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Les couverts végétaux au potager travaillent en hiver

Les couverts végétaux au jardin, ça peut être beau en plus d’être utile.
Et puis la nature a horreur du vide, alors si on laisse une place vacante, on favorise le développement des adventices.
Pourtant, bien que ce soit une pratique intéressante, elle est encore peu courante chez les jardiniers.

Cet article pourra sembler un peu long à certains (vous avez le sommaire pour naviguer si besoin), mais il est temps de remettre les couverts végétaux à l’ordre du jour, même chez les jardiniers.

Les couverts végétaux, une pratique moderne ?

Dans cet article

Les couverts végétaux, sont une façon de cultiver qui n’est pas nouvelle.
En effet, Thomas Jefferson a utilisé, à Monticello, des navets, du sarrasin et de la vesce entre ses cultures.
Le 29 décembre 1794, il déclarait à John Taylor, (document ici) :
« je pense qu’il est important de séparer mes cultures épuisantes par des alternances d’amélioration » (sic)

Pourquoi est-ce que cette pratique a été abandonnée au fil des années ?

Plusieurs facteurs historiques, économiques et technologiques ont conduit à ce déclin, malgré les avantages agronomiques et écologiques des couverts végétaux.
On a appelé ça la révolution industrielle (et mécanisation agricole).

Ces facteurs sont la mécanisation, l’introduction d’engrais chimiques, la montée de la monoculture, et les changements dans les structures foncières et les objectifs de production.

En effet, le 19ᵉ siècle a vu l’émergence de la mécanisation agricole avec l’invention de machines comme la charrue en acier (inventée par John Deere en 1837) et les tracteurs.
Les fabricants ont dès lors incité les « paysans » à les acheter.Ce qui a entrainé

  • La perte du savoir-faire

  • La pression pour augmenter la productivité

Après la Seconde Guerre mondiale la révolution verte a poussé les agriculteurs à intensifier leur production en maximisant les cycles de culture. La plantation d’un couvert végétal est alors perçue comme une période de « non-production », un frein à la rentabilité immédiate.
On perd alors de vue les bénéfices à long terme pour la santé des sols.

  • La diminution du nombre de petits agriculteurs

qui partent travailler en ville.

  • L’émergence des engrais chimiques

Pendant et après les deux guerres mondiales, certaines substances utilisées notamment pour la fabrication d’explosifs, ont été reconverties en engrais chimiques pour l’agriculture et
ont permis d’apporter,certes artificiellement, mais rapidement, les nutriments nécessaires aux cultures. On pense particulièrement l’azote, le phosphore et le potassium (on est passé au système NPK), sans avoir à utiliser des couverts végétaux. On oublie alors complétement le rôle du carbone.

  • La séparation des cultures et de l’élevage :

Traditionnellement, les couverts végétaux faisaient partie d’un système intégré où les animaux étaient utilisés pour pâturer les cultures intermédiaires.

Dégradation des sols et retour récent des couverts végétaux

Les conséquences de l’abandon des pratiques comme les couverts végétaux se sont fait sentir au fil du temps.
Et avec les tonnes d’eau qu’on se prend sur la tête en octobre cette année (2024) je pense que cette pratique va revenir encore plus vite.

  • Érosion des sols et baisse de la fertilité :  L’érosion des sols, la perte de fertilité et la compaction des sols sont devenues des problèmes majeurs dans certaines régions où les monocultures et le labour intensif étaient prédominants. Ces problèmes ont conduit à un renouveau de l’intérêt pour les couverts végétaux comme moyen de restaurer la santé des sols.

  • Agroécologie et changement climatique : Le retour des préoccupations écologiques et la prise de conscience des bénéfices des couverts végétaux en termes de séquestration de carbone, de réduction de l’érosion et de gestion de l’eau ont encouragé les pratiques agroécologiques. Aujourd’hui, les couverts végétaux sont perçus comme une solution clé face aux défis du changement climatique et de la dégradation des sols, et des incitations financières (subventions, programmes de paiement pour services environnementaux) encouragent de nouveau leur adoption.

Un jardinier qui ne consacre qu’une petite surface au potager, a-t-il besoin de faire des cultures intermédiaires ?

Bien sûr, si c’est indispensable pour le cultivateur, pour un jardinier lambda, c’est affaire de choix.
Toutefois, pourquoi laisser un sol sans racines vivantes alors qu’on ne cultive rien d’autre à cette époque ?
Le prix investi pour les graines sera compensé par les récoltes qui suivront .
Et puis on peut utiliser pour nos petits formats de culture, des plantes qui nous nourriront (épinards, fèves, radis longs…). On ne parlera plus vraiment de couverts végétaux au sens strict (qui ne sert pas de récolte), mais le résultat sera le même.

