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Découvrir, cultiver, déguster le kiwano

Envie d’originalité ?
Véritable curiosité à cultiver au potager en été, cette plante va combler vos envies. 

En effet, il ne coche aucune case du banal.
Et il est délicieux, tant avec les plats salés qu’en préparations sucrées, en smoothies…
Sa seule limite est votre imagination.

Et pourtant, on le connait encore peu.
Voulez-vous le découvrir avec moi ?

Dans la catégorie « fruits et légumes » je demande le kiwano.
Le kiwano, ou Cucumis metuliferus, vient d’Afrique australe.
C’est un cousin exotique de nos melons et concombres, mais avec une personnalité bien à lui : une peau jaune orangé hérissée de petites cornes, une chair verte et gélatineuse, un goût entre le kiwi, la banane et le concombre selon la maturité.

Au jardin, c’est une plante assez simple, tant qu’on lui donne de la chaleur.
C’est pourquoi, comme pour nos melons, nous allons le semer en godets au chaud au printemps (sur table chauffante lumineuse par exemple), il accélère franchement dès qu’on le repique en pleine terre après les gelées, lorsque le sol a retrouvé une vraie tiédeur. Comme une courge ou un melon, il aime les terres riches, bien ameublies, et apprécie un bon paillis qui garde l’humidité.

Sa croissance est étonnante :

en quelques semaines, il peut couvrir deux à quatre mètres carrés, un tapis de tiges souples qui s’accrochent et partent à la conquête de l’espace. Il peut être laissé au sol, mais il se comporte merveilleusement sur un treillage ou un grillage, ce qui permet de gagner de la place et de faciliter la récolte. Contrairement au melon, il n’exige pas de taille particulière : on peut le laisser courir, il se débrouille très bien.

Une des grandes forces du kiwano est sa robustesse.
Toutefois, comme pour beaucoup de nos plantes, les limaces aiment beaucoup les jeunes pousses, il faudra donc veiller sur lui au début.
Mais une fois lancé, il résiste généralement mieux que les concombres ou les courges à la plupart des maladies estivales. L’oïdium ou le mildiou le touchent rarement, les pucerons le boudent souvent, et la plante produit sans nécessiter de soin compliqué.

C’est une plante qui convient très bien à un jardin naturel sur sol vivant, en permaculture, pour quelqu’un qui veut de la production sans se prendre la tête.

Arrive ensuite la fructification :

Au cœur de l’été, les fleurs mâles et femelles se succèdent, et les abeilles font le travail. À partir d’août ou septembre, les fruits mûrissent, passant du vert au jaune puis à l’orange.
Et c’est là que le kiwano dévoile une qualité rare : une fois récolté à maturité, il se garde… longtemps. Parfois plusieurs mois, sur une étagère, sans réfrigérateur, sans attention particulière.

Pour un jardinier, c’est donc une petite merveille d’autonomie alimentaire : un légume-fruit de garde, comme on n’en fait plus beaucoup.

Et si j’ai une serre,
c’est mieux ?

Du fait de ses origines, beaucoup se demandent effectivement s’il faut le cultiver en serre, ou si c’est seulement un légume d’extérieur.

La réponse dépend de la région.

Dans le quart sud de la France (comme en Poitou où je vis), dès qu’on bénéficie d’un bel été, il produit très bien dehors.
Mais dans un climat plus frais ou lorsque l’été tarde, une petite serre familiale change tout.

En serre, le kiwano démarre plus tôt, monte plus vite en végétation et fructifie généreusement.
Il adore la chaleur douce et régulière d’une serre de jardin.

La seule précaution, c’est de ne pas l’étouffer : il a besoin de circulation d’air.
On ouvre en journée, on espace ses tiges, on l’accompagne sur un grillage pour qu’il ne forme pas une jungle compacte.
Une serre familiale peut donc réellement booster la récolte, et transformer ce fruit exotique en succès assuré, même dans les régions un peu timides au printemps.

Mais pourquoi
manger le kiwano 

Le goût du kiwano, raconté sans détour

Le kiwano est un fruit qui nous surprend, même avant qu’on l’ait coupé.
Avec sa peau orange hérissée de pointes, on s’attend presque à quelque chose de piquant ou de très fort… et finalement, l’intérieur est d’une douceur totale : une chair verte, gélatineuse, faite de petites loges translucides qui contiennent chacune une graine tendre.

Ce qui est amusant, c’est que le goût change vraiment selon son degré de maturité.

Quand le fruit est encore un peu vert, avant qu’il ne devienne orange vif, il évoque davantage le concombre.
Frais, croquant, discret, parfait dans une salade salée. À ce stade, beaucoup de jardiniers le traitent comme un légume.

Quand il est bien mûr, sa saveur s’arrondit. On commence à sentir quelque chose d’un peu plus fruité, avec des notes qui font penser au kiwi, à la banane, et parfois à une touche d’agrumes. Rien de trop sucré, mais une saveur fine, douce et rafraîchissante. On peut le déguster à la petite cuillère, comme on le ferait avec un kiwi justement.

Cette dualité est une des raisons pour lesquelles il est si amusant à cuisiner : un même fruit peut servir à la fois de légume et de dessert, selon le moment où on le récolte.

Le kiwano – du point de vue nutrition

D’un point de vue nutritionnel, le kiwano est un fruit discret mais intéressant.

