L'histoire vraie de ma journée
Dans cet article
ToggleMais que peut-on bien faire au jardin en janvier ?
Si ça vous tente, suivez-moi,
je viens de me réveiller.
Le soleil vient de se lever
Les poules se sont ébrouées, puis les chèvres, qu’on entend déjà appeler, sont sorties.
Il est l’heure pour moi de nourrir tout le monde.
Une veste bien chaude, des chaussures à l’avenant et hop dehors !
Il y a déjà une manif devant la porte du poulailler. Les cocottes attendent le grain du matin, essentiellement du maïs et un peu de lin moulu grossièrement (pour des œufs omega 3) donné à l’écart lorsque les biques seront occupées autour de leur râtelier.
Que mangent les poules ? que mangent les chèvres ?
En fait, même si les poules et les chèvres cohabitent, elles n’ont pas le même régime alimentaire.
C’est pourquoi je ne donne pas de blé directement aux volailles, car il est toxique pour les chèvres.
Les chèvres sont venues mendier au grillage.
Elles réclament quelques grains de maïs, qu’elles mangent dans la main, avant de faire envoler les volailles pour leur chiper ce qui est tombé. Il faut que je me dépêche à apporter la ration de foin et de luzerne que je pose dans le râtelier.
Elles arrivent au galop…
La canne en profite pour ramasser tout ce qui traine. Elles en ont mis partout les biques. Et dans le foin, il y a encore des graines.
Il ne faut pas oublier de refermer le rideau de grillage coulissant au-dessus de la porte pour éviter les évasions de gallinacées dans le jardin, sinon, adieu jolies tulipes qui commencent à pousser, adieu vivaces qui débutent leur croissance… C’est que ça gratte les poules ! Le paillage des plantations ne résisterait pas non plus. La dernière fois que ça s’est produit, les poules ont tout enlevé… or, il va encore faire très froid et les rosiers n’apprécieraient pas de se retrouver tout nus.
Avantages et inconvénients du mélange des animaux
Vous l’avez compris, je dois faire attention dans cet enclos à ce que je donne à manger aux volailles, ce que je leur fournis comme litière aussi et ce que je leur apporte comme compléments alimentaires pour leur santé.
En effet, les chèvres ont un métabolisme différent et « susceptible », délicat.
Tout déséquilibre peut leur être fatal.
Elles n’ont pas les mêmes besoins, pas les mêmes tolérances, et en plus, elles ont des interdictions strictes.
Ainsi, elles ne peuvent pas manger de blé, sous peine d’en mourir.
Ce matin, dès qu’elles auront retrouvé l’accès au poulailler qui leur est commun, elles vont venir manger de la paille fraiche et propre et ingurgiter la terre de diatomée. Celle-ci ne doit pas leur irriter les naseaux, il n’en faut pas de trop, et elle doit être bien secouée, car les chèvres reniflent ce qu’elles mangent. En revanche, cette terre de diatomée leur est utile comme aux poules pour le déparasitage si besoin était.
Pourquoi ne pas avoir deux logements distincts ?
Parce que j’ai déjà eu la mésaventure de retrouver des volailles victimes de prédateurs, renard ou fouine, j’ai eu des serpents qui venaient les déloger des nids pour voler les œufs, ainsi que des pies.
Or les chèvres sont de grosses bêtes pour ces prédateurs, et par le simple fait de leur présence, elles protègent les poules et les canards, à côté des coqs valeureux aux bons ergots menaçants. Avec un peu d’attention et beaucoup de bon sens, tout le monde cohabite en sécurité. Les poules peuvent pondre tranquillement et tout le monde profite du plein air ensemble.
Nettoyer le coin des poules
Un rapide coup d’œil dans le bâtiment me décide à nettoyer la paille souillée sous les perchoirs.
Pour rentrer la brouette, il faut faire vite, avant que le bruit du loquet n’alerte les chèvres qui viendraient voir, ces curieuses, s’il n’y aurait pas un petit supplément, une petite gâterie comme c’est parfois le cas (un restant de légumes par exemple). Elles sont intelligentes, curieuses et…gourmandes !
