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Faire soi-même les décoctions pour le jardin

Petite mise au point :

Nous parlerons ici plutôt de « tisanes », terme qui englobe la technique de l’infusion et d’autres techniques traditionnelles comme la macération ou la décoction.

Tisane, infusion

Ainsi, pour préparer une tisane, on réalise une infusion :
simplement en versant de l’eau frémissante (premiers petits bouillons sur le tour) sur les plantes.

Décoction

Pour réaliser une décoction, on démarre à froid et on porte à ébullition.
Cette méthode est utilisée en général pour des plantes plus coriaces et pour extraire davantage de molécules.

Macération

La macération se fait, elle, sans chauffage du tout.
Toutefois, il ne faut pas laisser se produire de fermentation (dégagement gazeux). C’est la partie la plus délicate du processus.
Du coup, on utilisera la préparation rapidement, pour la même raison.

Purin

C’est une macération qu’on a laissé fermenter.
On utilise ici encore un récipient non métallique (sauf inox)
1 kg de plantes pour 10 litres d’eau de pluie.
Le mélange sera remué chaque jour, jusqu’à ce qu’aucune bulle ne remonte pendant le brassage.

Quelles plantes utiliser pour les décoctions pour le jardin ?

achillée millefeuille

Valériane, orties, achillées, pissenlit, prêle des champs, écorce de chêne, camomille…
mais aussi
absinthe, aïl, bouleau, chou, consoude, fougère, genêt, lavande, noyer, raifort, rhubarbe, rue, rumex, souci, sureau, tanaisie, tomate…

Pour en savoir plus sur les préparations,

vous pourrez consulter les pages:

Pourquoi faire des décoctions pour le jardin

Le but de la préparation est d’extraire les principes actifs des plantes qui deviendront

  • fongicides,
  • insecticides
  • stimulants

Même s’il sera préférable de les utiliser pour prévenir autant que possible, plutôt que guérir. C’est ce que nous appellerons « soigner ».

Car oui, afin de renforcer nos plantes,
nous pouvons réaliser des préparations… de plantes.

Toutefois, nous pouvons aussi améliorer les récoltes qui seront plus abondantes et de meilleure qualité (d’après les observations de Maria Thun: pratiquer la biodynamie au jardin).

Recettes de décoctions pour le jardin

Différentes méthodes permettent de réaliser les préparations à base de plantes pour soigner notre jardin sans pesticides.

La méthode à base de parties séchées

On pratiquera de cette manière pour, entre autre, achillée, camomille, pissenlit, valériane

  • 1 g de fleurs séchées / 10 l de tisane

Très simple à réaliser, il suffit de
disposer les fleurs au fond d’un récipient suffisamment grand et de couvrir de l’eau, non pas bouillante, mais frémissante.
En effet, certaines substances dont nous espérons utiliser les vertus sont très volatiles, et l’eau bouillante risquerait de les disperser dans la vapeur.
On laisse infuser 15 mn en couvrant.

Dès que le liquide obtenu est froid, on peut s’en servir.

Pour l’ortie

Il s’agit d’une décoction

5 g de feuilles séchées / 10 l d’eau

On porte l’ensemble à ébullition puis on coupe la source de chaleur.

Faire infuser 15 mn et laisser refroidir

Conseil : Il sera plus facile de faire la préparation avec seulement 1 l d’eau et de rajouter à la fin les 9 litres supplémentaires.

Utilisation:

  • En dilution à 2% foliaire et 5% au sol (la température extérieure doit être supérieure à 12°C )
  • En pulvérisation foliaire : 1 à 2 fois par mois max
  • Pulvérisation du sol jusqu’à 4 fois par mois max

Cas de la prêle des champs

(1 g / 10 l d’eau)
Note : Pour l’écorce de chêne (5 g / 10 l d’eau)
Pour ces deux préparations, la pratique est un peu différente puisqu’on commence à froid.

Ensuite, on porte à ébullition qui se poursuit pendant 15 mn

Bien sûr, on laisse refroidir avant d’utiliser sur les plantes.

Quelle quantité de tisane préparer ?

On compte 1 litre pour 250 m²

Il est toujours préférable de ne préparer qu’une petite quantité de tisane et de l’utiliser rapidement, voire immédiatement, car il ne faut pas qu’elle s’oxyde.

Que dit Eric Petiot sur les décoctions pour le jardin ?

Les recettes dont nous venons de parler, nous les connaissons depuis des années.
Il s’agit d’un « savoir faire » mais non homologué.
Pourtant, actuellement, Eric Petiot, co-auteur du livre « Purin d’ortie et compagnie« , préfère utiliser des extraits fermentés, car pour lui, l’oxydation des préparations est préjudiciable à la plante traitée.
Il nous en explique les raisons dans son ouvrage « Les Alternatives biologiques aux pesticides« .

Bidon hermetique pour extraits fermentés
Crédit photo : Agri Bio Ardèche.

Pour cette fermentation anaérobie, il faudra alors un peu de matériel comme

  • Un bidon hermétique muni d’un robinet

  • Une bonde de dégazage, qui peut être fabriquée maison (ou achetée)

  • Du voile genre voile d’hivernage pour maintenir

  • Des poids ou des pierres par exemple

  • Un drap ou toile foncé pour conserver le bidon dans l’obscurité.

  • De l’eau de pluie ou de source

  • Une température à 30 °C pour que la fermentation démarre dans la journée.

  • Le ph de l’eau qui se situe entre 6 et 7

  • La dynamiser (en tournant rapidement de façon à faire un vortex) pour la libérer de toutes informations négatives.

Les ingrédients et la recette :

  • 1 kg d’orties fraîches non hachées

  • 10 l d’eau (voir les recommandations précédentes) entre 18 et 30 °C

  • Conservateur

Comment faire ?

  • Mettre l’eau et les orties dans le fut et brasser de manière à faire remonter les bulles d’air (on ne veut pas d’oxydation !).
  • Remonter le niveau d’eau jusqu’à raz bord (bidon de 10 litres) et fermer hermétiquement.

Alors, on peut laisser le fut dans un endroit idéalement entre 20 et 25 °C sans grandes modifications de température.

Attendre une semaine avant de remuer de nouveau.
Vérifier que le niveau est toujours bon (à raz bord)
Refermer hermétiquement et attendre entre une et 4 semaines.
Ce qui signifie qu’il faudra soutirer un demi verre au bout d’une semaine pour vérifier la préparation.

Si la mousse qui se forme est épaisse et qu’elle tient fortement lorsqu’on la touche, le purin n’est pas prêt.

Si la mousse se disperse, alors le purin est prêt.
L’odeur ne doit pas être désagréable.

Si par malheur le purin est foncé (il doit être couleur bière blonde), alors il faudra tout recommencer.

Pour conserver cet extrait fermenté (qui n’a plus ni le nom ni l’odeur du purin), on peut utiliser des bidons qu’on remplira toujours à raz bord, c’est important puisqu’on ne veut toujours pas d’oxydation.
Les poches souples (qui ont contenu du vin par exemple), sont très pratiques pour ce faire.

Comment l’utiliser ?

1 litre d’extrait fermenté
pour
20 litres d’eau de pluie

au pied des plantes ou en pulvérisation sur les feuilles.

En revanche, IL NE FAUT PAS le pulvériser cet extrait sur la maladie en pensant qu’il sera curatif.
En effet, vous donneriez le coup de boost à la maladie, et oui !

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