You are currently viewing Ravageurs, maladies et mauvaises herbes

Ravageurs, maladies et mauvaises herbes

Oui les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes au jardin, c’est monnaie courante.
TOUTEFOIS
Il existe une méthode, le biocontrôle, qui permet de lutter contre ces désagréments sans produits phytosanitaires chimiques de synthèse.
Il s’agit désormais de protéger les plantes de nos jardins grâce à des mécanismes naturels.

Pour que TOUT vive

Qu'est-ce que le biocontrôle

Voici un mot que nous entendrons désormais souvent dans la lutte contre les ravageurs au jardin.

Le biocontrôle c’est l’utilisation de mécanismes naturels pour contrôler au mieux les populations de parasites pour les abaisser à un niveau acceptable,  nous dirons “supportable”, plutôt que chercher une totale élimination.

Le principe de fonctionnement du biocontrôle repose sur les interactions entre les espèces animales ou végétales, voire minérales, dans un milieu naturel.

Le biocontrôle est ainsi l’application d’une méthode de gestion des ravageurs, des maladies et des mauvaises herbes dans le jardin, afin de maintenir l’équilibre écologique et préserver la santé des plantes.

C’est pourquoi, au lieu d’utiliser des produits chimiques synthétiques, qui peuvent être nocifs pour l’environnement et la santé, le biocontrôle utilise des organismes vivants ou des substances naturelles pour contrôler les populations de ravageurs et de maladies.
C’est ainsi que des insectes prédateurs peuvent être utilisés pour manger les insectes nuisibles, des plantes répulsives peuvent être cultivées pour éloigner certains nuisibles, et des substances naturelles telles que les tisanes et purins, l’huile de neem etc… peuvent être utilisées pour lutter contre les maladies.

En somme :

Le biocontrôle repose sur une approche globale et préventive de la gestion des ravageurs, en encourageant la biodiversité dans le jardin et en favorisant la santé des plantes. Cela peut inclure des pratiques telles que la rotation des cultures ou ses équivalents, la sélection de variétés résistantes aux maladies et la fourniture d’un sol sain et fertile.

C’est une mesure plus douce puisqu’on ne cherche pas à éradiquer complétement ces ravageurs.

Ainsi, on commence par observer.

La nature a prévu des plantes pour nous aider et des auxiliaires.

Ainsi, il existe 4 catégories d’auxiliaires :

  • les macro organismes auxiliaires (insectes)
  • Les microorganismes (bactéries, champignons, virus)
  • Des médiateurs chimiques (molécules de synthèse qui miment les molécules de la nature, des plantes, des insectes)
  • Des substances naturelles (animales, végétales, minérales)

Quels sont donc ces auxiliaires en biocontrôle

Les auxiliaires en biocontrôle sont des organismes vivants qui aident à contrôler les ravageurs et les maladies dans les jardins et les cultures. Ils peuvent être divisés eux aussi en plusieurs catégories, notamment :

La coccinelle, un prédateur

Les prédateurs :

ce sont des organismes qui se nourrissent directement des ravageurs. Par exemple, les coccinelles se nourrissent de pucerons, les chrysopes se nourrissent de chenilles, et les punaises prédatrices se nourrissent de nombreux types d’insectes.
On notera dans cette catégorie :
Les coccinelles, les punaises prédatrices, les chrysopes, les syrphes, les guêpes parasitoïdes, les araignées et les mantes religieuses sont utilisés pour lutter contre les insectes nuisibles tels que les pucerons, les aleurodes, les thrips et les acariens.

ophion parasite des chenillesLes parasitoïdes :

ce sont des organismes qui pondent leurs œufs dans ou sur les ravageurs, et leurs larves se nourrissent des ravageurs de l’intérieur. Par exemple, les guêpes parasitoïdes pondent leurs œufs dans les œufs de chenilles ou dans les larves de mouches de fruits.
On citera également :
Les nématodes entomopathogènes : Les nématodes entomopathogènes sont des vers microscopiques qui infectent les larves d’insectes nuisibles dans le sol, tels que les larves de scarabées et les larves de mouches.
Les champignons entomopathogènes : Les champignons entomopathogènes sont des champignons qui infectent et tuent les insectes nuisibles tels que les chenilles, les thrips et les aleurodes.
Les bactéries entomopathogènes : Les bactéries entomopathogènes sont des bactéries qui infectent les insectes nuisibles tels que les chenilles et les larves de mouches.

