Dans un jardin, on fait parfois de bien curieuses rencontres :
Ici, un amas blanc jaunâtre, étalé dans les feuilles.
Son aspect n’est pas très engageant. Et voilà pourquoi on l’appelle vomi de chien.
En fait, ça y ressemble, mais ça n’en est pas, même si ça en porte le nom, oui, vraiment.
Heureusement, ça porte aussi le joli nom de « fleur de tan« .
Mais qu’est-ce donc en fait ?
C’est une énigme :
Cette chose étrange qui répond à la fois au nom de fleur de tan et à celui de vomi de chien est vivante.
Ça se déplace (lentement), ce n’est ni un champignon, ni un amas de bactéries, ni une mousse, ni une plante, ce n’est pas une éponge non plus, mais alors qu’est-ce que c’est ?
Découvrons la "fleur de tan"
En effet, le nom français de cet amas gluant qui se trouve dans votre jardin, s’appelle « fleur de tan » car on le retrouve sur les tanins.
(Avouez que c’est plus poétique que « vomi de chien »)
Son nom latin est Fuligo septica
C’est en fait un myxomycète.
Ah ! et du coup, c’est quoi un myxomycète ?
On pourrait se dire que c’est un OVNI (objet vivant non identifié), car il fait partie d’un monde à part.
Jadis, on les disait « Mi-animal, mi-végétal » mais depuis quelques années, le classement Animal, végétal, champignon, pourtant bien pratique, est remis en question.
Les myxomycètes éjectent des spores. Chouette ! alors ce sont des champignons. Eh bien non ! Raté !
Ils se rapprochent (ce qui demeure encore flou) des protistes.
Encore un mot nouveau, qui désigne un groupe assez disparate en vérité, qui rassemble les êtres vivants constitués d’une seule cellule (unicellulaires, par opposition aux plantes, champignons et animaux pluricellulaires) à noyau distinct (eucaryotes, par opposition aux bactéries ou procaryotes, dont la cellule ne possède pas de noyau) (définition du dictionnaire Larousse).
Bon, ça mange quoi un « fleur de tan » ?
J’ai tout compris, comme on les appelle « fleur de tan », c’est qu’ils mangent des tanins, donc du végétal.
D’ailleurs, Marc-André Selosse (biologiste français spécialisé en botanique et en mycologie) en 2006 dans « Animal ou végétal ? Une distinction obsolète. » (Pour la Science, 350 : 66-72.) nous l’enseigne : le myxomycète adore l’écorce de chêne (tan en Celte).
Certes, on les rencontre sur des débris organiques divers.
Mais pour autant, est-ce leur nourriture ?
En fait, ce n’est pas parce que je suis assis(e) à table que la table représente ce que je mange.
Pour les myxomycètes, les débris végétaux sont le lieu où ils vont trouver leur nourriture préférée. Car en fait, leur nutrition se fait principalement par phagocytose (c’est-à-dire que la cellule entre en contact avec un élément puis l’entoure avant de l’ingérer et le digérer) et ce qu’ils ingèrent, ce sont des bactéries, des virus, des champignons…
Les myxomycètes chassent-ils ?
Pas vraiment. Pourtant, ils sont capables de se déplacer pour trouver les bonnes conditions de lumière et aussi de nourriture (de quelques millimètres à quelques centimètres)
Est-ce que ça se mange au moins ?
Heu… vous avez envie d’essayer ?
pas moi.
Le myxomycète est-il dangereux ?
Il n’y a pas de problème connu.
Le « vomi de chien » est apparemment inoffensif pour nos plantes. Il a simplement une esthétique « douteuse » qui nous incite à la méfiance.
Nous sommes parvenus à la fin de cet article qui, je l’espère, vous en aura appris un peu plus sur le « vomi de chien » ou préférez-vous « fleur de tan » à moins que myxomycète vous interpelle davantage ?
Vous posez-vous encore des questions
ou bien
avez-vous plutôt des précisions à nous apporter ?
Discutons-en dans les commentaires,
à tout de suite…
Mais quel « truc » étrange! Ni animal, ni végétal, ni champignon…j’adore ces découvertes qui nous montrent, s’il était nécessaire, que la nature a encore bien des choses à nous apprendre!
Et oui ! on en apprend tous les jours et je m’émerveille chaque fois que je fais une découverte.
Merci pour ce commentaire.
J’avais déjà vu un reportage sur cette « chose » étrange. La nature nous dépasse. C’est fascinant ! Avec les années et les avancées scientifiques nous finirons peut-être par avoir des réponses.