Cet automne, en Poitou, il ne fait pas encore froid.
Sous serre en novembre, le moindre soleil réchauffe l’atmosphère.
Et si on en profitait ?
Car, vous alliez me demander ce qu’on peut encore semer au jardin en novembre.
Et bien surtout si vous disposez d’une serre de jardin, nous allons voir ensemble ce qu’on peut encore faire.
Il existe des légumes qui ne sont pas dépendants de la longueur du jour.
Il leur suffit de lumière et d’un minimum de chaleur.
Alors, à côté des salades, des radis, des carottes et des oignons déjà en place depuis octobre, je vais semer, en pleine terre, mais sous serre, des fèves, des pois et peut-être également des pois chiches.
Les fèves
Dans cet article
ToggleToute tendre et délicieuse cultivée sous serre, la fève est un légume intéressant pour la culture hivernale. Elle est résistante face aux mauvaises conditions climatiques.
En effet, les fèves supportent les petites gelées jusqu’à -5 °C et se développent correctement avec une température comprise entre 3°C et 17°C.
Il est important que le plant ait de l’eau constamment. (Pour autant, en période de gel, n’arrosez pas.)
Cultiver :
Il n’est pas nécessaire d’enrichir le sol en azote, car les fèves comme toutes les fabacées (pois, haricots) fixent l’azote de l’air au niveau de nodules sur leurs racines.
Les semis de fèves à l’intérieur de la serre de jardin, se font à raison de 2 graines tous les 20 cm, tout en respectant un espace entre les lignes de 10 à 15 cm minimum.
On peut réaliser des poquets de façon à aider les plants à se tenir.
Le temps de germination est de 10 à 15 jours (on peut les tremper dans l’eau la veille du semis)
Il faudra compter 6 mois avant de récolter (suivant les températures).
C’est à prendre en compte pour les cultures suivantes.
Pincer les fèves :
Certains jardiniers pincent les fèves en coupant l’extrémité supérieure des plants.
On pince alors les tiges entre le 5ème et le 7ème groupe de fleurs.
En extérieur, ce geste a surtout pour but d’éliminer les pucerons ou d’éviter qu’ils ne soient attirés par cette partie tendre.
De plus, il paraitrait (à vérifier) que les pucerons participent à favoriser la fructification des fèves.
De plus, en concentrant la sève dans les gousses, celles-ci grossissent apparemment plus vite.
Variétés de fèves :
Bien sûr, on connait l’Agualduce douce et la Séville à longue cosse.
Mais il en existe plusieurs autres dont des variétés à graines roses (red epicure) et d’autres à fleurs rouges (Crimson Flowered) du plus bel effet. C’est aussi ma préférée bien qu’elle soit moins productive.
Les petits pois
Les pois (Pisum sativum) sont des plantes annuelles rustiques.
Ils détestent les fortes chaleurs. Et ça tombe bien 😉
Ce légume a toutefois besoin de beaucoup de soleil pour se développer et « faire ses sucres ».
Pourtant, en le semant à l’intérieur d’une serre de jardin, le pois aura toute la chaleur dont il a besoin pour sa croissance. De plus, vous éviterez l’inconvénient le plus fréquent en extérieur : que les oiseaux mangent les grains au fur et à mesure de la levée.
Pour une culture hâtive, on peut déjà commencer à semer en octobre-novembre. On sème les grains lisses (grains ronds), moins frileux. Tandis que les petits pois ridés se sèment du mois de février jusqu’à juin.
En espaçant les périodes des semis, vous pourrez en obtenir tout au long de la saison.
Cultiver :
Pour cela, déposez dans un sol frais, léger, drainé, plutôt neutre ou acide, une graine tous les 2 ou 3 cm à 1 ou 2 cm de profondeur dans la terre, ou en petits poquets.
Ma serre étant petite, je préfère les pois nains. Ils prennent également moins de lumière aux autres cultures.
Je palisse malgré tout.
On placera 1 rang tous les 40 cm environ.
Les pois ne doivent jamais manquer d’eau.
On n’arrose pas en période de gel.
On peut prévoir une protection supplémentaire en cas de risque de forte gelée. Couvrez alors avec un voile de forçage qui ne doit pas toucher le feuillage si possible.
Je place des arceaux au-dessus des rangs afin de supporter le P17
Les pois chiches
Un peu plus tard, vers la fin février, je pourrai commencer les pois chiches afin d’en avancer une partie.
Car si oui, on peut cultiver le pois chiche sous serre (levée dès 5°C, température du sol optimale : 12°C), il lui faudra quand même 20 °C pour ne pas végéter.
Or, même sous serre de jardin (sauf exception), on ne maintient pas ces températures en hiver lorsqu’il gèle dehors.
Car, en France, les pois chiches sont surtout cultivés autour de la Méditerranée, là où l’humidité est moins à craindre que dans les autres régions françaises.
Toutefois, le pois chiche est une plante robuste et qui résiste bien au froid. On peut ainsi la semer dans notre serre de jardin à partir de février (jusqu’en avril, car elle n’aime pas non plus le chaud).
Pourtant, on peut l’installer également en automne dans une terre réchauffée (en fonction du climat de notre région).
Il est parfois judicieux de poser une bâche noire au sol afin de le réchauffer plus rapidement.
Culture :
On sèmera en sol bien drainé, puisque, nous l’avons dit, les pois chiches ne supportent pas l’humidité du sol.
On oublie aussi les sols argileux…
Nous pouvons semer directement dans le sol de la serre, à raison de 3 graines en minipoquets, tous les 20-25 cm. Dès que les plants atteignent une hauteur d’environ 20cm, il est préférable de les butter afin d’éviter que les plants ne se couchent.
Cette culture est longue, puisqu’elle occupe l’espace jusqu’à septembre.
C’est pourquoi j’hésite souvent à la pratiquer sous serre, car elle prendrait trop de place.
Pourtant, comme ma serre est quasi inutilisable en été à cause des chaleurs que nous rencontrons désormais, je me laisserais bien tenter
D’autant que le pois chiche supporte mieux que les autres légumineuses
les fins de cycle chauds et secs.
On peut garder l’eau pour d’autres cultures.
Attention : Il est préférable de respecter un intervalle de 4 à 5 ans entre deux implantations de pois chiche.
Difficulté :
Comme avec le soja, l’espèce a besoin de former une symbiose avec un Rhizobium pour satisfaire pleinement ses besoins en azote. Cette symbiose peut se réaliser sans action de l’homme, lorsque les bactéries sont présentes dans le sol ou, lorsque c’est nécessaire, grâce à l’ajout d’un inoculum avant le semis.
Aurai-je ce rhizobium dans ma serre ?
Que semez-vous sous serre en novembre
Je vous ai livré ce que je pense semer sous serre en novembre.
Mais j’aimerais bien savoir, si vous avez une serre, comment vous l’utilisez en hiver.
Nous en parleriez-vous dans les commentaires ?
Top, merci pour cet article. Je vais construire ma serre d’ici peu, ça me donne vraiment envie de m’y mettre !
Super article. J’ai pensé construire une mini serre sur ma terrasse…mais je ne sais pas si c’est vraiment approprié….Merci pour ce partage.
Une serre sur la terrasse, pourquoi pas ? un carré potager surmonté de la serre et le tour est joué. Il suffit de se renseigner sur la profondeur de racines des plants que l’on souhaite cultiver. Au pire, ils seront plus petits…Attention surtout au poids que cela représente par rapport à la solidité de la terrasse si elle est en hauteur (balcon, toit…)