Dans notre petit jardin, nous extrayons de la même manière des éléments fertiles au sol chaque fois que nous cueillons.

Or, nous voulons conserver la vie du sol et sa texture, ses propriétés et les services qu’il rend à la plante et à la planète.

Je pense donc, qu’à part sur un balcon, il est possible et souhaitable de faire un couvert végétal en attendant la culture suivante.

Il serait quand même temps qu’on me dise ce qu’on entend par « couverts végétaux »

Qu'est-ce qu'un couvert végétal

De manière générale, un couvert végétal, en agriculture, désigne une pratique agroécologique consistant à planter une couverture de végétation généralement composée de plantes spécifiques, pour recouvrir le sol entre deux cultures principales.
Ces plantes ne sont pas destinées à la récolte, mais elles jouent un rôle crucial dans la protection et l’amélioration des sols, surtout l’hiver.

Les principaux objectifs des couverts végétaux sont :

  • Protéger le sol contre l’érosion :

Le couvert végétal empêche les pluies et le vent de détériorer la surface du sol, réduisant ainsi l’érosion.

  • Améliorer la fertilité du sol :

Certaines plantes, comme les légumineuses, fixent l’azote atmosphérique, enrichissant ainsi le sol. D’autres décomposent la matière organique en améliorant la structure du sol.

  • Limiter le développement des « mauvaises herbes » :

En occupant le sol, les plantes du couvert végétal réduisent la place disponible pour les adventices (mauvaises herbes).

  • Améliorer la biodiversité :

Le couvert végétal attire une faune diversifiée, dont des insectes et des micro-organismes bénéfiques à l’agriculture.

  • Réguler l’humidité du sol :

En limitant l’évaporation, les couverts végétaux aident à conserver l’eau dans le sol, favorisant ainsi une meilleure gestion hydrique.

  • Réduire la compaction du sol :

Certaines plantes, comme les radis fourragers, ont des racines profondes qui aèrent et ameublissent naturellement le sol.

Et de façon annexe, le couvert végétal peut

  • Produire de la biomasse.

  • Attirer les auxiliaires.

  • Produire du fourrage.

Le rôle des racines

Aujourd’hui, la plupart des gens sont formatés à se préoccuper de la biomasse aérienne.
Or, en fait, quand on veut faire des couverts végétaux, certes la biomasse du dessus du sol est importante (contre l’érosion, contre la battance, pour l’apport de matière verte…), toutefois, ce qu’il se passe sous la surface est aussi intéressant et il est primordial de le prendre en compte.
Les racines des couverts végétaux jouent un rôle central dans de nombreuses fonctions bénéfiques qu’ils apportent à nos cultures.
Question: comment contribuent-elles spécifiquement à chaque objectif :
  • Protéger le sol contre l’érosion :

    • Les racines des plantes des couverts végétaux maintiennent la structure du sol en le liant. Elles agissent comme un filet qui empêche les particules de sol de se détacher et d’être emportées par la pluie ou le vent. Plus les racines sont denses et profondes, plus elles ancrent solidement le sol.
  • Améliorer la fertilité du sol :

    • Certaines plantes de couverture, notamment les légumineuses, ont des racines qui abritent des bactéries capables de fixer l’azote atmosphérique, enrichissant ainsi le sol en azote, un nutriment essentiel pour les cultures.
    • Les racines des plantes contribuent aussi à la décomposition de la matière organique lorsqu’elles meurent et se dégradent, augmentant ainsi la teneur en matière organique du sol, ce qui améliore la fertilité à long terme.
  • Limiter le développement des mauvaises herbes :

    • Les racines des couverts végétaux occupent l’espace souterrain, rendant plus difficile l’implantation des racines des mauvaises herbes. Elles créent ainsi une compétition pour les ressources telles que l’eau et les nutriments, réduisant la croissance des adventices.
  • Améliorer la biodiversité :

    • Les racines des couverts végétaux abritent des micro-organismes du sol, comme les champignons mycorhiziens et les bactéries bénéfiques, qui aident à la décomposition, améliorent l’absorption des nutriments, et favorisent un sol plus vivant. Cela augmente la biodiversité microbienne et animale dans le sol.
  • Réguler l’humidité du sol :

