Nous allons essayer une alternative naturelle, économique et efficace pour régénérer vos sols et booster vos cultures, même dans les conditions les plus difficiles.
Il s’agit de créer une fertilisation par fermentation souterraine.
Ce n’est pas seulement une solution, c’est une véritable renaissance microbienne qui reconstruit le sol de bas en haut. Et ça fonctionne que vous jardiniez en pot, en carré potager ou directement en pleine terre.
La méthode :
Dans cet article
ToggleCette méthode de fertilisation est connue sous différents noms dans diverses cultures, mais on peut la décrire comme un empilement fermenté de matières organiques dans le sol.
Inspirée de pratiques coréennes, japonaises et autochtones, elle repose sur l’idée que le sol ne se nourrit pas seulement d’éléments nutritifs : il a besoin de vie.
Pour ramener rapidement la vie dans le sol, on l’alimente comme le fait la nature : avec des couches de matières organiques qui fermentent sous terre, déclenchant une explosion microbienne en profondeur. Ce n’est pas du compostage classique, c’est plus ciblé.
On crée un buffet souterrain pour bactéries, champignons et autres organismes bénéfiques, capable d’activer la vie microbienne même dans les sols compacts ou au contraire sablonneux.
Pourquoi et Comment faire
Une fertilisation vivante par fermentation souterraine
Il s’agit d’une technique ancienne remise au goût du jour pour redonner vie au sol et nourrir vos plantes sans engrais chimiques.
Le principe :
Créer, directement sous la surface, une succession de couches de matières organiques humides qui vont fermenter et nourrir rapidement les microbes du sol. Inspirée des agricultures traditionnelles coréenne, japonaise et autochtone, cette méthode recrée le processus naturel d’enrichissement du sol… en accéléré.
Le matériel nécessaire :
Petites branches ou tiges sèches
Compost non mûr (restes de cuisine, fanes de légumes etc…)
Eau de riz (ou petit-lait / yaourt dilué)
Terreau de feuilles mûr (ou sol forestier)
Coquilles d’œufs écrasées
Cendre de bois
Paillage
Les étapes :
Creuser une fosse peu profonde (15 cm env.), mettre la terre de côté.
Déposer une couche ligneuse (branches, tiges).
Ajouter le compost non mûr.
Humidifier légèrement.
Verser de l’eau de riz pour stimuler bactéries lactiques.
Ajouter terreau de feuilles pour apporter champignons utiles.
Incorporer coquilles d’œufs + cendre de bois.
Recouvrir avec la terre et pailler.
Résultats :
On obtient une activation microbienne rapide (en quelques jours).
Le sol devient plus meuble, plus sombre. Il a une odeur de sous-bois.
On constate l’apparition de vers de terre et de mycélium (filaments blancs).
Cela procure une croissance accélérée des plantes voisines.
Les avantages :
C’est une manière de faire qui fonctionne en pot, en bac ou en pleine terre.
Cela réduit les besoins en engrais et arrosage.
Cette méthode améliore durablement la fertilité et la structure du sol.
Il s’agit d’une approche adaptable selon les ressources disponibles.
On a parlé d’eau de riz
Je suis curieuse.
Comment est-ce que cela fonctionne
et comment la faire ?

Comment l'eau de riz favorise-t-elle les bactéries lactiques.
L’eau de riz favorise les bactéries lactiques (lactobacilles) grâce à trois points clés :
C’est une Source d’amidon facilement assimilable
- Lorsque tu rinces le riz, l’eau récupère une fine poussière d’amidon (glucides complexes).
Les bactéries lactiques sont capables de dégrader ces glucides en sucres simples, qu’elles fermentent ensuite en acide lactique.
Cet amidon sert donc de nourriture rapide pour amorcer leur croissance.
Un Milieu pauvre en concurrence initiale
L’eau de riz est pauvre en nutriments autres que l’amidon, ce qui limite la prolifération rapide de certaines bactéries concurrentes plus exigeantes.
Les lactobacilles, plus rustiques, peuvent donc s’installer en premiers.
Un pH qui s’acidifie progressivement
En se multipliant, les lactobacilles produisent de l’acide lactique, ce qui abaisse le pH.
Ce milieu acide freine les bactéries pathogènes et favorise un écosystème microbien bénéfique pour le sol.
En résumé :
l’eau de riz agit comme un starter sucré naturel, qui attire et nourrit les lactobacilles présents dans l’air, le sol ou sur les grains, leur permettant de se développer rapidement et de préparer un environnement favorable aux champignons et autres microbes utiles.
