Quel jardinier ne rêve pas d’avoir de beaux massifs fleuris longtemps et denses pour que les longues tiges ne se couchent pas au vent, ou à la pluie, ou justement, sous les avalanches …de fleurs.
Quelle tristesse que de voir cette belle floraison vautrée par terre !
Voici une façon de faire qui rend cela possible, en beauté et sans vilain tuteur.
Chelsea chop vous connaissez ?
Dans cet article
TogglePour vos massifs, c’est quasi indispensable.
Non ! ce n’est pas le nom de la dernière boutique à la mode (on aurait écrit « shop »)
C’est une façon de tailler les vivaces
qui change tout pour des massifs fleuris toute la saison.
C’’est une taille à faire au bon moment.
C’est courant mai, suivant la météo et la pousse de vos fleurs, il est intéressant de démarrer…
mais lisez plutôt.
D’où vient ce nom de Chelsea chop ?
C’est le « Flower Show » de Chelsea en Angleterre, un festival de plantes et de jardins, qui a lieu en mai et qui a donné son nom à une technique de taille en vert des vivaces qu’on pratique de la mi-mai à fin mai et que les jardiniers anglais surnomment du coup « Chelsea Chop ». («To chop» en anglais signifie «couper, hacher»)
Cette «coupe de cheveux» peut s’appliquer à de nombreuses plantes vivaces qui se ramifient facilement (voir ci-après).
A quoi ça sert ?
La Chelsea Chop est une méthode de taille qui
- limite la hauteur,
- contrôle la période de floraison
- et réduit la verse (l’effondrement) de certaines plantes vivaces herbacées due au nombre de fleurs, au vent ou au poids de la pluie (ou à plusieurs de ces facteurs ensemble).
C’est ainsi que la Chelsea Chop peut être utilisée à bon escient si vous essayez de créer des combinaisons de floraison avec des plantes qui ne fleurissent pas habituellement à la même période, ou du moins n’atteignent pas leur apogée au même moment.
Il existe également plusieurs autres avantages, mais aussi certains inconvénients.
Cette taille en vert des vivaces possède ainsi de grands avantages :
- Les plantes taillées sont plus trapues et plus ramifiées, ce qui leur évite de se coucher sous le poids des fleurs, de la pluie ou la poussée du vent. Il devient ainsi souvent inutile de tuteurer les plantes hautes, ce qui, nous sommes d’accord, est un sérieux plus pour l’esthétique du massif.
- Les fleurs peuvent être plus petites mais dans de nombreux cas, elles sont plus nombreuses. Cela se produit parce que la suppression des pousses supérieures permet aux pousses latérales de se ramifier davantage.
- Les plantes qui ont été rabattues fleuriront plus tardivement. On comprend bien comment on peut de cette façon échelonner et prolonger les floraisons. Pour prolonger l’effet décoratif d’un massif, on peut jouer sur toutes les combinaisons imaginables. C’est un atout certain lorsqu’on ne possède pas une multitude de variétés, au commencement d’un jardin par exemple.
- Cela permet aussi de choisir la forme (ou les formes) que vous désirez donner à la touffe, celle-ci n’étant pas forcément régulière ou symétrique. Et puis les tiges coupées plus bas serviront de maintien aux tiges plus hautes (un peu comme un pique fleurs).
- Les tiges coupées peuvent être repiquées pour faire des boutures.
Les quelques inconvénients :
Bien que l’on puisse pratiquer la chelsea chop sur certains arbustes, certains sous-arbrisseau ligneux (thym, santoline…) ne réagissent pas bien à cette taille.
De plus, si le début de saison a été particulièrement sec, effectuer une taille aussi radicale peut faire plus de mal que de bien à vos plantes, leur procurant un choc dont elles pourraient ne pas se remettre.
Cette taille n’est pas adaptée aux annuelles.
A quelles plantes cette taille est-elle adaptée ?
Toutes les plantes ne réussissent pas bien avec cette méthode de taille. Les espèces qui fleurissent tôt en été pourraient ne pas fleurir du tout si vous les coupez précocement.
Nous l’avons dit, on pratique la chelsea chop sur les vivaces à floraison estivale ou automnale
comme
- l’aster,
- la Suzanne aux yeux noirs,
- le pentsemon,
- les héléniums,
- les sédums,
- les achillées,
- les echinacées,
- les helianthus,
- les anthémis (marguerites jaunes)
- les helenium,
- les solidago
- Marguerite dorée (Anthemis tinctoria)
- Phlox du jardin (Phlox paniculata)
- lysimaques ponctuata
- Eupatorium
Tout ce qui pousse en hauteur et qui peut repousser en buisson une fois coupé.
Remarque :
On peut pratiquer une bonne coupe sur des plantes vivaces fatiguées (il ne s’agit plus de la Chelsea chop), après la floraison par exemple, auquel cas on coup au raz du sol (pas trop quand même) en juillet. Ces plantes, bien arrosées, reprendront vie pour le reste de l’été.