Les agents pathogènes :

ce sont des organismes tels que des bactéries, des champignons ou des virus qui infectent et tuent les ravageurs. C’est ainsi que le champignon Beauveria bassiana peut être utilisé pour contrôler les mouches blanches.

Les répulsifs : les plantes compagnes :

Certaines plantes compagnes peuvent repousser les insectes nuisibles ou attirer des insectes bénéfiques. On citera par exemple, l’oeillet d’inde qui peut repousser les pucerons, tandis que la capucine peut attirer les pollinisateurs.

Les plantes marthyres :

qui attirent à elles les prédateurs
(comme la capucine citée précédemment).

Il existe de nombreux autres types d’auxiliaires en biocontrôle, y compris des nématodes bénéfiques, des acariens prédateurs et des oiseaux insectivores.
L’utilisation de ces organismes doit aider à promouvoir des pratiques de jardinage plus durables et respectueuses de l’environnement.

Les limaces :

Quoi ? c’est une blague ?
Et non ! la limace sous certains aspects peut aider au biocontrôle.
certaines espèces de limaces, comme la limace tueuse espagnole (Arion vulgaris), se nourrissent de limaces plus petites et d’autres invertébrés nuisibles aux cultures, ce qui peut être bénéfique pour l’agriculture.
La limace tigre (Limax maximus), également connue sous le nom de grande limace grise, est une espèce de limace omnivore qui se nourrit de divers types de matière organique, y compris les plantes, les champignons, les débris végétaux et les cadavres d’autres animaux.

Remarque sur le biocontrôle :

Ces outils sont à utiliser de façon préventive.
En effet, il faut mettre en place la bonne stratégie, et donc, après l’observation, faire des expérimentations.
Car il faut s’habituer au cas par cas.

Nous l’avons compris, il est important de noter que le choix de l’auxiliaire de biocontrôle dépend du type de ravageur ou de maladie, ainsi que des conditions climatiques et de la culture cultivée.
Par conséquent, une évaluation précise et une planification soignée sont nécessaires pour choisir le bon auxiliaire de biocontrôle pour une situation donnée.

Des méthodes pas tout à fait nouvelles.

carpocapse en biocontrôleEn effet, aujourd’hui, 50% des vergers sont ainsi protégés en utilisant les phéromones sexuelles
On notera :
Contre le carpocapse, on utilise un virus qui rend malade le ravageur.
Contre la pyrale du buis. On utilise tout d’abord un piège à base de phéromones.
et, si le seuil d’infestation est important, on utilise le Bacillus thuringiensis qui parasite le rpédateur. Ils agissent de façon complémentaire.
Attention aux précautions d’emploi pour ne pas tuer plus d’espèces que prévu.

L'utilisation de stimulation des défenses des plantes.

C’est une autre méthode de biocontrôle

Par exemple le chrysanthème.
Le champignon de la rouille blanche est combattu par une molécule synthétique qui simule les défenses naturelles de la plante. On stimule ainsi ses défenses immunitaires.

On cible soit l’agresseur soit la plante.

On le répétera, il faudra donc acquérir des connaissances (biologie de la plante, et ennemis des plantes)

Le jardinier devient biologiste.

Est-ce que tout le monde peut pratiquer le biocontrôle

Le biocontrôle au jardin peut être pratiqué par tout le monde, mais, comme nous l’avons vu, il peut nécessiter des compétences spécifiques pour être efficace.

Ainsi, pour pratiquer le biocontrôle efficacement, il est important de comprendre les écosystèmes du jardin, les relations entre les plantes et les organismes qui y vivent, et comment les différents organismes peuvent être utilisés pour lutter contre les ravageurs et les maladies.