Comment faire de l'eau de riz ?
Étapes de préparation
Rincer le riz
Rince bien le riz à l’eau claire pour enlever la poussière ou les impuretés.Faire tremper
Mets le riz rincé dans un récipient et ajoute 2 à 3 verres d’eau.
Laisse tremper 12 à 24 heures à température ambiante. Pendant ce temps, des nutriments et des enzymes vont se libérer dans l’eau.Filtrer
Après le temps de trempage, remue un peu et filtre le mélange pour récupérer uniquement l’eau de riz.
Tu peux utiliser une passoire fine ou un tissu propre.Utilisation
Dilue cette eau de riz à moitié avec de l’eau claire si tu veux l’utiliser en arrosage.
Arrose tes plantes au pied, idéalement le matin ou en soirée.
Avec quel riz ?
Ça marche avec tous les riz du commerce, mais avec quelques nuances qui peuvent influencer la richesse en amidon et donc la « puissance » du démarrage microbien :
Riz blanc poli
C’est celui qui libère le plus d’amidon dans l’eau, donc parfait pour capter et nourrir les bactéries lactiques.
L’eau devient vite trouble et la fermentation démarre rapidement.
Riz semi-complet ou complet
L’amidon est toujours là, mais libéré un peu moins vite car les enveloppes du grain freinent la dispersion.
En contrepartie, l’eau contient un peu plus de minéraux et de micro-nutriments, ce qui peut diversifier les microbes attirés.
Riz étuvé, parfumé ou spécial cuisson rapide
Fonctionne aussi, mais l’amidon se libère souvent moins bien (surtout pour le riz étuvé).
Il suffit de rincer un peu plus longtemps ou de laisser tremper pour extraire plus de matière.
Riz bio ou non
Les deux marchent, car les bactéries lactiques viennent surtout de l’air, du sol et de la microflore ambiante.
Le bio a juste l’avantage d’éviter des résidus chimiques qui pourraient freiner certaines bactéries sensibles.
Comment utiliser cette eau de riz ?
On peut utiliser l’eau de riz de deux façons principales au jardin : comme engrais doux et comme inoculant microbien.
L’eau de riz fraîche (engrais doux)
Quand ? Juste après rinçage du riz, avant fermentation.
Action : apporte un petit boost d’amidon et de minéraux facilement assimilables par les microbes déjà présents dans le sol.
Comment faire :
Diluer l’eau de riz 1:1 avec de l’eau claire (pour éviter d’étouffer les racines avec trop d’amidon).
Arroser directement au pied des plantes, de préférence le soir ou tôt le matin.
Usages idéaux : jeunes plants, cultures en pot, potager en pleine croissance.
L’eau de riz fermentée (inoculant lactique)
C’est la version qui attire et multiplie les bactéries lactiques utiles pour la santé du sol et des plantes.
Préparation rapide
Rincer le riz et récupérer l’eau trouble.
Laisser dans un bocal ouvert recouvert d’un tissu, à température ambiante, 2 à 5 jours, jusqu’à ce qu’une légère odeur aigre se dégage.
Filtrer, puis conserver au frais (frigo) jusqu’à 2 semaines.
Utilisations
Au sol : diluer 1 volume d’eau de riz fermentée dans 10 volumes d’eau claire, arroser au pied pour enrichir en bactéries lactiques et stimuler la vie microbienne.
En pulvérisation foliaire : même dilution, pour occuper la surface des feuilles et limiter la place disponible pour certains champignons pathogènes.
En activation de compost : verser sur le tas pour accélérer la décomposition et réduire les odeurs.
En combinaison avec d’autres apports
C’est de cette façon que je l’utilise le plus souvent.
Avec paillage : arroser l’eau de riz fermentée sous le paillage pour nourrir directement les microbes et vers de terre.
Dans une butte ou un trou de plantation : verser sur la couche organique avant de refermer pour lancer une fermentation souterraine.
Avec purins : ajouter un peu d’eau de riz fermentée à un purin dilué pour stimuler la microflore.
💡 À retenir
Toujours diluer pour éviter un excès d’amidon qui pourrait créer des fermentations indésirables.
Utiliser plutôt par temps doux, éviter plein soleil en pulvérisation (risque de brûlure foliaire).
Alterner avec d’autres apports organiques pour maintenir un équilibre microbien.
Comment boostez-vous la vie du sol dans votre jardin ?
Avez-vous déjà utilisé une de ces méthodes chez-vous ?