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Compostage obligatoire

Nous allons tous composter.
Parfait !
Mais qu’est-ce que le compostage des déchets ?
Comment être sûr qu’il ne sera pas toxique pour nos sols ?
En France, dès le premier janvier 2024, le tri à la source des biodéchets devient obligatoire.
« À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les ménages auront l’obligation de trier leurs déchets alimentaires et les déchets verts de jardin afin qu’ils soient valorisés en solutions de compostage par les collectivités.« 

Et bien à partir du premier janvier, même les particuliers devront disposer d’une solution de tri et de revalorisation de leurs biodéchets.

Bon ! le tri, ça on a à peu près compris.
Mais la revalorisation, qu’est-ce que ça veut dire ?

On peut appeler cela du compostage domestique.

Cela veut dire qu’on devra pouvoir réutiliser les déchets, sous une autre forme, après compostage par exemple.

Voilà pourquoi nous allons voir dans les articles qui vont suivre, comment se mettre en conformité, mais surtout comment profiter de tout ce qu’on peut recycler.

De bonnes raisons de se mettre au compostage

Ce n’est pas parce que c’est obligatoire qu’on va s’y mettre, mais parce qu’on en a envie.
Et on en a envie parce que
le compostage est une pratique écologique qui contribue

  • à la réduction des déchets,
  • à l‘amélioration de la qualité du sol,
  • à l’économie d’argent
  • et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

ce qui en fait une option attrayante pour ceux qui cherchent à adopter un mode de vie plus durable.

Vraiment ? tout ça ?

Et oui ! je m’explique :

  • Réduction des déchets :

Le compostage permet de réduire la quantité de déchets envoyée dans les décharges.
En compostant les déchets organiques tels que les restes de fruits et légumes, les déchets de jardin, et d’autres matières organiques, vous réduisez la charge sur les sites d’enfouissement.
Le compostage permet de diminuer de près de 30% nos déchets du quotidien.

  • Enrichissement du sol :

Le compost est un amendement organique riche en nutriments qui améliore la structure du sol. Il augmente la rétention d’eau, favorise la croissance des plantes et fournit des éléments nutritifs essentiels pour un sol sain.

  • Économie d’argent :

Là, c’est plus difficile à comprendre sur le coup, mais en compostant à la maison, vous réduisez la nécessité d’acheter des amendements commerciaux (le compost n’est pas un engrais).
Le compost agit comme un amendement naturel pour le sol en modifiant sa structure, ce qui peut vous faire économiser de l’argent et de l’eau à long terme.

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre :

Lorsque les déchets organiques se décomposent dans les décharges, ils produisent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Le compostage à petite échelle permet, lui, de réduire ces émissions en favorisant la décomposition des matières organiques dans des conditions aérobies (en présence d’oxygène) plutôt qu’anaérobies (en l’absence d’oxygène), ce qui produit moins de méthane.

  • Protection de l’environnement :

En réduisant la quantité de déchets et en favorisant des pratiques de jardinage durables, le compostage contribue à la préservation de l’environnement et à la conservation des ressources naturelles.
En effet, si on s’occupe soi-même d’une partie de nos déchets, il y en aura d’autant moins qui devra être incinéré. D’où une autre part de pollution évitée, celle des fumées des incinérateurs.

  • Cycle de vie des matières organiques :

Le compostage complète le cycle de vie naturel des matières organiques en les transformant en un amendement de sol bénéfique plutôt qu’en déchets qui finissent dans une décharge.
Plusieurs utilités pour un même élément…

On prend souvent l’image de la forêt.
Elle composte des matières organiques d’origine végétale ou animale.

Les feuilles, les pailles, les plumes, les poils, les déjections, les restes de culture et même les cadavres.

La nature avait mis en place ce cercle vertueux de recyclage bien avant notre apparition sur terre.
Tout est recyclé et devient nourriture pour le chainon suivant.

Non, la terre ne ressemble pas à une poubelle quand c’est la nature qui la gère !

compostage des restes de cuisine

Les déchets de cuisine et les déchets de jardin sont composés de matière organique biodégradable.
Ainsi, les restes de table, les épluchures de légumes et de fruits, les marcs de café, les sachets ou marcs de thé, de tisanes, des coquilles d’oeuf (écrasées ou non), des pâtes, du riz, des pommes de terre cuites…tout cela est biodégradable.

et les tontes de gazon, les restes de cultures…
Les matériaux verts constitueront la matière azotée.
Les matériaux bruns, les matières carbonées, les matières sèches (feuilles, broyats de branches…mais aussi boites d’oeuf, cartons, rouleaux de pq, filtres à café, papier essuie tout)
Nous parlerons plus bas de l’équilibre (le C/ N) qu’il faudrait garder entre ces deux catégories de matières pour un bon compost de jardin.

Oui, on peut mettre au compost la litière des herbivores domestiques.
Pour les chats, je préfère ne pas me prononcer ici, car il y a des risques de maladie (échinococcose avec le chat) qui feront l’objet d’un autre article.