Il peut également être utile d’apprendre à identifier les ravageurs et les maladies courantes, ainsi que les prédateurs naturels et maitriser les agents de lutte biologique qui peuvent être utilisés pour les contrôler. >
Enfin, il peut être important de savoir comment manipuler et appliquer les organismes de biocontrôle de manière à maximiser leur efficacité.

Le cas des mauvaises herbes

biocontrôle pour un jardin sans pesticidePeut-on parler de biocontrôle pour lutter contre les mauvaises herbes ?

J’aurais tendance à dire non, mais on peut utiliser des substances “naturelles” en substitution aux pesticides  de synthèse chimique, donc, nous dirons qu’il existe plusieurs herbicides naturels qui peuvent être utilisés pour lutter contre les mauvaises herbes :

    • Le paillis organique :

      Le paillis organique est une méthode préventive pour contrôler les mauvaises herbes.
      Celle que je préfère car elle fournira au passage de la nourriture au sol.
      En couvrant le sol avec une couche de paillis organique, tel que du foin, de la paille ou des feuilles, les graines de mauvaises herbes ont plus de difficulté à germer et pousser.
      L’absence de lumière les gène (l’occultation fera le même travail).

    • Le vinaigre blanc :

      Le vinaigre blanc est un herbicide naturel efficace contre les mauvaises herbes, en particulier les jeunes pousses. Il contient de l’acide acétique qui détruit les cellules végétales des plantes. Il peut être pulvérisé directement sur les mauvaises herbes, mais il est important de faire attention à ne pas en pulvériser sur les plantes désirées car il peut les endommager également.
      Les vers de terre n’aiment pas du tout le vinaigre !

    • Le bicarbonate de soude :

      Le bicarbonate de soude est également un herbicide naturel qui agit en perturbant l’équilibre du pH de la plante, ce qui entraîne sa mort.
      Il peut être appliqué en saupoudrant sur les mauvaises herbes, en prenant soin de ne pas toucher les plantes désirées.
      Le PH du sol alentour s’en retrouve modifié également, attention !

    • Les huiles essentielles :

      Certaines huiles essentielles, telles que l’huile de citronnelle, d’eucalyptus, de thym ou de menthe poivrée, ont des propriétés herbicides naturelles. Elles peuvent être utilisées en pulvérisation pour lutter contre les mauvaises herbes.

    Il est important de noter que ces herbicides naturels peuvent être efficaces mais qu’ils peuvent également endommager les plantes désirées s’ils sont mal utilisés. Il est donc recommandé de bien se renseigner sur leur utilisation avant de les utiliser.

Naturel ne veut pas dire inofensif !

Bien que le biocontrôle soit considéré comme une alternative plus sûre et plus durable aux pesticides chimiques, il existe encore des dangers potentiels associés à cette méthode.

  • Le risque de dissémination des agents de biocontrôle : Les agents de biocontrôle, tels que les prédateurs naturels et les micro-organismes, peuvent se propager dans des zones où ils ne sont pas souhaités, entraînant des impacts écologiques imprévus et des perturbations de l’équilibre biologique local.

  • Une perte de biodiversité :
    L’utilisation de certaines méthodes de biocontrôle peut affecter la biodiversité locale en éliminant les espèces non cibles ou en réduisant la diversité génétique des populations cibles.

  • Des risques sanitaires :
    Les agents de biocontrôle peuvent être potentiellement dangereux pour la santé humaine s’ils ne sont pas manipulés correctement. Les prédateurs naturels peuvent mordre ou piquer les travailleurs agricoles, tandis que certains micro-organismes peuvent provoquer des infections.

  • Une efficacité limitée :
    Dans certains cas, le biocontrôle peut ne pas être aussi efficace que les pesticides chimiques traditionnels, ce qui peut entraîner des pertes de rendement ou des coûts supplémentaires pour les agriculteurs.

  • Coûts élevés : Les agents de biocontrôle peuvent être plus coûteux que les pesticides chimiques traditionnels, ce qui peut dissuader les agriculteurs de les utiliser.

