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Novembre au potager, j’anticipe

Vous allez me demander que faire en novembre au potager et au jardin en général.
Vous avez dans l’idée de savoir ce qu’on peut encore récolter et planter en novembre.
C’est important, c’est certain.

Non, je ne suis pas tombée sur la tête.

Ce dont j’aimerais vous parler est aussi important et ça se fait MAINTENANT en novembre : il s’agit d’anticiper la prochaine saison d’été.

Le constat :

En effet, la culture au jardin l’été dernier a été une nouvelle fois chaotique, entre périodes de sécheresses très longues et averses diluviennes.
Si on veut en tirer les leçons et prévenir pour l’année prochaine, c’est dès maintenant qu’il faut s’y mettre. En effet, il faut ANTICIPER.

Trop d’eau à certains moments, pas assez à d’autres.

Pour « éponger », il va falloir encore plus de matière organique.

Du vent, trop de soleil

Il faudra à la fois ombrer et couper le vent.

Une observation cette année :

J’ai remarqué que là où j’avais laissé une bordure d’herbes hautes (1m30 environ), mes petits fruitiers ont été bien préservés. J’ai récolté abondamment.

Une solution

Allier création de matière organique et ombrage

Comme vous le savez si vous suivez, la matière organique, l’humus, sont les conditions nécessaires à l‘absorption et à la rétention d’eau.
Nous en avons besoin pour nos cultures, toute l’année.

Je pense ainsi faire une petite haie avec des céréales (plutôt que l’herbe comme l’année passée).
Et tant qu’à faire, puisque j’ai aussi besoin de paille, de mulch, de fourrage…pourquoi ne pas tenter de concilier tous ces besoins ?

Les engrais verts

Vous avez aussi entendu parler des engrais verts.
Or, les engrais verts sont les plantes qui permettent non seulement d’enrichir le sol en éléments nutritifs, mais aussi d’améliorer sa structure.
Et ça, c’est ce qui est important pour conserver l’eau lorsqu’elle tombe. Et surtout lorsque c’est en trop grande quantité en une seule fois.
Sinon, gare au lessivage, au ruissellement, à l’érosion, aux inondations…

Vous commencez à voir de quoi je veux parler !

Nous voudrons, au minimum, pailler.
Avoir une bonne structure de sol et un taux de matière organique convenable peuvent grandement aider.

La stratégie

Nous avons posé le contexte :

Récapitulons :

Eté à pluviométrie chaotique, soleil et températures trop intenses.

Les besoins sont donc l’ombrage et l’infiltration de l’eau.
tout en gardant l’humidité pour les racines.

Nous aurons aussi besoin de paillage
et dans mon cas de fourrage et de litière pour les quelques chèvres.

Et bien sûr, je vise un maximum d’autonomie, c’est-à-dire devoir acheter le moins de matériaux possible.

Voici donc l’idée que je vais mettre en œuvre cette année :

Un engrais vert haut en bordure de mes petits fruitiers.

Et parce que ce sont les plantes qui font le sol,
puisque ce sont les racines qui améliorent la structure du sol en allant prospecter profondément.
Parce que certaines racines impliquent les organismes qui cohabitent avec elles dans le sol : bactéries, champignons et autres invertébrés…

je choisis le sorgho

Ses avantages :

  • il est de culture facile
  • sa croissance est rapide.
  • Il peut atteindre de 1m à 2m50 suivant la variété.
  • ses tiges sont robustes (peuvent servir de tuteur en mélange)
  • Les fleurs attirent les pollinisateurs.
  • Il fournit une forte biomasse
  • il a un C/N intéressant (ratio carbone sur azote)
  • ses racines vont prospecter très profond (jusqu’à 2m)
  • ce qui favorise la fissuration (je suis en sol argileux) et l’ameublissement du sol.
  • D’autant que les vers de terre y trouveront refuge.
  • Il pousse en sol sec (profondeur des racines)
  • ses racines sont fortement mycorhizées.
  • Le sorgho est peu sensible aux maladies et ravageurs.
  • Il donne une allure « sauvage » au jardin (on aime ou on n’aime pas, c’est affaire de gout)
  • Le sorgho intéresse moins les sangliers et les lapins. Or chez-moi, étant en bordure de champ, j’ai souvent des lapins. C’est mignon, mais…

Anticiper

Oui mais voilà !
Pour l’instant, ma ligne de petits fruitiers ainsi que ma bande de framboisiers,
sont contre la prairie.