Ce qu’il ne faut pas faire :

« On » vous dira que vous pouvez tout déposer au compost.
Oui, c’est possible, en théorie.
Mais pour pratiquer le compostage depuis toujours, je peux vous dire que vous allez au-devant de gros déboires si vous y jetez les restes de viande ou de poisson, voire de produits laitiers tels que les fromages.
Eric Petiot nous dit qu’il ne faut pas mettre plus de 10% de déchets animaux dans le compost, sinon on attire toute sorte de pathogènes.

A moins que vous ne désiriez faire aussi l’élevage de rongeurs (vous voyez de quoi je veux parler)

Je réserve ces restes au sceau de bokashi

Note : Pour les pommes de terre, j’évite de mettre au compost les épluchures ainsi que les pommes de terre crues car elles germent facilement et si elles ne sont pas bien dégradées, elles vont repousser…dans le compost. Oups !

Le compostage, comment ça marche ?

Il s’agit de partir d’éléments composés pour parvenir à des éléments simples qui se recombinent pour former « autre chose ».
Ce sont les champignons, les bactéries, les insectes du sol etc…qui vont travailler pour transformer les matières.
(voir l’article sur la vie cachée des sols fertiles)
Les déjections puis les cadavres des uns seront repris par les autres jusqu’à ce que toute cette matière soit découpée en éléments les plus simples possible afin de les rendre assimilables par les plantes.
Ce qui fera ainsi de l’engrais pour notre jardin.

C’est la vie du sol qui va faire le travail.

On aura beau apporter autant de matière organique qu’on voudra, sans la présence des organismes décomposeurs, afin d’effectuer ce travail de décomposition, rien ne se passera.

On pourra éventuellement ajouter des EM (micro-organismes efficaces)

compostage à l'air libre

Règles de bonne pratique

On en déduit qu’il faut respecter quelques règles, afin d’obtenir une matière de qualité.

Pourtant, quelles règles respecter lorsqu’on constate qu’il existe plusieurs « écoles » de compostage ?

Compostage aérobie ou compostage anaérobie ?

Il existe au moins deux méthodes de compostage :

  • L’une anaérobie, moins connue, dont le bokashi
    et le compost méthode Walter Witte
  • et la plus connue, le compostage aérobie.
    On voit le tas qui fume et on est content, car on pense qu’il sera plus hygiénique.

Et si j’ai bien compris, la méthode anaérobie serait plutôt un fertilisant,
alors qu’avec la méthode aérobie, on privilégierait plutôt la vie du sol.
Devinez ce que je choisis…

Compostage versus putréfaction :

Parfois, on pense qu’en faisant un trou dans le jardin et en y jetant tous nos déchets pêle-mêle, on fera du compostage. Si en plus le trou peut se remplir d’eau…
En fait, on appellera cela de la pourriture, pas du compost.

bacs pour compostage

Quel matériel pour composter

Le compostage WalterWitte

Pour Nourrir vraiment le sol

C’est un compost fabriqué à partir de BRF (Bois Raméal Fragmenté), de lisier (ou du digestat provenant de la méthanisation), et de tontes de pelouses, ensemencées avec des bactéries lactiques (anaérobies), à froid.
Le bois est un capteur d’azote.
C’est un compost « lactofermenté » dit de type « Walter Witte ».
Il faut tasser le tas.

Recette :

Les bactéries lactiques peuvent être obtenues en laissant du foin fermenter dans un mélange d’eau et
de mélasse et sont présentes dans le lactosérum issu de la transformation fromagère. Ses
composts n’apportent donc pas uniquement des éléments fertilisants et de la matière
organique, mais aussi une flore microbiologique bénéfique.

On peut utiliser du petit lait (lactosérum), résidu de fromagerie.

On peut composter à l’air libre.

C’est-à-dire SANS le « joli » composteur offert par la mairie (ou préconisé)

C’est ce qui prend finalement le moins de place.
– Soit en tas au fur et à mesure des apports. Le compost chauffe et perd parfois de ses nutriments.

– Soit en compostage de surface.
C’est ma méthode la plus naturelle. C’est celle que je préfère.
Je dépose dans le petit sceau en cuisine, puis je l’apporte au jardin, directement entre les plants et je rcouvre de feuilles ou de paille.

Dans ces cas-là, on recouvre, par mesure esthétique et pour éviter les moucherons, avec des feuilles mortes ou de la paille, du foin…
On peut prévoir une couverture de toile épaisse (mais qui laisse passer l’air) afin de dissimuler le tas.

Utiliser un bac de compostage :

On trouve en ligne des tutos faciles afin de réaliser soi-même son bac, à ses dimensions, ou alors on peut l’avoir reçu de sa mairie, ou encore on peut l’acheter tout fait.

L’avantage du bac est de mieux retenir la chaleur, de protéger contre les fortes pluies, ce qui accélère la décomposition des matières organiques et évite le lessivage dans le sol notamment des nitrates.

Où placer le tas ou le bac de compostage ?