  • La résistance des ravageurs :
    Les ravageurs peuvent développer une résistance aux agents de biocontrôle, tout comme ils le font aux pesticides chimiques, ce qui peut réduire l’efficacité de cette méthode de lutte.

Il est pourtant important de noter que ces dangers potentiels ne sont pas propres au biocontrôle et que toute méthode de lutte contre les ravageurs ou les maladies présente des risques.
Cependant, en utilisant des pratiques de gestion intégrée des cultures et en surveillant attentivement les impacts de l’utilisation des agents de biocontrôle, il est possible de minimiser ces risques et de maximiser les avantages du biocontrôle en tant que méthode de lutte sûre et durable.

La protection du jardin sans pesticide en pratique

D’autres articles de ce blog devraient vous intéresser car ils traitent de façon pratique de la manière de lutter contre les ravageurs, maladies et mauvaises herbes au jardin.

Les fiches techniques associées

(A venir 🙂

  • Fiches techniques > Auxiliaires > Reconnaitre les collemboles
  • Fiches techniques > Auxiliaires > Les asilidés
  • Fiches techniques > Auxiliaires > Les opilions
  • Fiches techniques > Auxiliaires > Les mouches tachinaires

Le biocontrôle au jardin, un vrai sujet

Vous serez surement d’accord pour laisser un commentaire :

  • Connaissiez-vous le terme de biocontrôle ?
  • Pratiquez-vous le biocontrôle dans votre jardin, ou sur votre balcon ?
  • ou toute autre réaction suite à cette lecture…

Cet article a 5 commentaires

  1. Marlène

    Très intéressant ! Aurais-tu des astuces naturelles pour lutter contre des fourmis (vraiment invasives dans mon jardin) ? Elles et leurs amis les pucerons forment un duo destructeur chez moi ! Et je n’aime pas vraiment les détruire à coups d’insecticides (ou vignaigre blanc brûlant pour les raisons que tu as évoquées). En plus, elles reviennent toujours…! Bonne journée !

    1. Noyaudujardin

      Je mets du citron moisi sur leur passage, elles n’aiment vraiment pas. Mais tout ce qui a une odeur forte comme la lavande ou la cannelle fonctionne partiellement. On ne les chasse jamais complétement.
      C’est vrai que lorsqu’elles décident de faire l’élevage de pucerons sur nos plantes, elles sont dérangeantes.
      Je mets volontier des pots de terre retournés,et emplis de paille pour faire des abris à forficules (perce oreilles) qui viendront chasser les fourmis. Lorsque le prédateur apparait, souvent son propre prédateur ne tarde pas….mais pas toujours suffisemment rapidement à notre gout. Car dans la nature tout est équilibre.

  2. Alexandre HUET

    Très bon article, personnellement j’ai une plante martyre dans mon jardin et c’est flagrant, c’est le sureau ! Le sureau attire tous les pucerons du jardin et qui m’a permis d’avoir une sacré colonie de coccinelle dans le jardin, j’en vois déjà plein 😀
    Les limaces permettent aussi de manger les plantes malades (elles préfèrent ces plantes là) et donc permettent de ne pas les propager.

    1. Noyaudujardin

      Et oui ! les limaces, ces mal aimées, rendent bien des services au jardin. Comme tu le précises, un de leur rôle est de débarrasser le terrain des éléments en décomposition. J’ai des limaces dans les salades, bien tranquilles entre les feuilles qu’elles ne touchent pas. Quant au sureau, premier à fleurir, il attire les pucerons et, en suivant, leur prédateurs, c’est à dire les coccinelles, qui seront arrivées à temps pour les autres plantes. Je constate que tu es un jardinier observateur 😉
      Bonne saison de jardinage.

  3. Revillard Diane

    Merci pour tous ces conseils. Je n’avais pas pensé que lorsque l’on paille les massifs, il n’y aurait plus de lumière pour la germination.
    Je me sers parfois de vinaigre pour tuer les mauvaises herbes du chemin de gravier, en fait cette méthode est uniquement pour les jeunes pousses, merci pour cette précision.

Laisser un commentaire