Les humains communiquent, les animaux communiquent, les champignons communiquent, les plantes communiquent elles aussi.
Nous parlerons dans cet article de «comment bien communiquer» chez l’humain et chez les plantes.
Car cet article participe à l’événement “L’art de bien communiquer” du blog de Damien Renneville, qui parle d’entrepreneuriat, de bosser à la maison, de marketing relationnel entre autres… J’apprécie beaucoup ce blog pour sa qualité, et mon article préféré est celui-ci: « des livres qui ont changé sa vie », car j’y ai découvert un livre passionnant, son troisième livre parmi ceux qui ont changé sa vie : “L’entreprise du 21e siècle” de Robert Kiyosaki et franchement, je vous recommande vivement non seulement l’article en question, mais Damien lui-même pour la générosité d’âme qui transpire dans ses articles.
Comme le sujet dans son libellé laisse la porte ouverte à toute forme de communication, et que je parle aussi bien, dans cet article, à mes propres lecteurs déjà sensibilisés au monde végétal, qu’à ceux de Damien qui ne le fréquentent pas forcément, je parlerai de la communication en général
et de la communication dans ce monde des plantes qu’on connait peu et qui est pourtant passionnant.
Vous allez donc aussi découvrir comment le monde végétal communique.
Pour suivre un schéma classique, commençons par établir ce qu’est
la communication.
Dans cet article
ToggleWikipedia nous dit :
La communication est l’ensemble des interactions avec autrui qui transmettent une quelconque information.
On y lit ensuite
Elle concerne aussi bien l’être humain, l’animal, la plante (communication intra- ou inter- espèces) ou la machine (télécommunication, nouvelles technologies…), ainsi que leurs hybrides : homme-animal, hommes-technologies…
Ah, voilà qui va nous intéresser.
L’art de bien communiquer serait donc la faculté de transmettre correctement une information et de s’assurer éventuellement qu’elle a bien été reçue sans déformation (qui n’a pas joué étant jeune au tamtam de la brousse où une information est glissée à l’oreille du voisin qui la transmet ensuite à celle de son voisin qui…et quand l’information revient à l’émetteur, on ne la reconnait plus !
Nous avons donc déjà un mot important : INFORMATION
L’information est le partage d’un renseignement, d’une documentation qui concerne quelque chose ou sur quelqu’un, et qu’on veut porter à la connaissance de quelqu’un d’autre. Il s’agit donc de transmettre ce message FIDELEMENT.
La TRANSMISSION
La communication est extrêmement diversifiée dans ses manifestations, ses buts, suivant les espèces qui l’emploient. Elle l’est aussi en fonction des organes qui le leur permettent Suivant qu’il s’agisse d’ une plante ou d’un animal, voire d’un être humain, ou d’une machine, la transmission ne passera pas par les mêmes canaux.
La COMMUNICATION
Comme nous allons le voir, la communication n’est pas forcément verbale.
Il faut au minimum un émetteur et un récepteur de chaque côté si on veut BIEN communiquer, c’est-à-dire en s’assurant que le récepteur a bien reçu et bien interprété le message transmis.
Les moyens pour l’homme sont l’utilisation de tous les organes des sens (dont les phéromones qu’on ne sait à priori pas manipuler)
La loi des 7-38-55
Un scientifique, Albert Mehrabian a effectué une étude en 1967 sur la communication générale. Il s’est rendu compte, au vu des résultats que dans la communication avec quelqu’un qu’on a en face de soi il y a une règle qui s’appelle la 7-38-55
Je vous l’explique :
Les mots
7 pour 7% qui représenteraient l’importance des mots que l’on choisit dans une phase dans le cas d’une communication avec quelqu’un en visuel. Mots choisis pour la compréhension du message à transmettre. Ils ont pour but que l’interlocuteur se représente le message que vous voulez délivrer.
On se rend bien compte que 7%, qui représentent les mots que l’on utilise ce n’est qu’une infime partie de ce dont on dispose pour communiquer.
La voix
La deuxième partie de la règle du 7 38 55 vous l’avez compris c’est 38, pour 38% qui représentent la part de la voix, comprenant la manière de parler, le ton, le timbre, l’éloquence, les silences aussi, la vitesse (rapidité, lenteur) de parole, l’élocution, l‘intention.
