On pense souvent qu’il n’y a rien à faire au potager en janvier ou février.
Pourtant, si on réfléchit bien, le potager se travaille toute l’année.
Je dirais même plus, c’est en janvier ou février qu’on travaille le plus, car il s’agit de planifier. Je vous ai déjà proposé un article sur le sujet, qui vous donne des idées sur la façon de prévoir ce qu’on va planter.
Dans cet autre article, je vous explique comment en novembre, on peut déjà préparer du sol, désherber… et bien évidemment, c’est encore valable en janvier ou février, mais il faut se dépêcher, car pour se transformer en sol fertile, la matière organique a besoin de temps.
Ce sera aussi le moment de planter, transplanter, tailler…
Les actions que vous ferez ces mois-ci seront payantes à la belle saison, je vous le garantis !
On ne peut pas jardiner en hiver pensez-vous.
Je pense que vous avez plutôt envie de rester bien au chaud, devant la cheminée si vous en avez une, lové dans un bon plaid dans le canapé.
Allez, debout !
On enfile les bottes !
Tout est calme.
Le jardin est encore endormi.
C’est le meilleur moment pour faire un peu de tri et un peu de nettoyage.
Passez votre extérieur en revue et imaginez-le au printemps, en été…
Pas folichon comme perspective ?!
Mais dès le réveil de la Nature, elle vous remerciera doublement.
Préparer du sol
Janvier ou Février permettent encore de préparer du sol fertile pour le jardin.
Pour le potager, par-dessus tout, il est nécessaire d’avoir un sol bien nourri. En effet, ce que le potager produit est “extrait”, nous l’emmenons pour le manger nous-même et les nutriments ne retournent donc pas au sol comme en forêt. Il faut ainsi reconstituer les “stocks” pour les futurs légumes.
Ce sont donc les mois idéaux pour apporter de la matière organique au sol, directement ou sous forme de compost.
Nous avons vu que nous pouvions restituer au sol nos déchets.
Et qu’en préparation des cultures, nous pouvions préparer des lasagnes.
Desherber
Afin de calmer les adventices, je pose des bâche sur les emplacements où je vais cultiver. J’en profite pour apporter une couche de fumier (crottin de cheval, litière des chèvres et des poules) qui protégera la faune du sol des fortes gelées et qui se décomposera en attendant mai, période à laquelle je pourrai planter directement dans les trous à travers la bâche.
Planter des fruitiers
S’il vous reste de la place, vous pouvez encore planter des fruitiers, arbustes, ou encore arbres en tige ou demi-tige.
C’est le meilleur moment (hors gel quand même si possible) pour planter les arbres à noyaux.
Je ne vous fais pas la liste ici, je compte faire un article dédié.
On préférera malgré tout les arbres en conteneurs.
Vous pouvez également déplacer ce qui vous gêne sur certains emplacements.
Puisque vous avez planifié votre nouveau jardin pour cette année qui commence, vous aurez peut-être besoin de faire de la place à certains endroits.
Ces transplantations peuvent être effectuées hors périodes de gel.
Le moment de tailler
En effet, la taille des haies ou des fruitiers en hiver, et particulièrement en janvier ou février, est une pratique courante et importante pour favoriser la croissance saine des arbres fruitiers et améliorer la production de fruits pour plusieurs raisons :
La dormance de l’arbre :
En hiver, les arbres fruitiers entrent en dormance, ce qui signifie qu’ils sont inactifs.
De ce fait, la taille pendant cette période minimisera le stress pour l’arbre.
Une meilleure visibilité :
En hiver, les feuilles sont tombées Or, un arbre sans feuillage offre une meilleure visibilité de la structure de l’arbre.
Cela facilite l’identification des branches mortes, malades ou endommagées. Cela permet une vue d’ensemble de la taille à effectuer pour équilibrer la forme générale de l’arbre.
La stimulation de la croissance :
La taille hivernale peut stimuler la croissance en encourageant la production future de nouveaux rameaux et en éliminant les branches non productives. Cela favorise également une circulation d’air adéquate à travers l’arbre.
La prévention des maladies :
En enlevant ces branches malades, endommagées ou mortes, vous réduisez le risque de propagation de maladies et d’infestations d’insectes.
