Aujourd’hui, je découvre la sarriette.
La sarriette est une plante condimentaire, médicinale, très odorante.
Elle agrémentera parfaitement mes salades, mes crudités, mes sauces, les viandes ou les légumes.
Elle est facile à cultiver que ce soit au jardin ou sur les balcons ou les terrasses.
Je ne vais pas vous mentir : ayant vécu la majeure partie de ma vie dans le Nord de la France, la sarriette… je ne connaissais pas vraiment.
Chez moi, on parlait de thym, de persil, de ciboulette — les classiques.
Mais la sarriette ? Jamais croisée dans les jardins familiaux, jamais glissée dans une soupe, encore moins dans une tisane.
Et puis, il y a quelques jours, une amie m’a tendu une petite bouture, avec ce sourire qui veut dire « tu vas voir, c’est une merveille ».
Je l’ai plantée, un peu intriguée. Premier réflexe, mettre le nez dessus !
Le parfum m’a immédiatement étonnée : poivré, vif, presque solaire. Rien à voir avec les herbes que j’utilise d’habitude, mais pourtant pas inconnu.
Alors, j’ai fait ce que je fais toujours quand une plante me surprend : j’ai commencé à fouiller, à lire, à remonter les chemins de son histoire et de ses usages.
Et, comme souvent avec les plantes pourtant “discrètes”, j’ai découvert tout un monde.
Voici ce que j’ai appris sur cette petite aromatique qui a tout d’une grande.
Où la planter ?
Dans cet article
ToggleLa plante en mains, il fallait lui trouver une place rapidement pour lui éviter de souffrir.
Quel petit coin lui choisir ?
La sarriette n’est pas exigeante, mais elle a ses préférences :
Potager : parfaite en compagnie des haricots, choux, ail, aubergines.
Jardin d’ornement : jolie en bordure ou sur un muret, au soleil.
Terre riche : non, elle perd son parfum et devient fragile.
Terre pauvre / sableuse / caillouteuse : oui, son terrain idéal !
Voilà qui est fait
Elle est plantée
Faisons connaissance avec la sarriette
La sarriette : une petite plante qui a tout d’une grande
Il y a des plantes qui semblent timides, dans un coin de jardin, juste un peu parfumées… et puis on les regarde de plus près et on découvre un vrai caractère.
La sarriette est de celles-là. Elle ne crie pas « regardez-moi »,
mais dès qu’on la froisse ou qu’on effleure ses feuilles, elle demande notre attention — parce qu’elle en a, de l’énergie.
On connaît souvent la sarriette pour son rôle d’aromatique au potager ou dans la cuisine. Mais elle est aussi une véritable compagne santé : digestive, tonique, antibactérienne, stimulante. Et tout cela s’accorde très bien avec une vision de jardin vivant, où la plante ne vit pas « contre » le sol, mais « avec » lui.
Va-t-elle rester petite comme ça ?
Deux versions, deux tempéraments
Ah oui, il serait bon que je sache maintenant quelle sarriette j’ai plantée ?
Car il existe
- une sarriette annuelle (Satureja hortensis)
- et une sarriette vivace (Satureja montana).
D’abord, parlons de ses deux « versions » principales : la sarriette d’été (annuelle) et la sarriette d’hiver (vivace).
La version annuelle adore les semis de printemps, un sol léger, un bon ensoleillement. Elle monte, fleurit, parfume.
La version vivace, elle, est un peu plus « sauvage », robuste, elle tolère les terres pauvres, les cailloux, la chaleur. Elle s’installe et revient année après année.
Dans les deux cas, la règle est presque la même : donne-lui du soleil, un sol bien drainé, évite de la chouchouter avec trop de fertilisant, elle préfère sentir un petit stress léger plutôt que d’être gâtée.
Celle que j’ai repiquée ressemble plutôt à un sous-arbrisseau vivace.
J’ai donc de la sarriette des montagnes, une vivace, surnommée « poivre d’âne »
- (Hauteur à maturité 35 cm) ou encore « poivre d’âne ».
Elle forme un buisson bas aux tiges très ramifiées et semi-ligneuses. - Rustique jusqu’à -17°C elle pousse naturellement en basse montagne et dans les lieux arides du Midi.