    • Les racines aident à conserver l’eau en favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol et en limitant le ruissellement. De plus, la présence de racines empêche l’eau de s’évaporer trop rapidement en stabilisant la surface du sol et en maintenant une meilleure répartition de l’humidité.
  • Réduire la compaction du sol :

    • Certaines plantes de couverture, comme le radis fourrager ou le seigle, ont des racines profondes et puissantes qui pénètrent les couches compactes du sol. Ces racines ameublissent naturellement le sol en créant des chemins (appelés bioturbation), facilitant l’infiltration de l’eau et l’aération du sol. Cela améliore la structure du sol, rendant celui-ci plus propice aux cultures futures.

En résumé, les racines des couverts végétaux jouent un rôle fondamental dans la protection, l’enrichissement et la gestion des sols, influençant directement la santé du sol et la réussite des cultures.

Parfait !
Je suis jardinier, je me mets tout de suite aux couverts végétaux

Entre mythe et réalité

Pas si vite ami jardinier.

Les couverts végétaux sont effectivement un levier intéressant pour les sols, mais à condition de les utiliser correctement.

Les couverts végétaux, c’est bien, mais c’est pas magique.

Nous allons pratiquer le couvert végétal pour avoir une vraie rupture dans l’assolement.
Toutefois, il vaut mieux garder à l’esprit que le couvert doit rester propre et qu’il n’y ait que les espèces que nous avons semées (ou du moins majoritairement), pour ne pas avoir à nouveau des « indésirables ».
Il faut aussi avoir une vraie couverture d’automne et d’hiver, avec l’ensemble du mélange que nous allons semer.

Car, la forte présence d’adventices peut nous obliger à interrompre ce couvert prématurément. En effet, ce ne sont pas elles, en général, que nous voulons favoriser, sauf si elles ne seront pas gênantes lors des prochaines cultures (je pense ici aux vivaces).

Il faut donc se préoccuper du couvert végétal comme d’une autre culture.

On le sème souvent entre le 25 aout et le 10 septembre, lorsque le mulch a déjà bien commencé sa décomposition (ce qui implique un sol bien vivant).
Ainsi, on est plus sûr de ne pas avoir de graines qui repousseraient dans les cultures du printemps.

Il faudra de toute façon faire des essais, car le terrain de l’un n’est pas le terrain de l’autre. Les conditions climatiques ne sont pas les mêmes pour tout le monde… Et les années ne se ressemblent pas forcément.

Certains n’y verront que les contraintes

  • Travail supplémentaire
  • contrainte
  • Coût
  • destruction parfois difficile

Or, ce ne sont plus que des craintes une fois qu’on a compris l’intérêt des couverts végétaux pour le sol.

Ce travail supplémentaire, ces contraintes, le coût aussi, sont en réalité un investissement.
(structure du sol, biodiversité, fertilité, matière organique…).

chaque jardin est unique,
chaque jardinier est unique

Quelle plante choisir

Il existe une multitude d’espèces adaptables en couverts.

On fait des mélanges

5 plantes (ou davantage) sont préférables à une seule.

Si on ne prend qu’une plante, nous devons faire attention à la « famille » de plante qu’on va semer, et donc il faudrait savoir ce qu’on va planter ensuite.
Pour la rotation en somme.

Alors qu’avec 5 plantes, on n’a plus cette problématique.

On va donc choisir

  • 2 ou 3 légumineuses

(racines superficielles)(exemple : pois fourrager, vesce et gesse ou encore lentilles) qui vont occuper les strates du fond, nettoyer le fond du sol en étouffant, stimuler en mettant en route la symbiose entre les bactéries du sol et les racines (par les nodosités)

  • des crucifères :

– les différentes moutardes (racines pivots)
– le radis chinois (riche en soufre et en azote) qui est plutôt un excitant. Il va aider à décomposer.
INCONTOURNABLE dans le mélange, en petite quantité.

  • des graminées :

Pour leur pivot (racine) plus fissurant. (sègles, avoines, lin pour la fissuration de surface)
et parce qu’en cas d’hiver assez précoce comme on en retrouve certaines années, ou dans certaines régions, ce seront les seules à ne pas geler.

  • la phacellie :

car c’est une plante que l’on ne retrouvera pas dans les cultures suivantes, ce sera donc une vraie rupture (c’est ma petite préférée)

La densité doit être telle qu’on ne voit pas le sol.
Il faut réaliser une protection.
La concurrence entre les plantes permettra de ne pas avoir de plantes indésirables.

