Vous avez trouvé des punaises de jardin dans vos plantations. Alors, sont-elles amies ou ennemies de nos jardins ?
– Savez-vous les différencier ?
– Faut-il s’en débarrasser et comment ?
– Est-ce que ça pique ?
Les punaises de jardin ne piquent pas
Du moins les punaises terrestres.
En effet, les punaises aquatiques, les nèpes par exemple, peuvent mordre, ce qui générer une douleur similaire à celle d’une piqûre de guêpe.
Quant à la Notonecte, elle est aussi appelée « abeille d’eau »… donc…
En conclusion, nous pouvons dire que les punaises terrestres (objet de cet article) ne nous piquent pas (on pourra les ramasser à la main), mais qu’en revanche, les punaises aquatiques piquent.
Il existe de nombreuses espèces de punaises de jardin
On en recense environ 2000 espèces terrestres ou aquatiques.
Les punaises européennes, vertes, brunes, rouges et noire (gendarme), arlequin, ne sont pas nos ennemies ni celles de nos plantes, puisqu’elles demeurent en petite quantité.
En revanche, celles que je rencontre aujourd’hui dans ma serre, non loin de mes précieuses tomates et dont je vais vous parler tout de suite, sont les punaises vertes du soja.
Et comme leu nom ne l’indique pas, elles sont noires à points blancs dans leur jeunesse.
En règle générale, ces charmantes petites bestioles sont plutôt originaires de régions chaudes, d’Afrique, mais avec le réchauffement climatique, e les températures que nous subissons ces derniers étés, cette punaise de jardin voit son aire d’extension remonter vers le nord.
La punaise de jardin, faut-il s’en débarrasser ?
La punaise de jardin Nezara viridula est un insecte piqueur-suceur qui s’attaque à la base des fleurs des légumes et les fait ainsi tomber.
On comprend déjà qu’elle n’est pas vraiment amie. Elle attaque également à tous les organes de la plante : gousses, graines, fruits, tiges, fleurs, … pour se nourrir de leur sève.
Elles piquent à la base des boutons floraux, ce qui provoque leur dessèchement.
On comprend qu’on n’a pas envie de les laisser au potager, surtout près des tomates qu’elles affectionnent. Elles aiment aussi poivrons et aubergines puis désormais haricots, concombres…
Nezara viridula comme elle se nomme, passe par cinq stades larvaires.
Nous voyons ici le stade 2 où elle est noire à points blancs.
La punaise diabolique un fléau à ne pas négliger.
La punaise diabolique, dont le nom scientifique est Halyomorpha halys, est une nouvelle punaise de jardin invasive venue d’Asie, récemment introduite en Europe (2017).
Elle est, elle aussi, un véritable fléau pour les cultures, surtout au verger où elle attaque les fruitiers. Ses piqures entrainent le pourrissement des fruits en quelques jours.
Mais en fait, elle s’attaque à toute sorte de plantes, tant au potager qu’au jardin ornemental.
En automne, elle est brune, mais l’été, elle est verte.
On ne lui connait pas encore vraiment de prédateur naturel (en France du moins)
D’autant plus diabolique qu’elle ressemble à notre punaise autochtone qui risque bien de disparaitre si on ne fait pas la différence entre ces deux espèces.
À l’état larvaire, Halyomorpha halys
Le cycle de la punaise diabolique : un stade œuf, cinq stades larvaires et un stade adulte.
Comment se débarrasser des punaises de jardin indésirables sans insecticide chimique ?
Afin de lutter naturellement, mais non moins efficacement, contre les punaises de jardin, il existe plusieurs méthodes.
Respecter la biodiversité
On ne le dira jamais assez.
Pour les punaises de jardin européennes, les araignées, quelques oiseaux insectivores et les crapauds sont des prédateurs.
Mais également un certain nombre d’autres insectes comme nous le verrons plus bas.
Déplacer le problème
L’intervention manuelle ciblée :
En permaculture, par principe, on ne détruit pas, mais on peut déplacer.
Dès qu’on constate son apparition, pas de panique… On peut aisément la récolter à la main.
Par précaution, il aura été sage de disposer des plantes piège, c’est-à-dire des plantes que ma punaise verte affectionne particulièrement et sur lesquelles elle sera bien visible.
Utiliser les plantes piège :
Encore appelées plantes « martyres », le sorgho, le soja, la capucine et l’œillet d’inde et chez-moi, elles ont préféré les soucis où les larves au stade 2 se sont regroupées.
Il n’y a plus qu’à les récupérer en coupant les tiges et envoyer voir plus loin.
Pourquoi couper les tiges ?
Il ne faut pas écraser les punaises, car si vous le faites, elles produisent des phéromones qui avertiraient du danger et la colonie aurait vite fait de s’éparpiller, rendant le ramassage plus difficile.
