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Croute de battance et pluie, les solutions

Les grosses averses sont de retour.
Dans certaines circonstances, l’eau ne s’infiltre pas.
Il en va de même lors de gros arrosages.

La battance, vous connaissez ?

Vos plantes ne poussent pas.
Dès que le sol sèche, sa surface ressemble à du cuir qui se craque au premier rayon de soleil.
L’eau fait des flaques.
Vous travaillez légèrement pour revenir à une structure correcte, mais au premier arrosage, à la première pluie, le problème recommence ?

Mais qu’est-ce que c’est, à quoi c’est dû ?

Et si c'était une croute de battance ?

On en entend parler surtout à l’époque où les pluies sont fréquentes et intenses, au printemps et à l’automne.

Comment l’éviter,
Comment la casser lorsqu’elle s’est formée.

En fait, la croute de battance est une couche superficielle du sol qui se forme et empêche l’eau et l’air de s’infiltrer.

À quoi est dûe la battance ?

La « battance d’un sol » désigne un phénomène qui se produit lorsque la surface du sol est compactée, par l’impact des gouttes de pluie ou d’arrosage.

Ce phénomène entraîne la formation d’une croûte superficielle qui durcit le sol en le rendant imperméable et en réduisant son aération.

Cela empêche l’infiltration de l’eau.
Les racines et les pousses ont plus de mal à traverser cette croûte.

Les sols argileux ou limoneux sont particulièrement sensibles à la battance en raison de la taille fine des particules qui composent ces types de sols. Pour éviter ce phénomène, on utilise des pratiques comme le paillage, l’amélioration de la structure du sol avec des matières organiques.

Formation de la croûte de battance

Le sol à l’état initial, avant la pluie par exemple, est composé de particules séparées.
Cet état initial est fragmenté et poreux.

L’infiltration possible est alors d’environ 30 à 60 mm/h

La croûte de battance se forme lorsque des gouttes de pluie ou d’arrosage tombent directement sur le sol nu.

  • L’Impact des gouttes d’eau :

Lorsqu’elles tombent, les gouttes d’eau frappent la surface du sol avec force.
C’est ce qu’on appelle l’effet splash.

Si certains fragments restent bien distincts, pourtant, la surface se « ferme » peu à peu.

L’infiltration possible n’est déjà plus que d’environ 6 à 2 mm/h

  • La Désagrégation des particules :

Sous l’impact, les particules de terre (surtout les plus fines, comme l’argile et le limon) se détachent et se dispersent.

  • Accumulation et compactage :

Ces particules, une fois dispersées, se tassent ensemble et bouchent les pores.
Elles forment alors une couche dense et compacte.
Les particules se sédimentent dans les flaques favorisées par le manque d’infiltration.
La surface se lisse.
C’est la croûte structurale.

  • La Formation de la croûte elle-même :

En séchant, cette couche compacte durcit et forme une croûte à la surface du sol.
C’est la croûte sédimentaire ou croûte de battance.

L’infiltration possible n’est désormais plus que d’environ 1 mm/h

C’est cette croûte qui rend difficile l’infiltration de l’eau et l’aération du sol, ce qui peut gêner la croissance des plantes.

Conséquences de la formation d'une croûte de battance

Les plantes ont besoin d’un sol poreux en surface et d’un sol vivant.

La formation d’une croûte de battance a plusieurs conséquences négatives pour le sol et les plantes

  • Elle freine le développement de la culture
  • Elle provoque l’érosion du sol
  • Elle accentue les effets d’une période de sécheresse
  • Une Réduction de l’infiltration de l’eau :

La croûte imperméable empêche l’eau de pénétrer dans le sol. L’eau reste en surface, ce qui peut entraîner des flaques et favoriser l’érosion par ruissellement.

  • Une Moindre aération du sol :

La croûte limite la pénétration de l’air dans le sol.
Cela réduit l’oxygénation des racines, essentielle pour leur croissance et leur santé.

  • Difficulté pour la germination :

Les jeunes plantes, notamment les semis, peinent à percer la croûte pour émerger à la surface. Cela peut réduire les taux de germination.