Semer du sorgho dans l’herbe n’est pas possible, car lors de son implantation, le sorgho aime un sol fertile et relativement propre.

occultation avant cultureL’occultation en automne

Je vais donc commencer en novembre par poser une bâche d’occultation (bâche tissée maraichère) sur toute la longueur de ma future culture de sorgho.

Ce geste simple aura pour intérêt de nettoyer la zone en douceur pour la préparer au semi.

Au printemps, il n’y aura plus qu’à semer après un passage éventuel de grelinette.

Acheter les graines

On peut semer de mai à juillet

Il faut prévoir les graines en avance, car le jour venu, il faut les avoir à disposition.
Or trouver des graines en petite quantité n’est pas chose aisée.

Quel sorgho choisir ?

Il existe plusieurs variétés de sorgho.

Je pense utiliser (si j’en trouve) le sorgho multicoupe (type Soudan),
car il a une forte vigueur au départ et ne nécessite pas de désherbage.

Le sorgho peut pousser de 6 cm par jour.

J’espère pouvoir conserver des graines pour les années suivantes.

On pourrait faire sorgho tournesol

Afin de faire plus joli, pourquoi pas implanter des tournesols dans le sorgho ?

sorcière sur balai de sorghoLe sorgho à balais

C’est une autre solution.
Parce que oui, mon balai de sorcière est fait de sorgho.
Je n’ai jamais trouvé plus moderne que mon balai de paille qui ne laisse pas s’envoler la poussière (juste la sorcière). Contre les poils de mes chiens, c’est parfait !

Cultiver le sorgho

Lors de votre achat de graines, vous aurez des indications plus précises.
En général, le sorgho se sème en mai, dès que le sol a une température minimum de 12 °C.
Il s’agit de la température du sol et non pas de l’air, pour une germination rapide qui évitera aux oiseaux de venir se servir.
En France, cela correspond en général à la mi-mai.

La récolte se fera vers la fin octobre, suivant ce que vous désirez en faire.

Bien qu’il ne soit pas exigeant, le sorgho poussera avantageusement en terrain assez riche et ameubli sur 40 ou 50 cm (à la grelinette, c’est très bien)

Pour la quantité de graines, on se fiera également aux indications fournies lors de l’achat.
On peut estimer qu’il faudra disposer de 250 graines au m²

L’occultation d’automne est importante, car le sorgho n’aime pas la concurrence des adventices au démarrage.
En utilisant une bâche sombre, on favorise en même temps le réchauffement du sol au printemps.

Conclusion

Il s’agira d’un essai.

J’espère avoir un bon résultat de cette implantation de sorgho pour faire une haie d’ombrage provisoire.

J’espère utiliser d’autres engrais verts afin de faire une rotation.

J’ai besoin de beaucoup de matière organique, besoin de fourrage, de litière…c’est ce qui guidera mes choix.

D’autres essais prévus :

Je compte également faire grimper du houblon (houblon doré) sur l’arche pour créer un tunnel ombré, mais cela fera l’objet d’un autre article.

Je vais essayer la silphie le long du potager en ligne. Mais, cette année, un seul pied a bien voulu survivre.

Quelle stratégie avez vous adoptée ?

Avez-vous des idées différentes ?

Je serais très intéressée par vos idées et réflexions sur le sujet de l’ombrage par les plantes.

Prendriez-vous quelques minutes pour en parler dans les commentaires ?

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