Et si vous avez une cheminée, c’est le moment de faire du stock pour de belles flambées (dès que le bois sera sec)
Le contrôle de la taille :
Une légère taille effectuée régulièrement en hiver, quitte à ne couper que quelques tiges, permet de contrôler la taille de l’arbre.
Cet élagage évitera qu’il ne devienne trop grand ou trop dense. Cette formation de l’arbre ou de l’arbuste facilitera également la récolte des fruits, l’aération du centre, la prise au vent…
Je vais tailler mon figuier par exemple, qui commence à manger l’allée.
Le noisetier a besoin d’un coup de jeune.
Abattage
Nous avons dit taille ?
Passons à la taille drastique avec l’abattage.
Parfois, ce n’est pas nous qui choisissons :
La météo peu clémente de cet hiver m’a aidée à déterminer ce qui devait être abattu :
Le tronc de mon beau cerisier était tout dévoré de l’intérieur.
Lors de la dernière tempête, il s’est cassé en deux.
C’était un cerisier à fruits blancs, je suis très triste, je n’en retrouve plus de semblable.
Et puis, il était grand, majestueux et me donnait des fruits en abondance.
Il a fallu le couper, car il était tombé dans le poulailler, sur le toit et ce qui était encore debout menaçait de s’écraser sur la clôture.
Ce fut un crève cœur.
Pourtant, en le débitant, nous avons constaté à quel point il était atteint, alors que ça ne se voyait pas.
Les boutures
Si vous avez taillé, ou abattu un arbre, vous pouvez en profiter pour préparer des boutures.
Dans mon cas, j’ai prélevé des rameaux de mon cerisier abattu, ceux qui portent des bourgeons à bois, reconnaissables en général, car ils sont plus pointus.
Je les ai débités en tronçons de 15 cm (je ne garde jamais le bourgeon apical (bourgeon du haut de la branche qui assurerait son prolongement.)
J’ai stocké dans des pots remplis de sable, au frais, le long d’un mur abrité, au nord.
Dès que j’en aurai l’occasion, j’achèterai des scions de façon à tenter la greffe.
On en reparlera plus tard.
On peut aussi bouturer en janvier ou février les petits fruits comme groseillers, cassissiers, la vigne, le sureau…
Planter ou semer en janvier ou février
Je vous renvoie au calendrier des semis et plantations.
Il vous renverra lui-même aux fiches légumes.
Vérifiez les paillages
Les mois de janvier ou février au ajrdin sont souvent les mois les plus froids et les plus humides.
Il est bon de vérifier les paillages.
Dans cet article, vous trouverez toutes les explications nécessaires à un bon paillage efficace et son utilité.
Vous ne pouvez pas sortir
Quelques fois, même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas sortir.
Ne vous culpabilisez pas, il y a à faire depuis l’intérieur.
Et si vous vous penchiez sur le plan de votre potager, la commande des graines…
Et pour cela, la couette n’est pas un obstacle, vos outils seront votre livre de cuisine préféré et votre ordinateur, éventuellement les catalogues de vos fournisseurs préférés.
Commander ou retenir avant que les fournisseurs ne soient à court est une bonne initiative, une précaution.
Commencer à cultiver en intérieur
Que vous ayez une serre ou juste un coin du salon, janvier ou février sonnent le départ des semis au chaud pour avancer le printemps. Il suffit de faire attention à la lumière afin d’éviter que les semis ne “filent”.
Alors, vous voyez...
Que ce soit janvier ou février, au potager il y a de quoi faire.
Et puis, vous avez tout le blog à lire, si vous ne l’avez pas déjà fait, vous verrez, tout y est !
(n’oubliez pas la loupe pour la recherche par mot et la petite fenêtre dédiée.)
J’ai oublié quelque chose ?
Et si vous nous parliez de votre hiver au potager dans les commentaires ?
J’en serai ravie.
A tout de suite…
super article, je suis en ce moment sur le grand nettoyage du jardin et le nourrissage de la terre !
Ton article sur le jardinage en janvier et février est vraiment éclairant. Il est facile de penser que le jardin hiberne complètement pendant ces mois, mais tes conseils montrent combien il est important de rester actif pour préparer la belle saison. Tes idées sur la préparation du sol et la taille des arbres sont particulièrement intéressantes. Merci pour ces précieux conseils, ils vont certainement m’aider à optimiser mon jardin pour le printemps !