On remarquera que nous n’allons pas semer ces plantes à une époque à laquelle elles poussent habituellement.

L’idée, c’est tout de même qu’elles restent en place pour travailler deux ou trois mois minimum.

Il faudra bien réfléchir et bien se renseigner.
Terre-net a fait un très bon article sur le sujet par exemple.

L'eau et les couverts végétaux

Les relations entre les couverts végétaux et l’eau sont complexes et variées. >
En général, les couverts végétaux jouent un rôle à la fois dans la gestion de l’eau et la préservation des ressources hydriques, mais ils peuvent aussi avoir des impacts sur la consommation d’eau.

Dans la case des réticences à utiliser des couverts végétaux, surtout sur les grandes surfaces où la question se posera davantage, on retrouve souvent la crainte que le couvert « pompe » de l’eau.
J’ai entendu cela en Espagne par exemple, lorsque j’habitais en Andalousie.

Gestion de l’eau dans les zones sèches

  • Compétition pour l’eau :

Les couverts végétaux utilisent effectivement de l’eau pour leur croissance, ce qui peut constituer une compétition pour les cultures principales en périodes de sécheresse.
Certaines plantes de couverture, si elles sont mal gérées ou laissées trop longtemps en place, peuvent consommer une part importante de l’eau disponible dans le sol, ce qui peut réduire l’eau accessible pour la culture suivante.

  • La solution :
    Une sélection des espèces adaptées
    :

Pour éviter une consommation excessive d’eau, il sera judicieux de choisir des espèces de couverture spécifiques aux zones arides, comme certaines graminées ou légumineuses, qui ont des besoins en eau réduits.
Dans des contextes de gestion hydrique délicate, il est possible d’utiliser des espèces qui consomment peu d’eau ou qui sont semées à des moments où l’eau est plus abondante (ex. après la saison des pluies).

D’un autre côté :

Il faut également considérer les avantages du couvert végétal du point de vue de l’eau

La préservation de l’eau dans le sol

  • Réduction de l’évaporation :

Le couvert végétal, en recouvrant le sol, limite l’évaporation directe de l’eau par le soleil et le vent. Cette couche protectrice permet au sol de conserver l’humidité plus longtemps, surtout en périodes sèches.

  • Amélioration de l’infiltration :

Grâce à la structure racinaire des plantes de couverture, l’eau de pluie s’infiltre plus facilement dans le sol plutôt que de ruisseler. Les racines créent des canaux qui permettent à l’eau de pénétrer plus profondément, réduisant ainsi la perte d’eau par ruissellement de surface.

Utilité contre l’érosion en cas de fortes pluies

  • Stabilisation du sol :

Pendant les fortes pluies, le sol est exposé à un risque d’érosion important, surtout sur les terrains en pente. Les couverts végétaux, à travers leur couverture dense et leurs racines, permettent de fixer le sol, réduisant ainsi l’impact de l’eau sur la surface. Les racines empêchent les particules de sol de se détacher et d’être emportées par l’eau, limitant ainsi l’érosion hydrique.

  • Réduction du ruissellement :

Les couverts végétaux ralentissent l’écoulement des eaux de pluie sur le sol. Une végétation dense à la surface crée une barrière physique qui freine le mouvement de l’eau, ce qui réduit la vitesse du ruissellement et, par conséquent, le risque d’érosion et de formation de rigoles.

Rôle dans la rétention des nutriments liés à l’eau

  • Réduction du lessivage des nutriments :

En cas de fortes pluies, l’eau peut entraîner un lessivage des nutriments (notamment l’azote) vers les nappes phréatiques. Les couverts végétaux limitent ce phénomène en absorbant une partie de ces nutriments avant qu’ils ne soient emportés par les eaux. Les racines des plantes de couverture retiennent les nutriments dans le sol, les empêchant de s’échapper avec le ruissellement ou l’infiltration excessive.

Rôle dans la régulation du cycle hydrologique

  • Augmentation de la capacité de rétention d’eau du sol :

Les couverts végétaux, en améliorant la structure du sol (grâce à l’augmentation de la matière organique et à la bioturbation des racines), augmentent sa capacité à retenir l’eau. Un sol bien structuré avec une meilleure porosité peut stocker plus d’eau, ce qui peut être bénéfique à long terme pour la régulation des cultures pendant les périodes de sécheresse.

