Tu es convaincu(e) qu’il faut protéger les insectes.
Protéger les insectes c’est protéger l’humain et notre futur.
Tu l’as entendu mais tu ne sais plus vraiment pourquoi et surtout tu ne sais pas comment faire toi, avec tes petits bras de particulier.
Dès lors, des tas de questions te viennent à l’esprit
Comment protéger les insectes et pourquoi c’est important ?
Une réponse parmi tant d’autres ci-après
Dans cet article
TogglePour commencer, une autre question s’impose:
quel est au juste le rôle des insectes ?
On pense d’abord aux pollinisateurs bien sur.
Comment protéger les insectes pollinisateurs ?
Mais il existe d’autres insectes, du coup, comment préserver la biodiversité des insectes ?
Pour trouver la réponse, on doit encore se poser des questions
Pour les protéger, il faut se renseigner sur leur lieu habituel de vie et comment ils y vivent et se nourrissent en groupe ? solitaires ? etc…) Mais encore savoir de quelle façon ils mangent afin de leur apporter la nourriture qu’ils aiment de la façon qu’ils peuvent la manger (par exemple, ont-ils une trompe ? des pinces ?)
Pourquoi dit-on que certains insectes sont nuisibles ?
Faut-il les préserver aussi ?
Concrètement, comment faire chacun à sa portée ?
Parce que tu en entends parler sans arrêt, surtout des abeilles. ça devient banal voire même ennuyeux.
Est-ce vraiment l’urgence de ta vie ? Tu zappes !
Pourtant, il y a des moyens simples et faciles à mettre en oeuvre, au delà de la mode de l’hôtel à insectes fabriqué en Chine et transporté à grands frais pour l’écologie.
Pourquoi les insectes disparaissent-ils
Pesticides, pollutions, monoculture intensive…urbanisme, dérèglement climatique. Celui qui ne le sait pas c’est qu’il est sourd.
Mais nous aussi, chacun de notre côté, nous cherchons à les détruire. Tu n’écrases rien ? tu ne cherches pas comment tuer celui-ci ou celui là ? parce qu’il pique par exemple ?
T’inquiète !
Bon ! on le sait et
chacun voit midi à sa porte,
je ne suis pas là pour faire la morale.
Je ne m’étendrai donc pas dans cet article sur le « Pourquoi » de la disparition des insectes.
Pourquoi faut-il protéger les insectes
En revanche, il faut insister sur le « Pourquoi » il faut les sauver.
Rôle des insectes pour le sol
Les insectes sont nombreux dans le sol, sur le sol et dans les airs.
Le jardinier sait qu’il a besoin de terre, mais sait-on qui la fabrique cette terre ? On n’y pense pas souvent, mais ces insectes que nous voyons voler sur les fleurs ont eu une vie sur ou même sous terre.
C’est la multitude d’insectes qui fourmillent dans le sol, ou du moins pour certains, leurs larves, qui fabriquent le sol (avec les champignons, les bactéries…). Ainsi certaines de leurs larves se nourrissent plutôt de végétaux morts ou d’excréments. Leur rôle est donc très important pour le recyclage de la matière organique et pour la fertilité du sol (voir le sol vivant). Ensuite, les adultes s’envolent et ne vivent plus dans le sol. Pour exemple, ce gros moustique qu’on appelle « cousin », ou tipule, est né d’un gros asticot qui mange des feuilles mortes.
Nous le constatons, les insectes ont un rôle très important dans la vie du sol
Rôle des insectes pour la pollinisation:
La pollinisation des fleurs, est essentielle :
On pense bien sur en premier lieu aux abeilles comme pollinisateurs, puisqu’elles font souvent la hune des journaux et leur disparition annoncée fait couler l’encre.
Mais il existe beaucoup d’autres insectes pollinisateurs, mouches, papillons, bourdons, syrphes (500 espèces de syrphes en France)…et bien d’autres auxquels on ne pense pas toujours.
Ces insectes sont eux-mêmes la nourriture pour d’autres prédateurs. Voudrait-on voir s’éteindre les oiseaux par manque de nourriture, pour ne citer qu’eux ?