Comment faire ?
Pour pratiquer la taille Chelsea,
quelques règles doivent être suivies pour une bonne réussite.
L’arrosage
Lorsque le printemps est sec, un bon arrosage avant et après la taille sera bénéfique aux plantes vivaces rabattues.
Les outils :
On coupera les tiges désirées à l’aide d’un sécateur bien affuté, dont les lames auront été stérilisées à l’aide d’un mélange d’alcool dénaturé et d’eau. On pourra couper chaque tige , une à une, ou utiliser des cisailles à gazon pour modeler les touffes à volonté.
Pour certaines on pincera simplement avec les ongles pour sectionner la tige.
La méthode
On pourra
- soit couper la touffe sur toute sa hauteur (laisser minimum 1/3),
- soit sélectionner des tiges qu’on raccourcit une à une d’un tiers ou d’une moitié.
- On peut aussi traiter de différentes façons les parties d’un même massif et ainsi complètement le remodeler .
Les façons de faire sont infinies. La seule limite est votre imagination.
Il faut quand même bien réfléchir au résultat final avant de se lancer, comme dans toute taille de modelage.
Vous l’avez compris, nous avons enlevé une partie ou tous les bourgeons floraux sur le sommet de la plante. Sans cela ils se seraient ouverts assez rapidement et tous au même moment (ou presque). On a aussi stoppé la croissance et permis aux pousses latérales de se développer et à la plante de s’étoffer. En effet, de façon générale, et on le constate lors de la taille fruitière, les têtes supérieures produisent des hormones qui empêchent les pousses latérales de croître et de fleurir.
Très vite, les bourgeons situés à l’aisselle des feuilles situées directement sous la coupe, vont donc donner naissance à plusieurs nouvelles tiges un peu moins épaisses mais néanmoins bien solides qui se termineront chacune par une multitude de fleurs en à peine quelques semaines !
Remarque:
Nous parlons de la Chelsea chop, donc de vivaces, mais si on pratiquait cette taille sur un arbuste, on obtiendrait de cette manière du bois tendre et des feuilles couleur printemps toute la saison ou presque (saule crevette par exemple).
Retarder la floraison
Enfin, sachez que si vous souhaitez retarder encore plus significativement la floraison d’une plante, vous pouvez renouveler l’opération une à plusieurs fois On arrêtera la taille 6 à 8 semaines avant la période de floraison « naturelle ».
Si vous rechignez à l’idée de couper toutes les pousses de peur de perdre trop de fleurs, coupez-les de manière sélective.
Par exemple, coupez les d’avant en arrière, en laissant celle du fond sans les toucher ou juste en raccourcissant une tige par-ci par là, de sorte que vous obtiendrez des fleurs rapidement sur les hautes tiges, puis des fleurs plus tard sur les tiges plus courtes, en avant.
Soyez audacieux, testez…
certes vous perdrez quelques fleurs maintenant, mais ensuite, vous gagnerez une belle floraison plus tard dans la saison.
Une coupe très stricte
Cela peut paraitre assez sévère, c’est en effet impressionnant, on a souvent scrupules à « mutiler » ainsi ses bébés…
mais nos petites (et grandes) chéries seront plus trapues et plus belles au finale.
Et en plus, on ne perd pas ce qu’on a coupé si on prend soin, et c’est particulièrement vrai pour les sedums, de repiquer les tiges coupées pour en faire des boutures, sur place ou en pépinière, en pots dans du compost pour semis. Pour ce faire, rappelons qu’il faut enlever les feuilles les plus basses avant d’enfoncer le bas de la tige dans le sol ou le substrat.
Ou alors on se sert des coupes pour faire du mulch en laissant simplement étalé sur le sol.
Rien ne doit être perdu.
Pense bête:
Concernant la taille des vivaces, on dit en France:
Tailler à la moitié à la fête des mères (fin mai ou début juin, suivant les années)
et recouper à un tiers à la fête des pères.
Mais chez nos amis britanniques qui ont inventé la coupe Chelsea, je ne sais pas si ça se pratique ainsi.
Vous pourriez aimer
Une vidéo inspirante que j’ai découverte sur le sujet (en anglais)
How and why to do the chelsea chop
Et vous, oserez-vous pratiquer la Chelsea chop ?
C’est à vous maintenant:
Comment pratiquez-vous ?
Est-ce que cela vous retourne l’estomac (comme à moi) de couper, tailler, pincer ?
Ou au contraire,
en profitez-vous pour faire des boutures ? du mulch…
et contempler vos massifs structurés et bien fleuris ?
Faites nous partager votre sentiments et votre expérience
dans les commentaires…
Merci pour l’astuce, je ne connaissais pas 🙂
Merci pour cet article sur cette technique de taille.
Je ne connaissais pas.
Pour ma part, c’est vrai que j’ai du mal à couper et tailler les végétaux.
Mais pour avoir un joli résultat abondant, touffu et luxuriant, je vais essayer !
À bientôt ! 🌱
Très intéressant merci