  • Une Augmentation du ruissellement et de l’érosion :

L’eau qui ne pénètre pas dans le sol ruisselle à la surface, emportant avec elle les couches superficielles riches en nutriments.
Cela épuise progressivement la fertilité du sol.

Battance, inondations, érosion

Avez-vous remarqué la couleur de l’eau des fossés, des ruisseaux, puis des fleuves, après les grosses pluies ou les orages ?

Cela peut aller jusqu’aux inondations et aux coulées de boue.

  • La Diminution de l’activité biologique :

En raison du manque d’aération et de l’imperméabilité, les organismes vivants dans le sol (comme les vers de terre et les micro-organismes) voient leur activité réduite, ce qui affecte la structure du sol et sa fertilité.
C’est un cercle vicieux :
– moins de vie = moins de permeabilité.
– moins de permeabilité = moins de vie.

Or, pour se développer, les cultures ont besoin d’eau et d’éléments nutritifs rendus disponibles par les micro-organismes du sol.

Les effets de la battance sur la sécheresse

La battance aggrave les effets de la sécheresse en raison de plusieurs impacts négatifs qu’elle a sur la capacité du sol à retenir et utiliser l’eau.

  • La Réduction de l’infiltration d’eau :

Nous avons vu que la croûte formée par la battance rend le sol imperméable à l’eau.
Lorsqu’il pleut, l’eau ruisselle à la surface au lieu de s’infiltrer dans le sol.
En période de sécheresse, cela réduit la réserve d’eau disponible pour les plantes.

  • L’Augmentation du ruissellement :

Nous venons d’expliquer également que, comme l’eau ne s’infiltre pas, elle s’écoule à la surface du sol.
Cela non seulement augmente les pertes d’eau, mais peut aussi entraîner l’érosion du sol et la perte de nutriments, ce qui rend le sol encore moins fertile et surtout, moins capable de retenir l’humidité.

  • Moindre recharge de la nappe phréatique :

Et de ce qui précède, nous pouvons comprendre que, avec la battance, l’eau ne peut pas s’infiltrer en profondeur pour recharger les nappes phréatiques.
Cela réduit les réserves d’eau souterraine, essentielles en période de sécheresse.

  • Un Stress hydrique accru pour les plantes :

La croûte de battance limite l’absorption d’eau par les racines.
En effet, pendant une sécheresse, les plantes ont déjà moins d’eau disponible, et la croûte amplifie ce problème en empêchant l’eau de pénétrer jusqu’aux racines.

  • La Perte rapide de l’humidité du sol :

En plus de limiter l’infiltration, la croûte empêche également l’eau déjà présente dans le sol de remonter par capillarité.
Cela accélère l’assèchement du sol, exacerbant les conditions de sécheresse.

En effet, la compaction réduit les pores dans le sol, qui sont normalement responsables du mouvement de l’eau.
Car la capillarité repose sur la présence de petits pores dans le sol, qui permettent à l’eau de remonter grâce à des forces de tension de surface.

En résumé, la croûte de battance, par sa densité et l’absence de pores suffisamment larges, bloque les mouvements capillaires naturels du sol.
Cela empêche l’eau située dans les couches inférieures de remonter vers la surface, où elle pourrait être accessible aux racines des plantes.

Des solutions contre la battance

D’après ce que nous avons vu, afin d’améliorer un sol battant, il faudrait

  • améliorer la structure du sol,
  • réduire la compaction
  • et favoriser l’infiltration d’eau.

Ajouter de la matière organique

  • Pourquoi :

La matière organique (compost, fumier, résidus de culture) améliore la structure du sol, le rendant plus friable et moins susceptible de se compacter sous l’effet de la pluie.

  • Comment :

Incorporer régulièrement du compost ou du fumier au sol, ainsi que des résidus végétaux qui, en se décomposant, augmentent l’activité biologique et la formation d’agrégats.

La Pratique du paillage

  • Pourquoi :

Le paillage protège la surface du sol de l’impact direct des gouttes d’eau, réduisant ainsi la compaction de la surface et l’érosion.

