, je me sers de paillettes de lin par exemple (autour des plantes de petite taille le plus souvent), voire de matériaux minéraux comme l’ardoise, la pouzzolane, les galets…
Protéger la vie du sol
De plus, sachez que le paillage, quel qu’il soit, assure la protection des insectes auxiliaires, en leur fournissant une défense contre le froid ou la chaleur, la sécheresse, la pluie battante, ainsi que le gîte et le couvert lorsqu’il s’agit d’un paillage organique.
Enfin, chaque fois qu’une place se libère, j’ajoute une autre plante, ou bien, je sème un engrais vert (ainsi, tant qu’il ne fait pas trop chaud, j’aime bien repiquer des épinards ou des salades dans les emplacements laissés libres, mais les œillets d’inde, les soucis etc, trouvent leur place là aussi).
Recommandations :
Je vous conseille de faire un tour sur les autres articles du blog
et particulièrement sur celui qui explique le paillage au début d’un jardin
Vous y découvrirez
- comment pailler avec du carton
- comment planter avec la paille
(et la redoutée « faim d’azote »)
et dans l’article sur la préparation du sol en automne
vous en apprendrez plus sur le et BRF et le BREF
En vidéo, mon ami du potager plaisir présente une vidéo intéressante pour bien pailler votre potager.
Posez vos questions
En bon jardinier curieux, vous avez sans doute mille questions qui vous viennent à l’esprit à cet instant.
Voulez-vous nous les faire partager ?
Moi aussi, j’en ai pour vous :
Paillez-vous ?
Avec quoi ?
Pourquoi ?
Allez ! on se retrouve dans les commentaires…
Bonjour Corinne. Trés interessant ton article. Pour ma part, je paille à partir du moment ou il commence à faire chaud ou qu’il ne pleut pas. En général je paille au milieu du printemps, soit avec du foin soit avec de la paille, selon ce que j’ai pu trouver. Ensuite je le retire à l’automne et laisse les plantes sauvages coloniser l’espace, certaines sont comestibles et je peux les réutiliser dans mes recettes. Je paille aussi certaines plantes en hiver parce que chez moi, il y a une période de l’hiver ou les températures passent en dessous des-15°C. Pour de l’estragon, ce n’est pas idéal, pour les fuchsias non plus. Climat continental oblige.
J’ai essayé de laisser le jardin pailler toute l’année mais j’ai eu un développement important de renoncule rampante. En bio indication, elle indique un excès de matières organiques carbonées qui n’arrivent pas à se dégrader, et un excès d’eau pendant la période hivernale. Cette plante vient rééquilibrer le sol dans ces conditions.
Depuis que je ne paille plus l’hiver, j’ai un recul de cette plante, par contre maintenant c’est la véronique de perce qui colonise le jardin. Je vais regarder ce qu’elle rééquilibre.
Merci pour ton commentaire pertinent. Et oui, le paillage ne consiste pas seulement à mettre de la paille, c’est très complexe, c’est un OUTIL qu’il faut manipuler avec précaution malgré tout. Je vois que tu es connaisseur.
Penses-tu avoir suffisamment de micro-organismes pour digérer le paillage, d’où les renoncules ? Je constate également que tu disposes du fascicule des conditions de levée de dormance des plantes bio-indicatrices de Gérard Ducerf, j’ai affaire à un connaisseur. Enchantée de faire ta connaissance.
Vraiment très intéressant !
J’ai découvert ce qu’était un aquifère, c’est ce que moi j’appellerai un lac sous terrain ! Mais là de 4000 mètres effectivement c’est géant.
Mais surtout je connais maintenant l’importance de pailler un sol, je me doutais qu’il y avait au moins une bonne raison, mais sans la connaitre.
Penses-tu que dans des régions ou le soleil est très présent, il est intéressant de pailler des gros pots avec des plantes dedans afin de préserver l’humidité ?
Oui, je le pense. Car cela évitera une partie de l’évaporation. J’avais un patio lorsque j’habitais Séville dans lequel j’avais installé beaucoup de plantes en pots, et tout était paillé (avec des galets blancs sur du carton dans mon cas), c’est plus prudent.
Ne pas les laisser en plein soleil ou ombrer peut être intéressant aussi.
Merci pour tous ces bons conseils et infos sur le paillage ! C’est tellement important pour avoir un bon sol !