L’immortalité, qui n’en rêve pas ?
Mais comment l’atteindre ?
Je vous présente aujourd’hui une nouvelle au jardin :
Il s’agit d’une liane volubile dont les feuilles se prêtent à la préparation de thés et d’infusions maison, réputés pour leurs nombreux bienfaits.
Son nom : le Jiaogulan, surnommé « le thé de l’immortalité ».
Bien sur, on le trouve séché en herboristerie ou en parapharmacie, souvent décliné en compléments alimentaires. Mais franchement, rien ne vaut la culture de la véritable plante chez soi : non seulement elle est décorative, mais en plus, on sait exactement ce que l’on met dans notre tasse.
Bien sûr, nulle réelle promesse d’immortalité !
Pourtant, cette plante ancienne est renommée pour ses multiples vertus.
En Chine, on a remarqué que les populations qui en consommaient comptaient parmi les plus grands nombres de centenaires.
Il faut dire que cette herbe regorge d’atouts…
On trouve dans la littérature scientifique un certain nombre d’études sur les propriétés du Gynostemma pentaphyllum (Jiaogulan).
Propriétés confirmées ou prometteuses selon les études
Immunitaire / anti-inflammatoire : stimulation des lymphocytes, macrophages, augmentation de certaines cytokines, effet antioxydant, réduction de marqueurs inflammatoires dans des modèles animaux ou cellulaires.
Métabolisme des lipides : réduction des triglycérides, réduction modeste à significative du cholestérol total dans plusieurs études, meilleure efficacité quand G. pentaphyllum est utilisé en complément d’autres interventions ou substances (ex. acides gras oméga-3).
Effet sur la digestion via le microbiote : amélioration de la flore intestinale, production accrue d’acides gras à chaîne courte, potentiel pour apaiser les troubles digestifs liés à l’inflammation.
Ce qui reste à confirmer / limites
L’effet chez l’être humain, bien que suggéré par certaines RCTs, reste variable : les protocoles, les populations, les doses diffèrent fortement.
Les effets sur le LDL (“mauvais cholestérol”) semblent moins certains que ceux sur les triglycérides ou le cholestérol total.
On ne sait pas encore parfaitement la dose optimale, ni la durée nécessaire pour obtenir des effets durables.
Les interactions possibles avec des traitements médicaux, les effets secondaires à long terme, ou chez des personnes vulnérables (maladies hépatiques, immunitaires, etc.) ne sont pas suffisamment étudiés.
Comparaison avec le Ginseng
Le Jiaogulan est souvent appelé “sud-ginseng” ou “southern ginseng”, car il contient des saponines (appelées gypénosides) qui ont une structure chimique ou une activité proche, dans certains cas, des ginsénosides du Panax ginseng.
Dans l’étude de la lésion hépatique induite par CCl₄, G. pentaphyllum montrait des effets anti-apoptotiques assez similaires à ceux attribués au ginseng dans certaines publications, par exemple en régulant les protéines Bax / Bcl-2, etc.
En conclusion :
Concernant les effets thérapeutiques du thé de l’immortalité, les résultats humains sont moins uniformes, certaines études ont un biais ou une méthodologie moins rigoureuse, les effets sur le LDL (le “mauvais” cholestérol) sont moins clairs que sur les triglycérides ou le cholestérol total, et les doses utilisées dans les études animales sont souvent assez élevées (proportionnellement au poids), ce qui peut ne pas se traduire directement en usage “infusion maison”.
Et pour le plaisir ?
Comment mon premier godet de thé de l'immortalité est-il arrivé au jardin.
J’ai découvert le Jiaogulan à la Fête de la Tomate de Valence-en-Poitou.
J’en avais entendu parler mais je ne l’avais jamais croisé.
Séduite, j’ai choisi un petit godet que j’ai aussitôt planté dans un coin du jardin ombragé, au pied du sureau pourpre lacinié, avec un peu de terreau ajouté au trou de plantation.
Rapidement, la jeune plante a lancé de fines lianes munies de vrilles, cherchant à grimper. J’ai donc installé un support pour la guider.
À ma grande surprise, j’ai appris qu’elle appartient à la famille des cucurbitacées !
Pas étonnant, dans ce cas, qu’elle ait des tiges si vigoureuses.
Durant l’été, la chaleur intense et la sécheresse, l’ont mise à rude épreuve.
Mais loin de dépérir, elle s’est simplement mise « en veille », économisant ses forces pour repartir de plus belle dès que les conditions sont redevenues favorables.
Il a fallu l’arroser généreusement pour qu’elle débute bien au jardin.
Je l'utilise en infusions
On obtient une infusion singulière qui a du caractère :
Préparation :
Pour savourer le Jiaogulan, il suffit de glisser 5 feuilles par tasse, dans une eau chauffée à environ 90°C (non bouillante donc), et de laisser infuser 4 à 5 minutes.
Son goût surprend : brut, presque sauvage… C’est un « thé » que j’aime préparer lorsque je me plonge dans une lecture, car il m’accompagne dans ma concentration.
L’arôme est délicat, tout en finesse, mais doté d’une vraie personnalité : rien à voir avec une autre infusion !
Et pourquoi pas ajouter une note surprenante à la fin de la tasse ?
En effet, si on mâche les feuilles infusées, elles dévoilent alors une facette gourmande, presque sucrée.
La saveur devient tonique, désaltérante, et laisse une douce sensation sous le palais.
Au final, on perçoit des notes réglissées et herbacées, qui me séduisent à chaque fois.
Techniquement
J’allais presque oublier de vous la présenter plus précisément tant j’avais hâte de vous parler de ses bienfaits et de sa saveur.
Ses noms
Thé de l’immortalité
Jiaogulan
Gynostemma pentaphyllum
Fiche technique
Genre : Gynostemma
Espèce : pentaphyllum
Famille : Cucurbitacées
Aspect
Plante volubile qui forme un buisson, elle peut grimper jusqu’à 2 mètres (voire davantage si palissée).
Elle se développe aussi en couvre-sol, avec un port tantôt grimpant, tantôt tapissant.
Ses feuilles fines, palmées, nervurées et crénelées sont semi-persistantes, ce qui lui donne beaucoup de légèreté.
Culture
Elle apprécie une terre de jardin enrichie d’un peu de terreau.
Rusticité : elle résiste à la sécheresse et au gel, jusqu’à –10°C.
Elle préfère un sol frais et bien drainé.
Idéalement, placez-la à mi-ombre ou à l’ombre, car le soleil direct lui est défavorable.
Un paillage au pied sera bénéfique.
Attention toutefois : limaces et escargots en sont friands.
Propriétés
Le Jiaogulan est souvent comparé au Ginseng.
On lui attribue plusieurs vertus :
renforcer les défenses immunitaires,
favoriser la digestion,
contribuer à la régulation du cholestérol.
(ah oui ! c’est pour ça que je l’ai installée au jardin)
Saveur
On utilise uniquement les feuilles, fraîches ou séchées.
En infusion ou en salade, elles offrent une saveur tonique, agréable, aux accents réglissés.
Connaissez-vous le thé de l'immortalité ?
Si vous l’appréciez, venez nous en parler.
Aimeriez-vous en cultiver, au jardin ou sur le balcon ?