Je tire le portillon qui condamne le bâtiment. Et maintenant, je peux ramasser les galettes de paille mélangée aux déjections des poules que je vais porter au potager avec la brouette. Je prends en même temps beaucoup de paille car la fiente de volaille est très riche, il vaut mieux la « diluer ». (Les fientes de poule sont très riches en azote. Elles contiennent aussi du phosphore, du potassium et du calcium.)
Et voilà, deux brouettées de ce mélange sur le tapis de feuilles mortes déjà présent sur la parcelle des futures pommes de terre.
Récupération des cendres de bois
Je reviens à la maison où je n’ai pas encore ranimé le feu dans le poêle à bois.
Je récupère les cendres et je vais les déposer sur le sol du poulailler mis à nu, là où je viens d’enlever la paille.
Parfait. Elles vont neutraliser l’acidité qui s’est créée, éliminer la vermine éventuelle, et apporter des minéraux aux volailles.
Pour terminer, j’épands de la nouvelle paille, bien sèche, bien aérée, que je saupoudre de terre de diatomée, afin d’éliminer (en complément des cendres) à la fois les vers (parasites internes) et les parasites externes (puces, poux…) qui pourraient vouloir s’inviter.
Il faut souligner que c’est une paille plus que Bio que j’utilise, sans antifongiques ni produit d’aucune sorte, c’est important pour les chèvres qui profitent ainsi des bonnes bactéries qui entourent les tiges des céréales coupées (lorsqu’elles ne sont pas traitées), et qui, dans leur rumen, favoriseront la synthèse des vitamines.
Maintenant, je peux rouvrir à tout ce petit monde très intrigué par mon travail.
Le feu de bois, les cendres
Ce petit monde rassasié, le fumier étalé au potager, je rentre ranimer le feu.
Comme je viens de l’expliquer, je me sers des cendres, au poulailler comme au potager, et de ce fait, je n’utilise que du « bon » bois, sans pesticides de traitement. Pourtant, ce n’est que du bois de récupération, en majorité du chêne. Rien ne se perd ici…
L'eau du potager
En passant devant la serre, j’ai remarqué que mes trois cuves de 1000 l chacune, étaient toutes pleines.
Or l’année dernière, elles n’ont pas été suffisantes pour « tenir » entre deux épisodes pluvieux.
J’ai donc prévu d’en ajouter une quatrième sur cet emplacement, avant cet été. Celles-ci sont branchées sur le toit de la serre qui ne fait que 20m². Or si un gros orage remplit bien les cuves, deux orages consécutifs laissent perdre de l’eau. Il est donc possible d’ajouter de la capacité.
L’huilerie du coin vend périodiquement des cuves nettoyées, à petit prix. J’en ai donc une nouvelle qui ne demande qu’à être installée.
Décaisser le terrain pour mettre de niveau, aller chercher des parpaings pour poser en hauteur afin d’avoir la possibilité d’installer système d’arrosage au goutte-à-goutte par gravité sans électricité donc, avec programmateur à piles. Les arrosoirs, ça va bien pour une petite surface, mais ça devient vite galère. La serre devrait donc bénéficier dès cet été de ce système pour rendre autonome l’arrosage et déterminer sa durée et sa fréquence (dont je ne manquerai pas de vous parler).
Voilà, c’est fait ! 16 parpaings en trois rangées de quatre, espacées par deux fois deux parpaings de maintien entre les « murs », le tout sous la palette de la nouvelle cuve qui sera couplée aux deux autres.
Je peux rentrer, le crachin commence à me mouiller.
Je prépare mon gâteau pour le dessert.
Et oui ! avec des poules au jardin, j’ai des œufs, beaucoup d’œufs certains jour et du coup… je fais des tas de gâteaux.
Pendant que ça cuit,
j’en profite pour faire ma liste de graines à prévoir pour la saison qui arrive.
Comment je fais ma liste de graines pour le potager ?