Et encore plus près de nous, il y a…NOUS
Regardons les choses en face: la fleur est pollinisée par les insectes, puis elle donne des graines et ces graines nous les utilisons pour les manger ou pour semer nos légumes et nos fleurs.
Les fruits que nous mangeons ne verraient pas le jour sans la pollinisation des fleurs des fruitiers.
Que mangerons nous si les insectes disparaissent ?
Comme les élus préfèrent écouter les lobbies divers plutôt que le bon sens et la nature, il ne reste plus beaucoup d’allier aux insectes, sauf peut-être vous, le jardinier respectueux de la nature, mais comment faire ?
Le jardinier à la rescousse
Nous jardiniers avons souvent envie que tout soit propre et bien ordonné. On a été éduqués comme ça.
Pourtant, nous avons compris maintenant que nos habitudes peuvent et doivent changer pour notre survie, pour celle de la planète et nous allons tout faire pour parvenir à inverser la tendance.
Quelques gestes simples,
aujourd’hui afin de donner un abri aux insectes pour qu’ils puissent se loger et manger pour ensuite, travailler avec nous pour le plus merveilleux des jardins.
De plus, les insectes auxiliaires sont de précieux alliés pour lutter contre les parasites des plantes.
Les coccinelles, qu’on ne présente plus, les chrysopes qui se nourrissent de pucerons, les osmies utiles à la pollinisation, les pemphédrons (petites guêpes noires) qui se régalent de pucerons elles aussi, les carabes, les aphidius, les syrphes, les perce-oreilles (ou forficules), et de nombreuses autres espèces de petits hyménoptères qui parasitent les larves et chenilles de nuisibles… Tout ce petit monde fera partie de vos locataires si vous leur installez des abris.
Comment pouvons-nous faire
Il y a les hôtels à insectes
A mon avis, ils ne représentent pas une vraie solution, sauf pour l’éducation et si on les installe correctement.
On se donne souvent bonne conscience en construisant ou en achetant notre hôtel à insectes. Mais un hôtel sans le restaurant…est-ce vraiment très utile ?
Le gite oui
mais avec le couvert
Donc si vous adoptez la formule hôtel fabriqué, pensez à le poser dans un parterre de vraies fleurs, remplies de nectar et de pollen ( Coquelicot, menthe, phacélie, achillée millefeuille, vipérines, pâquerette, par exemple, riches en nectar et en pollen), Car attention, beaucoup de fleurs ornementales vendues dans le commerce sont dépourvues de nectar justement. On n’y pense pas assez. Le mieux est d’observer les insectes sur les fleurs et de récolter les graines de celles où ils ont visiblement pu se régaler. Les fleurs sauvages vous vous en doutez, sont de très bonnes candidates pour baigner le pied de votre hôtel. Beaucoup de mairies commencent à laisser leurs sauvageonnes se multiplier ça et là pour créer des réservoirs de nourriture à la biodiversité.
Des pots de fleurs en terre cuite retournés garnis de paille (les forficules en raffolent) feront de très honorables hôtels à insectes à peu de frais. Ils seront rapidement installés.
Un hôtel à insectes tout simple à réaliser
Les fleurs de carottes sauvages sont des abris tout faits
Il suffit d’en garder dans un coin du jardin.
Vous allez me dire qu’ elles n’ont pas que des avantages, et c’est sur !
Pourtant, ce sont mes préférées avec leurs très belles ombelles blanches. Elles abritent entre autre les syrphes l’hiver. Bon d’accord, sauf à avoir un grand jardin, ce n’est pas facile de garder les carottes sauvages en graines, graines qui collent et s’attachent partout. Je vous l’accorde et je réfléchis à la façon d’en garder sans déranger les autres animaux plus gros comme mes chiens qui s’en collent partout ce qui emmêle leurs poils…mes pulls s’en plaignent aussi …
Elles ont quand même des atouts
Alors, il faut vraiment que je lui trouve une place, car la carotte sauvage contient du nectar et du pollen qui attirent les petites guêpes, les syrphes dont nous venons de parler, les abeilles sauvages et bien d’autres insectes (leptures, œdémères…).