La voix en tant qu’instrument
En somme, du non verbal.
Le but, capter l’attention d’une manière choisie.
Il reste les fameuses 55% du message
Le non verbal
Le langage du corps, la couleur des vêtements, votre look, les gestes que vous allez faire, la position de votre chaise, le cadrage du regard (surtout en vidéo), l l’attitude générale (le fait de croiser les bras, les jambes …) et pour les végétaux, on peut citer la couleur.
Même si des études récentes ont donné des chiffres un peu différents, on peut toutefois garder en tête que si les mots que vous dites sont importants ce n’est pas le plus important pour comprendre et pour assimiler un message verbal ou pour essayer de comprendre ce qui est en train de se passer chez l’interlocuteur.
La PNL (programmation neurolinguistique):
Dans mon ancien métier j’utilisais la PNL. Tout être humain a un cerveau. Chacun diffère suite à nos apprentissages différents. Nous avons des programmes pour écrire, pour utiliser un ordinateur, pour être joyeux…Il en va de même pour la machine. L’apprentissage, fait aussi partie du monde végétal (Fin 2016, des chercheurs australiens ont confirmé cette étonnante capacité d’apprentissage des plantes (Voir l’étude dans la revue Nature).
La communication dans le monde végétal
Le monde végétal aussi communique.
Tout le monde connait la stratégie des végétaux pour attirer les insectes ou se servir du pelage des animaux (comme transporteur) pour servir des buts différents suivant les espèces.
On peu toutefois être surpris par d’autres modes de communication employés dans le règne végétal.
Les plantes entre elles émettent et analysent des signaux, tout comme notre cerveau analyse les signaux évoqués plus haut, avec d’autres moyens certes.
Émetteur et récepteur sont donc présents Mais la plante ne semble pas s’intéresser à la bonne interprétation du message, ni même se préoccuper de sa réception.
Parlera-t on de BONNE communication ?
Les plantes n’émettent pour autant ni des cris ni des sons (quoique), encore moins des mots, on s’en doute.
VOIE AERIENNE
Si la communication entre plantes par voie aérienne est désormais largement répandue grace à Francis Hallé et ses travaux entre autre, (les plantes émettent des composés volatils en permanence), la recherche ne cesse de faire des découvertes incroyables sur le monde végétal. Les végétaux sont bien plus sophistiqués que ce qu’on a pensé jusque là.
Les peupliers communiquent via une télécommunication chimique (Jack Shultz et Ian Baldwin 1983). Les peupliers se transmettent des signaux d’alerte par voie aérienne. Et ce ne sont pas les seuls. Donc, une plante peut absorber par son feuillage des substances chimiques semi-volatiles émises par une autre plante si elle n’est pas située trop loin d’elle.
Les plantes interagissent pour prévenir des attaques de parasites ou de prédateurs.
Une découverte (au début des années 1980) maintenant assez connue est celle des antilopes Koudou mortes au pieds d’acacias bien feuillus que d’habitude elles broutent avidement. Les antilopes avaient été parquées dans des réserves et de ce fait ne pouvaient se déplacer comme dans leur environnement naturel. Elles sont mortes de faim (et non empoisonnées) à proximité d’une nourriture abondante. Le premier acacia brouté a empoisonné ses feuilles en augmentant leur teneur en tanins et communiqué dans le même temps le danger à ses congénères à l’aide de l’éthylène (C2H4). Les acacias recevant le message ont augmenté la teneur en tanins immédiatement, rendant leurs feuilles inappétentes. En temps normal, l’antilope serait allée voir plus loin et le processus se serait répété mais sans danger pour elle, puisqu’elle aurait eu le temps de manger avant que sa feuille préférée ne soit rendue indésirable. Mais confinée dans la réserve, elle n’a pas trouvé d’acacia qui n’ait pas reçu l’information.
Nos peupliers réagissent en 50 heures, un érable en 75 heures.
Quels autres moyens les plantes ont-elles à leur disposition pour communiquer ?
Les exsudats.
