Ah ! le jardin l’hiver…
Qui n’a pas admiré au petit matin cette œuvre éphémère et scintillante du givre sur la nature ?
Qui ne s’est émerveillé de la splendeur inégalée de ce spectacle où chaque brin d’herbe, chaque branche d’arbre devient une sculpture de glace délicate, comme si la nature elle-même avait décidé de parer ses moindres recoins d’un manteau de cristal.
Manteau oui ! mais manteau glacé.
Nous, on aime !
mais pas forcément les plantes qui se trouvent dessous.
Car si, au lever du soleil, le givre semble s’animer, les rayons peuvent griller les tendres cellules qui se trouvent sous la loupe.
Et alors, le paysage d’une palette hivernale enchanteresse devient le cauchemar du jardinier.
Les dégâts du gel au jardin l'hiver
Dans cet article
ToggleCe décor, en apparence si inoffensif, car on n’imagine pas que ce qui est beau puisse être mauvais, peut causer divers dommages aux plantes, en particulier lorsqu’il survient de manière inattendue ou plus intense que d’habitude.
Les plantes que nous cultivons ne sont pas non plus forcément adaptées à la rigueur de certains hivers.
Et lorsque le gel arrive, l’eau présente dans les cellules des plantes peut geler et former des cristaux de glace. Or la glace gonfle dans ces cellules, entraînant leur rupture. Cela peut entrainer la mort des tissus végétaux.
Lorsque l’eau gèle dans le sol, elle peut être indisponible pour les racines des plantes. Et si les plantes ne peuvent pas absorber l’eau gelée du sol, cela peut entrainer une déshydratation des cellules végétales.
Comme pour les cellules, les vaisseaux qui transportent l’eau et les éléments nutritifs dans la plante peuvent être endommagés par la formation de cristaux de glace, entraînant des ruptures et des perturbations dans la circulation des fluides vitaux.
Les feuilles et les bourgeons sont particulièrement sensibles. Le gel provoque leur noircissement ou leur flétrissement.
Les fleurs peuvent, elles aussi, être endommagées par le gel, réduisant ainsi le potentiel de fructification.
On comprend ainsi que les plantes qui subissent des gelées répétées peuvent être affaiblies de manière générale, jusqu’à compromettre leur résistance aux maladies et aux stress futurs.
Que faire pour éviter les dommages dus au gel
Le gel est un phénomène naturel.
Toutefois, afin de minimiser les risques de dommages causés par le gel au jardin l’hiver, on comprend bien qu’il vaut mieux prendre des mesures préventives, telles que la couverture des plantes sensibles, l’application de paillis pour protéger les racines, et la sélection de variétés de plantes adaptées à la zone climatique.
La couverture des plante sensibles
Afin de protéger cet arbuste des fortes gelées annoncées, j’ai placé un piquet plus haut, garni d’un vieux godet sur le sommet pour éviter le perçage du voile de forçage.
Des pierres maintiendront le voile écarté le plus possible des rameaux.
Quand ?
On ne va pas tout couvrir dès la fin de l’été.
Il est préférable de choisir le bon moment.
Certaines arrière-saisons sont encore très clémentes et peuvent profiter aux plants encore assez longtemps dans la saison.
Idéalement, on couvre nos plantes sensibles avant l’arrivée des premières gelées.
Comment ?
On choisira des matériaux qui offrent une isolation suffisante tout en permettant une certaine respirabilité.
L’important est d‘isoler de l’air froid tout en assurant une aération suffisante.
C’est ainsi qu’on utilisera des bâches en plastique :
il existe aussi des bâches pour serre plus sophistiquées, transparentes, thermiques et diffusantes qui laissent entrer la lumière et conservent la chaleur autour des plants.
Dans ces derniers cas, on s’assurera que la couverture n’entre pas en contact direct avec les parties de la plante. On utilisera des tuteurs, des cages en treillis ou des piquets pour maintenir la couverture à une distance sûre.
Les voiles d’hivernage sont souvent utilisés, car bon marché.
Les nattes spéciales pour plantes : généralement en coco, opaques, elles sont parfois aussi réalisées en laine de mouton. Ce sont de véritables couvertures respirantes et utilisables également pour hiverner le sol et les pots.
Afin d’hiverner ce qu’on peut déplacer, il vaut mieux installer les contenants, pour l’hiver, au sud (à défaut à l’ouest) à l’abri du vent. Le mieux est de les placer contre un mur qui restituera la chaleur emmagasinée aux heures moins froides.
Conseils :
La couverture devra être fixée solidement de manière sécurisée pour éviter qu’elle ne soit emportée par le vent.
On peut utiliser des pinces, des cordes ou des sangles, en veillant à ce que la couverture soit bien maintenue en place.
Il m’est arrivé, lors de grand vent tourbillonnant, de retrouver ma bâche d’hivernage, pourtant attachée à l’aide de pinces à linge sur des tubes IRO, envolée à des mètres de hauteur dans la haie voisine.
Lorsque les températures remontent pendant la journée, on peut retirer la couverture pour permettre à la plante de recevoir la lumière du soleil et de l’air.
Et, bien sûr, on surveille les conditions météorologiques. Les prévisions météorologiques locales permettent d’ajuster la couverture en conséquence.
Le paillage au jardin l’hiver:
Souvent très simple à réaliser, un bon paillis constitue une protection hivernale efficace du sol.
Ainsi, une couche épaisse (jusqu’à 20 cm) de paillage organique au pied des plantes, protégera le sol et les racines contre le froid et le gel, mais aussi la vie du sol.
On choisira de préférence un paillage très aéré (paille, feuilles mortes, foin, chanvre, miscanthus…)
Les racines représentant environ la même surface sous terre qu’au-dessus, il ne faut pas hésiter à pailler sur une large surface autour de la plante.
La couverture végétale du sol
On n’y pense pas souvent, car en automne, on ne pense qu’à « nettoyer le jardin ».
Pourtant, il existe une autre alternative pour protéger le jardin l’hiver, c’est de semer un engrais vert (avoine, la moutarde, le lupin, la phacélie, la vesce ou la luzerne) ou du moins de maintenir un couvert végétal vivant qui protègera le sol des intempéries, dont le gel, le froid
Avez-vous déjà prévu la protection de votre jardin pour l'hiver ?
Je serais ravie de savoir
comment vous vous y prenez,
si vous avez des astuces,
des trucs de récupération
tout en somme…
On se retrouve dans les commentaires
Bonjour merci pour ces précieux conseils, surtout pour les jardins dans les maisons de campagne, où on n’est pas toujours. En plus il peut faire bien plus froid qu’en ville. Il faut bien consolider.
Merci pour ce billet très intéressant. Après avoir lu ton article, j’ai une question: j’ai des plantes d’extérieur en pot. Je les rentre chez moi le soir. Je les ressort dans la matinée. C’es bien ou pas?
Et bien, je dirais cela dépend de la plante. Et ça dépend de la météo. A priori, je ne vois pas de problème à faire de la sorte, même si j’aurais plutôt tendance à laisser les plantes à l’intérieur, dans un endroit bien éclairé et sans trop de variations de température, avec des arrosages diminués. C’est sûr que les plante en hiver sont parfois moins esthétiques…