  • Diminution des inondations locales : En absorbant une grande quantité d’eau et en régulant son écoulement, les couverts végétaux aident à réduire les inondations lors de fortes précipitations. L’eau est plus efficacement infiltrée et stockée dans le sol, réduisant ainsi les risques d’accumulation excessive à la surface.

En résumé :

  • Les couverts végétaux préservent l’eau en réduisant l’évaporation et en augmentant l’infiltration, ce qui aide à maintenir une meilleure humidité du sol.
  • Ils sont très efficaces pour lutter contre l’érosion lors de fortes pluies en stabilisant le sol et en réduisant le ruissellement.
  • Toutefois, ils consomment de l’eau pour leur propre croissance, ce qui peut devenir un inconvénient dans les régions arides ou en période de sécheresse. Une gestion adaptée (choix des espèces, gestion du moment de semis ou de destruction) permet de minimiser ce risque.

En conclusion, bien utilisés, les couverts végétaux apportent des avantages significatifs dans la gestion de l’eau, à la fois pour préserver la ressource en eau et pour protéger le sol en cas d’intempéries.

Lutter contre l'érosion éolienne

On n’y pense pas forcément au premier abord, mais les couverts végétaux peuvent également lutter dans certaines régions, ou à certains emplacements, contre l’érosion par le vent.

Un exemple en MSV

couverts végétaux en MSVPour que les explications soient plus parlantes et n’ayant pas pour l’instant de vidéo de ma propre façon de cultiver les couverts végétaux, j’ai choisi un exemple qui se rapproche le plus possible du jardinier qui fait son potager, puisque cette vidéo est tournée chez un maraicher.

Voici également un article sur le sorgho que j’ai expérimenté, mais en été.
Et un autre, sur le niger, que l’on peut utiliser dans les mélanges de couverts végétaux.

Couvre sol trèfle rouge

Dans mon potager familial

Pour un potager familial, le choix des semences pour un couvert végétal d’hiver suit des critères similaires à ceux d’une exploitation agricole, mais avec des spécificités adaptées aux petits jardins et à une gestion plus manuelle.

Quels critères orientent alors le choix des espèces :

La Facilité de gestion et destruction

Dans un potager familial, la gestion du couvert végétal est souvent réalisée manuellement ou avec des outils légers. Il est donc important de choisir des espèces faciles à couper ou à retourner au printemps, et qui ne risquent pas de devenir trop envahissantes.

  • Moutarde blanche (Sinapis alba) :

    • Avantages : Croissance rapide, facile à détruire au printemps, améliore la structure du sol. Ses racines superficielles permettent un désherbage simple.
    • Idéal pour : Les petits jardins où l’on veut un couvert végétal facile à gérer sans avoir besoin de gros outils.
  • Phacélie (Phacelia tanacetifolia) :

    • Avantages : Croissance rapide, destruction facile, attire les pollinisateurs (abeilles et insectes bénéfiques), améliore la structure du sol.
    • Idéal pour : Les potagers où l’on souhaite aussi favoriser la biodiversité, notamment les insectes utiles.

Réduction des mauvaises herbes

Dans un potager familial, la gestion des mauvaises herbes peut prendre beaucoup de temps. Un couvert végétal dense et efficace contre les adventices est donc très précieux.

  • Seigle fourrager (Secale cereale) :

    • Avantages : Très dense, il couvre rapidement le sol et étouffe les mauvaises herbes, tout en améliorant la structure du sol avec ses racines profondes.
    • Idéal pour : Les potagers où l’on veut éviter la prolifération des mauvaises herbes pendant l’hiver.
  • Vesce commune (Vicia sativa) :

    • Avantages : Fixe l’azote, mais aussi bonne couverture du sol, limitant la place pour les adventices.
    • Idéal pour : Un potager où l’on souhaite enrichir le sol tout en évitant la prolifération de mauvaises herbes.

L’Amélioration de la fertilité pour le potager

Dans un potager familial, on cherche souvent à enrichir naturellement le sol en éléments nutritifs, en particulier pour les cultures de légumes gourmands comme les tomates, les courges, ou les poivrons. Les légumineuses sont particulièrement utiles dans ce contexte.

  • Trèfle incarnat (Trifolium incarnatum) :

    • Avantages : Fixe l’azote, apporte de la matière organique, et est facile à gérer dans un petit espace. Il est peu encombrant et enrichit bien les sols pour les cultures de printemps.
    • Idéal pour : Les potagers où l’on prépare le sol pour des cultures gourmandes.

