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Les champignons mycorhiziens, c’est quoi

Lorsqu’on regarde une plante, on ne voit que la partie aérienne.
Pourtant, sous la surface du sol, les racines existent, et avec ces racines, sur la plupart des plantes, il y a des champignons mycorhiziens.

Et d’ailleurs, nous entendons de plus en plus parler de
mycorhize et de champignons mycorhiziens
qui aideraient les plantes à pousser.

En fait, « Myco », signifie champignon en Grec, et «rhize » signifie racine.

La mycorhize est le fruit de l’association mycélium/racine, on n’apporte pas des mycorhizes à la plante, on lui procure plutôt les souches de champignons capables de développer des mycorhizes avec ses racines.
On pratique donc une innoculation.

Qu’en est-il au juste ?

Tant de questions surgissent !

  • Qu’est-ce que la mycorhize d’une plante ?
  • Quels sont les champignons mycorhiziens ?
  • Quel est au juste le rôle des champignons mycorhiziens ?
  • Quel terreau pour mycorhizer les plantes repiquées

Non, tous les champignons ne sont pas mycorhiziens.
Les champignons mycorhiziens sont des champignons symbiotiques c’est à dire qu’ils établissent une relation mutualiste avec les racines des plantes, comme leur nom l’indique.

Les mycorhizes ne s’observent qu’au microscope après coloration des racines.

Il existe aussi d’autres champignons, des champignons endophytes qui vivent à l’intérieur des tissus des plantes sans leur causer de dommages.

D’un autre côté, il existe des champignons (dits saprophytes) qui décomposent la matière organique morte.

On trouve aussi des champignons pathogènes qui infectent les plantes.

Toutefois, de nombreuses espèces de champignons peuvent établir une relation symbiotique avec les racines des plantes, contribuant ainsi à la santé et à la croissance des plantes.

Quel rôle jouent les champignons mycorhiziens vis à vis des plantes ?

mycorhize et milieu(cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Les champignons mycorhiziens  sont présents dans la plupart des écosystèmes terrestres et jouent un rôle important dans la nutrition des plantes.

Les champignons mycorhiziens forment comme un prolongement des racines, avec des facultés différentes de ces dernières. En effet, ils leur permettent de mieux absorber l’eau et les minéraux du sol par cet important prolongement du système racinaire qui peut aller jusqu’à 10 fois la surface initiale des racines.
De plus, les champignons mycorhiziens sont capables de dissoudre le phosphore présent dans le sol et de le rendre accessible aux plantes par exemple, ce que la racine seule ne sait pas faire.

Vous avez dit « association et bénéfice réciproque :

Que fait la plante pour son champignon ?

De son côté, la plante, elle, réalise la photosynthèse, puisqu’elle possède des parties aériennes vertes.
Et par cette photosynthèse, elle produit des sucres. La plante fournit donc en retour aux champignons de ce sucre produit par la photosynthèse

En résumé :

Cette planche de l’INRA peut vous aider à comprendre les mycorhizes

champignons mycorhiziens

Quels champignons mychorisent les plantes ?

Ce qu’on voit des champignons, ce sont leurs organes reproducteurs.
Or les champignons possèdent un large réseau souterrain, le mycélium, et c’est lui qui sera relié aux racines des plantes.

Il existe deux types de champignons mycorhiziens : les endomycorhizes et les ectomycorhizes.

Les endomycorhizes pénètrent dans les cellules des racines des plantes.
Les ectomycorhizes quant à elles, forment un réseau de filaments autour des cellules des racines.

Les champignons mycorhiziens peuvent former des associations avec de nombreuses espèces de plantes, y compris les arbres, les arbustes, les herbes et les plantes herbacées.
Certains exemples de champignons mycorhiziens incluent les espèces de la famille des Boletaceae, des Russulaceae, des Amanitaceae et des Suillaceae pour les ectomycorhizes,
ainsi que les espèces de la famille des Glomeromycota pour les endomycorhizes.

Quelques exemples de champignons connus qui mycorhizent les plantes

De nombreux champignons sont mycorhiziens, ce qui signifie qu’ils forment une association symbiotique avec les racines des plantes. Voici quelques exemples de champignons mycorhiziens connus :

  • Bolet :

les champignons du genre Bolet sont des champignons mycorhiziens courants qui ont un chapeau en forme de coussin et des pores sur leur face inférieure.

  • Truffe :

les truffes sont des champignons souterrains très appréciés pour leur saveur unique. Elles sont également des champignons mycorhiziens qui poussent en symbiose avec les racines des arbres.

  • Amanite :

les amanites sont des champignons mycorhiziens qui sont souvent reconnaissables à leur chapeau en forme de parapluie et à leur anneau autour de leur tige.

les russules sont des champignons mycorhiziens courants qui ont des chapeaux colorés et des lamelles sous leur chapeau.

  • Chanterelle :

les chanterelles sont des champignons en forme d’entonnoir avec un chapeau et des plis plutôt que des lamelles. Elles sont également des champignons mycorhiziens.

Il existe de nombreux autres champignons mycorhiziens, mais ceux-ci sont parmi les plus connus.

Les champignons mycorhiziens pour lutter contre les changements climatiques

Nous venons de le voir, les champignons mycorhiziens forment des associations symbiotiques avec les racines des plantes, et en échange de nutriments, ils fournissent à la plante de l’eau et des minéraux provenant du sol.
Cette relation permet aux plantes de mieux résister aux stress environnementaux tels que la sécheresse et les températures élevées, qui peuvent être exacerbés par les changements climatiques.