Très riche en eau et léger en calories, il convient parfaitement à une alimentation saine, estivale, ou à quelqu’un qui surveille sa glycémie.
Il apporte surtout du potassium, du magnésium, un peu de fer, des vitamines du groupe B, et une bonne dose de vitamine C et de caroténoïdes.
En clair, il hydrate, reminéralise, soutient les muscles, les nerfs, l’immunité et même la peau.

Comme il contient surtout des fibres solubles, il contribue à nourrir le microbiote intestinal tout en restant très doux pour le système digestif.
C’est un fruit facile à tolérer, même pour ceux qui ont un intestin fragile.
On peut toutefois noter qu’il peut devenir légèrement laxatif si on en consomme vraiment beaucoup, et que les personnes sous traitement diurétique devront simplement garder à l’esprit qu’il contient pas mal de potassium, comme la banane.

Son grand intérêt nutritionnel, c’est justement cette alliance entre légèreté et densité minérale.

Après une séance de jardinage, une randonnée ou une journée chaude, avec le kiwano, on a l’impression de recharger ses batteries sans s’alourdir.


Maintenant, À table !

manger le kiwano

Là encore, il ne ressemble à aucun autre.

On l’associera aux plats salés ou aux plats sucrés, à moins d’en faire un dessert…
On peut le savourer à la petite cuillère, comme un kiwi, tout simplement.
On peut l’ajouter en dés dans une salade de légumes estivale, avec un jus de citron, un filet d’huile d’olive et quelques feuilles de menthe.
Il est délicieux dans un smoothie, où il apporte fraîcheur et une couleur vert vif immédiatement reconnaissable.

On peut le cuire, mais il est vrai qu’il perd alors un peu de son charme, qui réside surtout dans sa fraîcheur et son croquant gélatineux.

Quelques idées culinaires simples

Le kiwano comme fruit, simplement

La façon la plus simple de le goûter, c’est aussi la plus populaire : on le coupe en deux et on le mange à la cuillère. Si on veut relever un peu, un simple filet de jus de citron (ou de kombucha citronné dans un esprit vivant) change tout. On peut aussi ajouter un soupçon de miel ou de sirop d’agave si on est gourmand, mais en vérité il se suffit souvent à lui-même.

En salade de fruits d’été

Le kiwano fonctionne à merveille avec des fruits très aromatiques comme la pêche, l’orange, la mangue ou l’ananas. Il apporte de la fraîcheur et une texture différente. Un petit peu de menthe, et on a un dessert léger qui pourrait sortir d’un lodge africain.

En smoothie vert

C’est là qu’il brille vraiment. Mixé avec de la pomme, un peu de concombre, quelques feuilles de menthe et un trait de citron, on obtient une boisson hydratante, ultra minéralisante, parfaite après une séance de jardinage ou par temps chaud. Pour les amateurs, on peut ajouter une feuille de kale ou un peu de spiruline, et le kiwano arrondit le tout sans donner de goût bizarre.

En salade salée

Quand il n’est pas tout à fait mûr, on le traite comme un légume. En accompagnement de jambon cru, ou encore, des dés de kiwano, un peu de tomate, de l’échalote, un filet d’huile d’olive, du jus de citron ou de verjus, quelques herbes fraîches… et on a une entrée fraîche et croquante. Pour les amateurs de saveurs marines, il accompagne même très bien une salade de poisson blanc ou de sardines grillées.

En garniture façon ceviche végétal

C’est une petite merveille avec :

  • du kiwano coupé en morceaux,

  • un peu d’avocat,

  • un trait de citron vert,

  • du poivre ou du piment frais,

  • de la coriandre ou de la ciboulette.

On obtient une entrée végétale, fraîche, acidulée, à servir bien froide. Très minimaliste, très saine, et parfaite pour impressionner des invités avec un fruit dont ils n’ont probablement jamais entendu parler.


Vous voulez des versions plus originales

Je vous l’ai dit, il suffit d’imaginer pour lui trouver une utilisation qui sort des sentiers battus.

On peut en faire :

  • une gelée légère (sa pectine naturelle s’y prête bien),

  • un sirop aromatique pour cocktails,

  • ou une confiture douce très étonnante.

L'avantage avec les enfants

Ce qui plaît souvent, c’est son côté ludiquement bizarre.
Il a vraiment l’air d’un dragon.
Il y a absolument de quoi éveiller l’esprit imaginatif des plus petits aux plus grands.
Il devient un jeu pour les enfants qui adorent le couper en deux et gratter les petites loges translucides – ils ont l’impression d’ouvrir un fruit d’un autre monde.

« Le fruit qui étonne tout le monde à table : un dessert comestible… mais qui semble sorti d’un film de science-fiction ! »

Ça marche tout seul, surtout si les petits l’associent à une histoire ou une découverte culinaire.

Un paradoxe ?

Le cœur de sa personnalité reste la fraîcheur.
Alors que paradoxalement, c’est un fruit qui raconte la chaleur, le soleil et l’eau.
Le genre de fruit qui donne l’impression de boire en mangeant.

Vous l'avez compris

Le kiwano est un fruit qui a du caractère :
original au potager, productif, étonnamment résistant, idéal pour une culture naturelle et très intéressant d’un point de vue alimentaire.

À l’extérieur dans les régions chaudes ou en petit tunnel ou serre familiale dans les régions plus fraîches, il s’acclimate très bien et récompense largement le jardinier avec une production colorée, exotique et franchement amusante.

Connaissez-vous le kiwano

Si vous avez déjà cultivé ou simplement mangé le kiwano,
pouvez-vous partager vos recettes et impressions ?

Si vous ne le connaissiez pas, avez-vous envie de l’essayer ?

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