À chaque repas, je note ce que je mange, ce que je cuisine, afin de savoir ce que je dois prévoir au potager.
La liste de graines pour le jardin
A ma liste, je vais donc ajouter «graines de pavots » car je vais me faire un gâteau…(vous avez deviné…) aux graines de pavots. Merci les copines d’origine polonaise…
Bien sûr, les pavots qu’on utilise pour les gâteaux sont assez difficiles à faire pousser au jardin, mais j’ai envie d’essayer. Avez-vous déjà tenté ?
Si oui, je vous invite à en parler dans les commentaires.
Pour ce gâteau, on peut mettre de la poudre de noisettes, mais aussi de la poudre d’amandes. Comme pour la galette frangipane pour laquelle j’utilise aussi de la poudre d’amandes, je me dis qu’au jardin, je pourrais ajouter deux amandiers.
Et voici ma liste qui s’agrandit…
Passons maintenant à ce que je peux déjà semer sans attendre.
Dès que la pluie aura cessé, directement en place, je pourrai planter de l’ail avant qu’il ne soit trop tard dans ma région (France, Poitou), des échalotes, bien sur des oignons, des jaunes et des rouges en bulbilles.
Il fait encore froid pour planter
Mais si la sève du jardinier commence à monter, si la grelinette le démange, dehors, il fait encore bien froid et il risque bien de faire encore plus froid le mois prochain et sans parler des gelées bien sûr, encore pour plusieurs semaines.
La serre
Ma serre est une serre froide, fabrication maison à base de matériaux de récupération, pas isolée et bien sur, pas chauffée.
Je vais donc semer à l’intérieur et chez moi, ce sera dans le salon (je l’ai dit, pas d’électricité dans la serre qui est trop loin de la maison et ça n’est pas dans mes convictions de chauffer un local si mal isolé).
La serre servira ensuite à endurcir ce que je vais « avancer » dans la maison.
Donc, pour les poireaux, les épinards et les laitues, pour démarrer les patates douces je vais utiliser le salon.
Vous allez me dire, on peut déjà mettre pas mal de choses dehors directement…Oui, mais…
Comme malgré mes efforts et les bonnes recettes que je pratique, au printemps, j’ai quand même des limaces qui rasent tout au fur et à mesure.
Alors je sème en pots et je repique en place en poquets dès trois ou quatre feuilles voire plus.
Et comme il manque beaucoup de lumière, même derrière une fenêtre bien exposée, au sud, je prépare une table chauffante avec de la lumière spéciale plantes.
La saison est lancée
Et voilà !
J’ai mis des poireaux bleus de solaise, des laitues pommées, des épinards …
Ne soyez pas trop impatients, ce qui est semé plus tard rattrape en général ce qu’on sème trop tôt.
Bonne saison à vous…
.
Vous pourrez retrouver ce qu’il faut faire au jardin mois par mois au fur et à mesure de l’avancée de la saison.
En attendant, vous avez remarqué que ma journée fut certes bien remplie, mais on aurait pu faire davantage.
Alors, je vous invite à compléter ce qu’on peut faire une journée de janvier au jardin dans les commentaires ci-dessous.
Quelle journée !
En Janvier, c’est le mois redoutable où les jours commencent à rallonger significativement et où je trépigne d’avantage. Alors qu’une chose à faire : s’occuper du jardin pour préparer le printemps.
Lorsqu’il y a plusieurs jours sans pluie, la terre est plus facile à désherber alors je prends de l’avance pour le printemps. Et je re-paille ce qui s’enfuit en cas de tempête (ici pas de poules qui grattent c’est déjà ça 😉 ) Je prépare, construit ou répare les carrés potagers. Et le tri et inventaire des graines à semer bientôt. L’entretien et révision de quelques outils (qui trépignent aussi) qui ont passé plusieurs mois sans fonctionner.
Et puis en Janvier surtout, une bonne dose de patience car même si on trépigne, et que les jours rallongent, le printemps n’est pas encore là alors, patientons (plus très longtemps) 🙂
Bon « presque » printemps à tous !