Les plantes se reconnaissent même entre elles et favorisent leurs sœurs dans les échanges de nutriments et les relations mycorhiziennes (154% plus de liaisons mycorhizienne entre plantes sœurs qu’avec des étrangères)… Il semblerait que ce soit par les exsudats, des cocktails de molécules sécrétées par les racines.
Ainsi si un pied de tomates tombe malade, il avertit ses voisins via un message transporté par un champignon racinaire. En présence de ce champignon, les tomates saines commencent à produire en prévention des enzymes de défense.
Les bruits
Les racines des pieds de maïs produiraient des cliquetis inaudibles pour les êtres humains. Pourtant, lorsque les chercheurs reproduisent ces cliquetis, le plants s’orientent vers la source du son.
Comment est-ce possible de faire ça sans cerveau (au sens intelligence)?
Charles Darwin (en 1882) écrit dans son livre ‘le pouvoir du mouvement des plantes » « ce n’est guère exagéré de dire que l’extrémité du radicule se comporte comme le cerveau d’un animal de bas niveau». Les plantes auraient donc un équivalent de système neurologique au niveau de leurs racines. L’information circulerait sous forme électrique, comme pour le système nerveux animal.
La couleur
(voir l’article pourquoi les feuilles changent de couleur). La couleur est une forme de communication qu’ont les arbres qui alertent leur prédateurs sur leur capacité (réelle ou fausse) à se défendre.
Chez l’homme, on utilise la couleur aussi pour modifier l’humeur, inciter à agir etc…
Le camouflage, la ressemblance
Une feuille (exemple la grassette) peut faire croire qu’elle est recouverte de gouttes d’eau pour attirer ses proies sur un redoutable piège gluant.
La fleur copie l’apparence d’un insecte ou son odeur (par exemple) pour attirer le partenaire sexuel de cet insecte à s’y méprendre. Et là, soit il est utilisé comme aide à la fécondation, soit comme déjeuner.
Les odeurs
De la même façon, la plante à fleur communique avec les insectes de façon olfactive ou visuelle. Cela fait partie de stratégies. (pour la reproduction et la dissémination).
Et on pourrait donner encore bien des exemples de communication entre plantes et de plantes à insectes etc…
CONCLUSION
Le vivant dans son ensemble communique de diverses façons, adaptées à ses capacités de transmission et de réception.
Revenons à l’humain :
est-il le mieux armé pour BIEN communiquer ?
J’aurais tendance à dire que non car la communication, donc la transmission d’un message, passe par la réception du message par l’interlocuteur, donc par sa capacité d écoute.
Et sur ce point, alors que nous sommes dotés de merveilleux organes des sens, j’ai bien peur qu’interviennent d’autres facteurs compliqués comme le mental, qui n’appartiennent pas au règne végétal, et qui peuvent altérer la réception du message réel, comme la colère, la souffrance, le stress, la fatigue, le manque de temps, la faim pourquoi pas ? (« ventre creux n’a pas d’oreille » dit-on), la déprime, le manque de confiance en soi qui conduit à l’interprétation des signaux reçus, la maladie…et bien d’autres facteurs qui indiquent qu’
il faut choisir son moment pour délivrer un message si on veut qu’il soit reçu en accord avec ce qu’on a voulu transmettre.
Alors que les plantes
n’ont pas ce besoin de choisir le moment puisqu’elles communiquent par nécessité, elles adaptent leurs réponses pour optimiser leur survie. Elles ne semblent pas se préoccuper de la réception du message.
Mais qui sait ?
Nous n’en sommes qu’au début de l’étude de leur fonctionnement.
L’art de bien communiquer serait donc l’art de se faire comprendre de son interlocuteur, qu’il soit (dans les cas précités) humain, plante ou insecte, en utilisant au mieux les moyens dont on dispose pour que le message touche son but.
Hello !
Je suis contente de trouver dans ces «carnavals » une tribune qui me permette de parler à des lecteurs qui ne soient pas convaincus d’avance.
Votre avis est intéressant. Je vous invite à commenter cet article.
A bientôt…
Article très intéressant ! Hallucinant, cette histoire entre les antilopes et les feuilles d’acacias.
J’ai appris quelque chose.
Merci