Lorsque la carotte sauvage se referme l’hiver, elle permet à d’autres insectes de se protéger, comme de petites araignées. Et oui, il vaut mieux connaitre les habitants de cet hôtel naturel pour savoir où on peut l’installer, car sinon, gare aux démangeaisons si on passe à travers la plantation…(croyez-moi, je sais de quoi je parle)
D’un autre côté, la carotte sauvage peut préserver vos « vraies » carottes de la voracité de la chenille du machaon, qui, magnifique elle-même, donne naissance à ce si beau papillon.
Alors ? ne vaut-elle pas un peu d’effort ?
C’est OK, on garde la carotte sauvage !
(dans un coin où elle ne posera pas problème, parmi d’autres fleurs sauvages pour un parterre champêtre peut-être ? Et en hiver, on laisse tout en place.)
D’autant plus qu’on va pouvoir en manger.
Je m’éloigne un peu du sujet de départ, je le concède, mais il faut bien que je vante les atouts de cet hôtel à insecte sans clou ni vis maintenant que j’en ai posé les défauts.
Certes, elle n’est pas aussi charnue que notre carotte potagère, elle est souvent ramifiée et donc pas facile à préparer, mais elle est riche en carotène et est donc une source de vitamine A.
Elle est diurétique et vermifuge aussi
Pourquoi l’inviter à notre table ?
Les graines ont une petite odeur de poire, qu’e pensez-vous on en ajoute aux desserts ? Dans ce cas on utilise les graines fraiches, encore vertes, qu’on écrase au pilon.
Les racines peuvent aromatiser les ragouts et potages, mais elles sont fibreuses et pas très agréables à manger, on les enlève après la cuisson.
Avec les fleurs, on peut faire des beignets.
On l’utilise pour fabriquer une liqueur nommée « huile de Vénus » (pour usage intime) et en cosmétique, l’Huile de macération Biologique de carotte sauvage s’inclut dans les soins anti-rides et les traitements de l’acné notamment. On peut en faire des tisanes, de l’eau florale…
A mon humble avis, la carotte sauvage reste toutefois un légume de disette ou de survie.
Reconnaitre la carotte sauvage
La carotte sauvage (Daucus carota) se reconnaît facilement à ses fleurs blanches disposées en ombelles, souvent pourvues d’une fleur pourpre centrale. À la base de l’ombelle, au pied des rayons, de petites feuilles transformées (les bractées) sont très découpées, ce qui est caractéristique .
Ne pas confondre avec la cigüe. La carotte sauvage a l’odeur de la carotte lorsqu’on casse la racine, tandis que la cigüe a une odeur désagréable d’urine de rongeur. La carotte sauvage est couverte de poils tandis que la cigüe est lisse.
Pour les insectes du sol: le bois mort
En entassant au pied de votre haie ou dans un coin du jardin le bois que vous ramassez dans le jardin et qui blesse votre regard là où il est tombé, du bois en décomposition, du petit bois des branches mortes sur l’arbre encore vigoureux…Ces bois morts serviront de gite et aussi de couvert et de nurserie à bon nombre d’insectes.
En conclusion
Conserver la biodiversité n’est plus une option.
Protéger les insectes est une obligation. Puisqu’on ne peut pas grand chose sur la politique mondiale de destruction de leur milieu et du milieu naturel en général. Il reste pourtant des solutions de proximités que chacun peut mettre en pratique dans ses propres lieux, privés ou publics.
L’hôtel à insecte en est un lorsqu’on n’a pas assez d’espace pour laisser la flore sauvage et le milieu naturel faire leur office de garde manger et d’abri naturel, même si ce n’est pas la panacée.
Maintenant, c’est à vous
Comme toujours, vos suggestions sont les bienvenues dans les commentaires
Coucou!
Je suis ravie d’apprendre que la carotte sauvage est un bel hôtel à insectes! Nous en avons pleins à la maison!
J’aime bien l’idée d’hôtel et de restaurant pour eux, car c’est très parlant et imager!
Merci pour ce bel article!
Petite participation artistique à votre article : j’ai réalisé une nouvelle série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html
Ah c’est bien…et en retour vous mettez le lien vers mon article c’est ça ? super !