En lutte curative
L’odeur de menthe :
La menthe a un effet répulsif sur les punaises de jardin.
J’en ai planté aux pieds des fruitiers, mais on peut également préparer une infusion avec 3 cuillères à soupe de feuilles hachées pour 250 ml d’eau bouillante (en pulvérisation)
On peut employer les mêmes remèdes qu’avec beaucoup d’espèces d’insectes, à savoir
la terre de diatomée (attention, elle est nocive pour les insectes bénéfiques)
ou la pulvérisation de décoction d’ail.
Lors d’une invasion massive, une intervention manuelle ne suffit plus.
Pour en savoir plus sur les préparations,
vous pourrez consulter ces pages :
Les prédateurs naturels des œufs de punaises
Anastatus bifasciatus
Dans son pays d’origine, la punaise diabolique est prédatée par la petite guêpe samouraï.
Mais en Europe, elle n’a pas encore réellement de prédateur.
On préconise d’utiliser Anastatus bifasciatus, un parasitoîde européen (Un parasitoïde, c’est un insecte dont les stades juvéniles vont se développer sur ou dans un autre animal appelé hôte).
De plus, il parasite également les œufs de la chenille processionnaire.
(C’est un parasitoïde oophage, puisqu’il mange les œufs)
On peut l’élever facilement.
Pour autant, il faut trouver la souche européenne déjà présente en France (et vraisemblablement en Corse), car son importation n’a pas été autorisée à ce jour.
La Trichopoda pennipes
Elle, c’est une parasite très spécialisée. Elle pond ses œufs sur la Punaise verte ponctuée (Nezara viridula)
Trissolcus basalis
est un parasitoïde solitaire des œufs de punaise. La femelle recherche les punaises adultes pour pondre un œuf à l’intérieur de leurs œufs à peine pondus
L’œuf devient grisâtre.
Notre palomena prasina européenne
est inoffensive
Comment différencier palomena prasina
La partie membraneuse des ailes est verte chez Nezara (la punaise africaine) alors qu’elle estt bien sombre chez notre Palomena. Comme nous pouvons le voir sur cette image, palomena n’est noire et blanche à aucun stade larvaire
Pour en savoir plus, rendez-vous sur ce site (en anglais)
Voilà, vous savez (presque) tout sur les punaises de jardin
J’ai trouvé ici de formidables compléments photos et une mine de renseignements supplémentaires.
(N’hésitez pas à passer de page en page)
Maintenant, c’est à vous
Avez-vous remarqué des dégâts à cause des punaises de jardin ?
Comment avez-vous réagi ?
Rendez-vous dans les commentaires pour nous faire part de vos remarques.
A tout de suite…
Merci pour ce chouette article, c’est très intéressant. J’en vois régulièrement dans mon jardin mais je ne sais pas si elles ont eu un impact sur mon potager. Il faut dire que je suis constamment envahi de pucerons et eux, je le vois, ils font des dégâts. La belle ligne de fève n’a pas résister cette année.
Béranger
Merci pour ton partage. Les fèves sont souvent utilisées comme « plantes martyrs » oui. Les pucerons les adorent. En favorisant la biodiversité, tu peux attirer des insectes qui vont les manger. Mais il en reste assez pour nous ennuyer c’est vrai.
Chez-moi, je mélange les fèves aux autres plantes afin d’en détourner les ravageurs. Je réalise un « potager mélangé » en somme, comme décrit dans le « potager en une heure par jour ».
Article très intéressant et rempli de bonnes informations. J’ai réglé ce problèmes dans mon potager avec mon hotel à insectes en y introduisant ses prédateurs.
Voilà une bonne initiative. Merci pour ce commentaire.
Bravo pr ton article ! Je vais partager tes astuces autour de moi 👌!
Merci pour ton enthousiasme
Merci pour cet article ! Il y a des espèces invasives partout, c’est un fléau qu’il faut accepter, tout en diversifiant nos cultures et notre façon de percevoir les insectes dans notre jardin et comment réintroduire les oiseaux…
Tu as parfaitement raison. Il vaut souvent mieux chercher pourquoi on est envahi.
Cet article est très intéressant , merci pour toutes les explications . Je retiens qu’en permaculture on déplace le problème , on éradique pas !👍🏼
Voilà…
Merci d’avoir partagé ton avis.
Merci beaucoup pour cet article car pas toujours simple de distinguer les différentes punaises…Mon expérience en ville où parfois les punaises diaboliques se mettent à envahir les maisons à la fin de l’été : qlq gouttes d’huile essentielle d’ail dans un pulvérisateur d’eau, autour des encadrements de portes. Ça sent un peu l’ail qlq jours mais c’est assez efficace…
Effectivement, les punaises diaboliques n’aiment pas l’odeur d’ail..
Merci pour ton partage.