C’est quand même mon petit chouchou, car en plus, on peut le laisser fleurir et alors, il est tellement beau…

  • Vesce + Avoine :

    • Avantages : La vesce fixe l’azote, tandis que l’avoine structure le sol et limite les mauvaises herbes. Ce mélange est un bon équilibre pour préparer le sol pour les légumes.
    • Idéal pour : Les potagers de petite ou moyenne taille où l’on souhaite profiter à la fois de l’enrichissement en azote et de l’amélioration de la structure du sol.

La Profondeur racinaire et l’aération du sol

Pour les potagers avec des sols lourds ou compactés, un couvert végétal capable de décompacter le sol est utile pour préparer les lits de culture au printemps sans avoir recours à un travail intensif du sol.

  • Radis fourrager (Raphanus sativus var. oleiformis) :

    • Avantages : Ses racines pivotantes profondes aèrent et décompactent naturellement le sol. De plus, il est facile à détruire au printemps.
    • Idéal pour : Les potagers dont le sol est compacté ou argileux, et qui ont besoin d’un travail du sol minimal pour les cultures de printemps.

Pour le Respect de la biodiversité et l’esthétique

Dans un potager familial, il est aussi agréable d’utiliser des couverts végétaux qui apportent une valeur esthétique ou qui attirent les pollinisateurs et insectes utiles.

  • Phacélie (Phacelia tanacetifolia) :

    • Avantages : Elle attire de nombreux pollinisateurs et insectes auxiliaires, tout en étant facile à gérer. De plus, elle possède une jolie floraison qui embellit le jardin.
    • Idéal pour : Les potagers familiaux où l’on souhaite à la fois protéger le sol et favoriser la biodiversité.
  • et le Trèfle incarnat

Pour la Simplicité d’implantation et le faible entretien

Les potagers familiaux nécessitent des solutions pratiques et simples à implanter, avec un entretien réduit, pour s’adapter à des rythmes de vie souvent plus chargés.

  • Avoine d’hiver (Avena sativa) :

    • Avantages : Très simple à semer, rapide à pousser et facile à détruire au printemps. Elle ne demande que peu d’attention et est efficace pour protéger le sol.
    • Idéal pour : Les potagers où l’on cherche une solution simple, sans trop de contraintes.

Quelques mélanges adaptés pour un potager familial :

Au potager familial aussi, nous préférerons les mélanges, pour les mêmes raisons que les agricculteurs.

  • Mélange Trèfle incarnat – Moutarde blanche :

Ce mélange enrichit le sol en azote (trèfle), offre une bonne couverture pour limiter les mauvaises herbes et est facile à gérer. La moutarde permet également de protéger le sol de l’érosion et de l’améliorer.

  • Mélange Phacélie – Vesce :

Ce mélange combine la beauté et les bienfaits pour les pollinisateurs (phacélie) avec l’enrichissement du sol en azote (vesce), tout en offrant une bonne couverture hivernale contre les mauvaises herbes.

En résumé :

Pour un potager familial, des espèces comme la moutarde blanche, la phacélie, la vesce, et le trèfle incarnat sont particulièrement bien adaptées. Elles sont faciles à gérer manuellement, apportent des avantages pour la fertilité du sol, et aident à limiter les mauvaises herbes.
Les mélanges de légumineuses et de graminées (ex. Vesce-Avoine, Trèfle-Seigle) sont également très efficaces, offrant une combinaison d’avantages comme la fixation de l’azote et l’amélioration de la structure du sol.

Plantes couvre sol, engrais verts

Vous pourriez avoir envie de lire également cet article qui explique comment implanter des plantes couvre sol et des engrais verts et leurs différences.

Semez-vous des couverts végétaux ?

C’est rare de voir des jardiniers pratiquer le semis de couverts végétaux pour occuper la place pendant l’hiver.
Aussi, si vous avez déjà réalisé ce genre de transition pour le sol, je serais intéressée à connaitre vos retours.

Cet article a 2 commentaires

  1. Emma

    Je n’ai jamais fait de semis de couverts végétaux, pendant l’hiver. Par contre, j’ai commencé l’année dernière à couvrir le sol, de quelques parcelles, avec des plantes vivaces. J’essaye notamment avec le lierre terrestre et les fraisiers. Ton article va me permettre de réfléchir sérieusement à cette autre culture végétale !

    1. Noyaudujardin

      Merci Emma pour ton retour. Les expériences des uns et des autres sont toujours enrichissantes pour la communauté.

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