S’il s’agit d’un contenant, celui-ci doit être placé à même la terre.

Il doit aussi être à l’ombre.

Et il doit être facile d’accès, donc placé près de la maison.

Comment apporter les différents éléments

Ne jamais oublier le broyat et la matière sèche.
De plus, afin d’accélérer la dégradation des matières apportées au compost, nous allons augmenter leur surface de contact avec les microbes et les autres « composteurs« .
Et pour cela, nous allons hacher le plus possible ce que nous introduisons dans le composteur (bac ou pas), mais sans en faire une farine pour autant.

Le rapport C/N

On considère qu’il faut moitié matière sèche (carbonée notée C) pour moitié matière humide (azotée notée N).
Le ratio C / N (la division de C par N) devrait être de 25 de façon optimale pour le jardinage.
Dans les textes, on considère qu’entre 8 et 12, ce serait suffisant.

On commence les couches de compostage par une bonne couche sèche carbonée, au fond.
Ensuite, on ajoutera une couche sèche chaque fois qu’on aura ajouté de la matière humide.
Et ainsi de suite.

compostage esthétique en palettes

Nous l’avons dit, il faut de l’air pour faire un bon compost.
Il faut donc aérer souvent le compost en le mélangeant avec une fourche bêche (même dans un bac) ou un outil spécial vendu en jardinerie ou encore avec un bâton, le tout étant de faire pénétrer l’air dans le mélange.

Il ne faut pas négliger l’eau (apportée souvent par les éléments N)
Au total l’humidité devrait être de 50%. Une poignée tenue dans le poing ne doit pas couler ni au contraire s’émietter.

De cette manière, le compost ne devrait jamais sentir mauvais. Au contraire, il devrait plutôt sentir le sous-bois.
Si ce n’est pas le cas, remuez le pour apporter de l’air (les odeurs sont souvent dues au dégagement de méthane) et apportez de la matière sèche (il en vaut mieux trop que pas assez)

Changer sa façon de consommer

Nous allons nous rendre compte que pour pouvoir composter un maximum et surtout afin de pouvoir réutiliser le compost obtenu de façon optimale pour le jardin ou les pots de culture, autant que les éléments que nous introduisons au compostage soient le plus naturel possible, avec le moins d’encre, le moins de colle possible.

Que faire du compost

Chacun obtiendra son propre compost et chaque compost sera différent en fonction de ce qu’on y apporte.

Pourtant, dans de bonnes conditions, on peut estimer que le compost sera « prêt » en 10 à 12 mois. Votre compost sera mûr et pourra être utilisé au jardin.

Comment savoir si le compost est terminé

Un bon compost mûr a une odeur de sous-bois et il a une texture grumeleuse. Il ressemble au terreau qu’on achète en jardinerie.

Que puis-je faire de mon compost

Il est désormais riche en nutriments et peut être utilisé pou toutes les plantations que vous auriez faites dans du terreau, à raison de 1/3 de compost fait maison additionné de 2/3 de terre de jardin.

Il peut aussi servir de paillage nutritif. C’est à dire que vous pouvez le déposer en surface de vos plantations ou pour camoufler le compostage de surface (que l’on fait plus souvent en été qu’en hiver)

Alors ?
On s’y met ?

De toutes façons, on n’a pas le choix

Pour aller plus loin

La pollution :

Il ne s’agit pas de faire un mauvais compost qui dégraderait le sol en le polluant plutôt que de l’améliorer.
Ce sera surtout important dans le cas des composts collectifs.

Dans le cas du simple citoyen, en général les personnes sont déjà sensibilisées.

Composter c’est polluer

Dans cette vidéo, Konrad Schreiber nous explique sa vision du compostage, analyses à l’appui.
De quoi réfléchir.
Et justement, le podcast suivant temporise un peu l’argumentation de Konrad.

L’hygienisation du compost

C’est la montée en température à 70°C qui permettra d’éradiquer les pathogènes (escherichia coli et autres).
Ensuite, le compost va redescendre en température et ne comportera plus d’éléments pathogènes.

Le rapport INERIS
est une synthèse des travaux existants sur les
transferts de polluants et les pratiques de
jardinage en milieu urbain.

Comment pensez-vous votre compostage ?

On aura compris qu’il existe plusieurs façons de composter et plusieurs visions du compostage.

Avez-vous déjà commencé à composter chez-vous ?

Ce serait sympa de nous apporter vos idées, votre expérience au moment où chacun va être confronté à ce compostage individuel.

Cette publication a un commentaire

  1. Julie

    Notre commune a installé une benne pour les déchets alimentaires juste en bas de chez nous, il y a quelques semaines. En tant que blogueuse culinaire (exerçant en ville), on peut dire que j’ai beaucoup d’épluchures à jeter. C’est vraiment super : il n’y a presque plus rien dans la poubelle noire ! Ça fait des économies sur les sacs !

    Après, je pense qu’il y a un traitement spécial après la collecte, parce que tous les restes alimentaires sont acceptés, même les fromages et les viandes.

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