La séquestration du carbone :

De plus, les champignons mycorhiziens ont un rôle important dans la lutte contre les changements climatiques car ils peuvent aider les plantes à mieux absorber les nutriments et l’eau du sol, ce qui peut contribuer à augmenter la production de biomasse végétale et par conséquent, augmenter la séquestration du carbone pour le stocker dans les sols.

Régénération des écosystèmes :

Enfin, les champignons mycorhiziens peuvent également contribuer à la régénération des écosystèmes endommagés par les pratiques agricoles et les changements climatiques, en aidant les plantes à mieux s’établir et à se développer dans des sols pauvres en nutriments.

Ainsi donc, les champignons mycorhiziens peuvent favoriser la formation de sols riches en carbone organique, qui peuvent stocker de grandes quantités de carbone provenant de l’atmosphère. En effet, les champignons mycorhiziens peuvent favoriser la formation d’agrégats de sol stables qui maintiennent le carbone organique dans le sol pendant de longues périodes.

Sources

OK je mycorhize

Quoi ?

Il existe différents champignons pour la mycorhization.
Il faut donc bien choisir son substrat contenant les souches de champignons bien particulières.

Il en va ainsi des bruyères, rhododendrons, azalées, piéris, myrtilliers, arbousiers

et aussi des conifères et des noisetiers, tilleul, charme, chêne rouge d’Amérique,  pins et châtaignier.

Le terreau mycorhizé standard convient aux rosiers, arbres fruitiers, arbres d’ornement, arbustes.

Et enfin, certaines plantes n’ont pas besoin d’être mycorhizées :

  • les Crucifères : choux, navets, radis…
  • les Chénopodiacées : épinard, betterave…
  • les Polygonacées : oseille, rhubarbe…

Quand ? Comment ?

La mycorhization n’est nécessaire qu’une seule fois dans la vie d’une plante.
Elle s’effectue en général à la plantation.
On dépose du terreau mycorhizé ou de la terre prise immédiatement autour de la plante qu’on transplante, directement dans le trou de plantation, un peu au fond du trou et le reste autour de la motte, en contact avec les petites racines.
Ou au moment du rempotage des plantes vertes et des arbustes en bacs.

Puis-je mycorhizer moi-même mes plantes

La réponse est OUI

Nous venons de le voir, on peut mycorhizer directement ce qu’on replante (plantes en godets, micro-mottes, pots ou racines nues) en mélangeant du terreau déjà mycorhizé directement dans le trou de plantation.
Et nous avons précisé qu’il est important de choisir des espèces de champignons mycorhiziens qui sont adaptées aux plantes que vous souhaitez inoculer.
Mais, la production de mycorhizes est un processus complexe et les conditions optimales peuvent varier en fonction des espèces de champignons et des plantes. 

Voici une méthode :

Réalisée de manière artisanale, nous multiplierons en particulier des souches issues du sol de notre jardin ou d’un terrain proche.

  • Fabriquer un coffre de 20 cm de haut.
    Ou réaliser une tranchée de la même profondeur.
    Ou encore réserver une jardinière profonde.
  • Remplir ce contenant de matière inerte (des copeaux de bois, de la vermiculite ou de la perlite, du gravier, de la pierre ponce) Le substrat doit être stérilisé avant l’utilisation pour éviter la croissance de bactéries ou de champignons indésirables. Remplir sur sur 10 cm
  • Recouvrir de terre saine du jardin
  • Semer une plante mycorhizotrophes (celles qui mycorhizent le plus) du genre alliacées : poireaux, oignon, cive…) ou graminées (sorgho, maïs, millet…), légumineuses (pois, haricots…)
  • Arroser normalement

2 à 3 mois plus tard, la mycorhization est établie.

Récolte :
  • Une semaine avant la récolte des racines, on stoppe l’arrosage de façon à créer un stress hydrique de façon à favoriser la production de spores reproductives.
  • On arrache enfin les plantes
  • et on découpe les racines en petits morceaux d’environ 1 cm
  • qu’on laisse maintenant sécher à 25 °C

Ces morceaux de racines pourront être mélangés au terreau de culture lors des plantations futures, à raison de 10 à 30 g de racines pour 5 kg de substrat.

Allium fistulosumAllium fistulosum au potager

Remarque :

Bien plus simple à mettre en oeuvre et afin de favoriser la mycorhization des racines des plantes, il est possible de cultiver de la cive (oignon ciboule ou cive (Allium fistulosum par exemple) directement entre les plantes, que ce soit au jardin d’ornement ou au potager, même en jardinière ou au champ.

En effet, la ciboule, comme beaucoup d’autres plantes, sécrète des exsudats racinaires qui contiennent des sucres, des acides aminés, et d’autres composés organiques.
De plus, les racines de la ciboule peuvent produire des substances qui stimulent la germination des spores de champignons mycorhiziens et leur croissance hyphale (filaments des champignons).
Ces substances chimiques facilitent l’établissement et la propagation du réseau mycélien, ce qui favorise la formation de la mycorhize.

Pour aller plus loin

  • Cet article parle de façon plus exhaustive des mycorhizes des plantes.
  •  cette vidéo de Marc André Selosse, le spécialiste des champignons, en association avec le Collectif Mycorhizes
    nous parle justement des mycorhizes mal connues et mal enseignées.
    En effet, les champignons mycorhyziens sont INDISPENSABLES.
  • Dans cette vidéo

La mycorhization chez-vous

Avez-vous l’habitude de mycorhizer ce que vous repiquez ?

Si ce n’est pas le cas, trouvez-vous utile de le faire à l’avenir ?

J’aimerais beaucoup que vous nous en parliez dans les commentaires.

A tout de suite…

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