  • Comment :

Appliquer une couche de paillis (paille, feuilles mortes, écorce, etc.) autour des cultures pour protéger la surface et garder l’humidité.

Des Techniques de non travail du sol adaptées

Ne soyons pas intégristes. Un léger travail de la surface est parfois nécessaire et cette fois, c’est le cas.

  • Pourquoi :

Un travail excessif du sol peut contribuer à sa dégradation et à la formation de croûtes.
Inversement, un travail léger permet de casser la croûte existante sans trop perturber la structure du sol.

  • Comment :

Utiliser des techniques comme le semis direct ou un travail superficiel du sol avec des outils légers (griffe, râteau) pour briser la croûte sans retourner en profondeur.

L’Utilisation de cultures de couverture (engrais verts)

  • Pourquoi :

Les plantes couvre-sol protègent le sol des intempéries, améliorent sa structure par leurs racines et ajoutent de la matière organique une fois décomposées.

  • Comment :

Semer des plantes comme le trèfle, la luzerne, ou la moutarde pendant les périodes de jachère pour maintenir une couverture végétale.
Cela aide à réduire la battance et enrichit le sol.

La Diversification des cultures (rotation et association)

  • Pourquoi :

Des cultures variées apportent des racines de tailles et de formes différentes qui créent des voies d’infiltration pour l’eau et aèrent le sol.

  • Comment :

Pratiquer la rotation des cultures pour éviter l’épuisement du sol et l’implantation de cultures avec des systèmes racinaires variés pour améliorer la structure.

Des Amendements calcaires ou gypse (sulfate de calcium)

  • Pourquoi :

L’ajout de gypse peut améliorer la structure du sol en favorisant l’agrégation des particules et en réduisant la sensibilité à la battance.
Comme les apports en calcium sont assez délicats à utiliser, voici une vidéo de la chaine « ver de terre production » qui explique les apports que l’on peut faire : « faut-il chauler les sols » car le chaulage n’est pas souvent indiqué, puisqu’il faut différencier chaux et calcium.
En effet, un excès de chaux peut perturber l’activité biologique du sol, en particulier celle des micro-organismes qui décomposent la matière organique. Un sol trop alcalin peut freiner la décomposition et la libération de nutriments sous forme disponible pour les plantes.

  • Comment :

Tester son pH.
Il est important de tester le pH du sol avant d’ajouter de la chaux pour s’assurer que c’est nécessaire. Une mauvaise utilisation peut causer plus de mal que de bien, notamment en termes de nutrition des plantes, de structure du sol et de vie microbienne.

Appliquer du gypse pour améliorer la structure sans modifier le pH.

Un arrosage adapté

  • Pourquoi :

Un arrosage trop fort ou trop brutal peut compacter le sol.
Un arrosage contrôlé permet de limiter ce phénomène.

  • Comment :

Utiliser des systèmes d’arrosage goutte-à-goutte qui arrose le sol lentement et uniformément sans créer de battance.
Des oyas, des tuyaux poreux…
À chacun d’adopter le système qui convient le mieux.

L’Amélioration de la structure avec des racines profondes

  • Pourquoi : Certaines plantes, avec des racines profondes et puissantes, améliorent naturellement la structure du sol en le décompactant.
  • Comment : Cultiver des plantes comme les radis fourragers, les légumineuses à racines profondes, ou des arbres avec des racines pivotantes qui favorisent l’aération et la perméabilité du sol.

En combinant ces pratiques, on peut non seulement réduire la battance mais aussi améliorer la qualité du sol sur le long terme, ce qui favorise une meilleure gestion de l’eau et une meilleure santé des plantes.

Pour aller plus loin

La battance du sol

Comment savoir si mon sol est battant:

Une video qui explique comment repérer un sol battant.

le slake test

Avez-vous rencontré des difficultés avec un sol battant

J’aimerais profiter ainsi que les lecteurs, de votre retour d’expérience.

On se retrouve dans les commentaires ?

À tout de suite…

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