- Très décorative, elle présente des feuilles persistantes et des fleurs tubulaires blanches.
Son gout sera prononcé et épicé.
Pour l’entretenir, une petite taille au printemps lui redonne une belle forme.
Une alliée du jardin vivant
Quand on jardine en respectant la vie du sol, on cherche les bonnes associations, celles qui soutiennent, qui invitent la biodiversité, qui participent à la résilience du potager. La sarriette coche quasiment toutes les cases :
Elle attire les pollinisateurs quand elle fleurit : abeilles, bourdons, etc.
Elle aide à repousser certains insectes indésirables ou limite certaines maladies : on la plante près des haricots, des choux, des aubergines, de l’ail ou de l’oignon.
Elle aime les coins où « rien ne veut pousser » — sol pauvre, en pente, chaud, caillouteux.
C’est une plante qui fait ce qu’on attend rarement : elle se plaît dans l’adversité.Elle s’accorde parfaitement à une démarche « sol vivant » : un sol non surchargé, une vie microbienne équilibrée, un paillage léger… tout cela lui va bien.
En bref : la sarriette est comme ce petit bon soldat discret du potager, qui fait sa part sans faire de bruit, et on finit par se demander comment on faisait sans elle.
Récolte, séchage et conservation (avec plaisir)
Il y a un petit plaisir lié à la sarriette : aller la cueillir, sentir le parfum vif, poivré, un peu citronné.
On la récolte dès que la floraison commence — c’est à ce moment que ses arômes et ses principes actifs sont au mieux. On coupe les tiges, on les suspend à l’ombre, dans un endroit sec, quelques jours… et voilà : sarriette sèche prête.
Pour la conservation : garder les tiges entières, les émietter juste avant usage, cela préserve mieux les huiles essentielles.
Et puis, l’entendre bruisser dans le bocal… un petit détail sensuel dans le quotidien.
Ses pouvoirs santé : ce que dit la recherche (et l’usage populaire)
Ce que j’aime particulièrement avec la sarriette, c’est son énergie tonique.
C’est une plante chaleureuse, stimulante, presque « solaire » dans ce qu’elle apporte.
Elle est connue pour plusieurs actions :
- elle facilite la digestion,
- calme les ballonnements,
- évite les fermentations — bref, elle apaise les intestins capricieux.
- Elle a également une activité anti-infectieuse très forte grâce à ses composés aromatiques proches de ceux du thym.
- En hiver, c’est une petite alliée qu’on aime avoir sous la main.
Et, détail historique savoureux : elle a toujours eu la réputation de réveiller le courage… et la libido.
Une épice qui donne du cœur au ventre, littéralement.
Comment l’utiliser ?
L’usage le plus simple, c’est l’infusion.
Une cuillère à café de sarriette sèche dans une tasse d’eau frémissante, quelques minutes d’infusion, et tu obtiens une boisson qui « remet de l’ordre » dans le ventre après un repas un peu lourd.
Tu peux aussi la mélanger au thym et au romarin le matin pour un coup de fouet aromatique.
En cuisine, elle est magique avec les légumineuses : une branche dans l’eau de cuisson des pois chiches ou des lentilles, et tout devient plus digeste.
Elle parfume aussi les légumes grillés, les marinades, les fromages frais, et même le pain maison.
Une petite recette :
Et si tu veux quelque chose d’un peu plus élaboré : une huile aromatique maison, en laissant les tiges fraîches infuser quelques semaines dans de l’huile d’olive.
C’est un pur bonheur sur une salade de tomates.
Un petit peu d'histoire
La sarriette accompagnait déjà les Romains, qui la considéraient comme une plante de vigueur.
Elle symbolisait l’appétit de vivre, la passion, et on racontait même qu’elle protégeait des poisons.
On en glissait parfois sous les oreillers pour « encourager le courage ».
Quand on la connaît un peu, on comprend pourquoi : cette petite plante discrète a un tempérament de feu.
Image de couverture : Consultaplantas, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons
Vous connaissiez surement la sarriette.
Et vous, avez-vous de la sarriette dans votre jardin, sur votre balcon ou votre terrasse ?
Comment l’utilisez-vous : en cuisine ou pour ses vertus santé ?
